Argylle
Sortie:
31/01/2024
Pays:
USA
Genre:
Durée:
140 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Argylle

Verdict: Bon

par: Emmanuel Galais



Elly Conway est l'auteure solitaire d’une série de romans d’espionnage à succès, dont l’idée du bonheur se résume à une soirée tranquille à la maison avec son ordinateur et son chat, Alfie. Mais lorsque les intrigues de ses livres, centrés sur l'agent secret Argylle et son combat pour démanteler un réseau d'espions mondial, commencent à ressembler étrangement aux opérations secrètes d'une véritable organisation d'espions, sa tranquillité ne devient plus qu’un souvenir. Aux côtés d’Aidan, un espion pourtant allergique aux chats, Elly n’hésite pas à embarquer Alfie dans son sac à dos pour mieux se lancer dans une course contre la montre aux quatre coins de la planète afin de distancer de dangereux tueurs et empêcher ses fictions de dépasser la réalité.


Le réalisateur de « Kingsman » et de « Kick-Ass » : Matthew Vaughn revient avec un film d’espionnage d’un autre genre, celui où la réalité et la fiction s’entremêlent. Sur un scénario signé Jason Fuchs, qui signa auparavant ceux de « Neverland » (2004) de Marc Forster et « Pan » (2015) de Joe Wright, Matthew Vaughn adapte l’un des romans portant le même titre d’Ellie Conway et en fait son héroïne. Un procédé qui rappelle celui du film « Le Magnifique » de Philippe De Broca sorti en 1973, dans lequel les aventures d’un espion se mêlent à celle de son auteur. Pour la comparaison, nous nous arrêterons là, car, « Argylle » c’est surtout une aventure assez cocasse, puisque l’auteure du roman dans la vraie vie n’a pas de bio, sur les réseaux, seule une silhouette apparaît, mais aucune information, au point que tout le monde commence à se dire qu’elle n’existe certainement pas. 


Pour autant, Matthew Vaughn y a trouvé matière à réaliser un fil d’espionnage d’un autre genre dans lequel la fiction rejoint la réalité et où l’auteure d’un roman célèbre se révèle donner des informations réelles, mais secrètes qui vont donc susciter le mécontentement d’une agence qui tiens à garder ses mauvaises actions secrètes. Et le film de commencer à dérouler son idée avec beaucoup de folie, d’humour d’actions et de chorégraphies de combats plutôt inventives. Et le réalisateur d’utiliser ses ficelles habituelles avec des personnages qui ne sont pas ce qu’ils sont et de jouer la confrontation des genres. Et si l’ensemble ne manque pas d’intérêt et fonctionne la plupart du temps, on reprochera tout de même à « Argylle » des longueurs narratives qui viennent plomber la dynamique de la narration et surtout, un certain goût pour étirer les scènes rendant l’ensemble parfois bancale comme lors de l’affrontement finale, dont je me garderais bien de révéler la teneur.


Côté distribution, Bryce Dallas Howard, que l’on a déjà vu dans « Jurassic Park » ou « Rocketman », mais également en tant que réalisatrice pour la série « Mandalorian, par exemple, fait ici le job de l’auteur dépassée par les évènements, mais a bien du mal a assurer la partie film d’action. En revanche, Sam Rockwell, remarquable dans « 3 Billboards : les Panneaux de la vengeance » ou dans « Iron Man 2 », s’amuse à jouer un espion en charge de protéger l’auteure de cette agence qui est, quand même bien décidé à occire la jeune femme. Il le fait avec brio, mais encore une fois ne peut rien faire lorsque l réalisateur décide d’étirer la scène pour des raisons stylistiques. Ajoutons à cela la présence en Agent Argylle d’Henry Cavill, le Superman de « Man of Steel » de Zak Snyder, qui continue de s’amuser de son physique avantageux et n’hésite pas à casser le mythe avec un choix capillaire surprenant. Enfin les amateurs de « Beetlejuice » seront ravis de retrouver Catherine O’Hara (After Hours), un peu trop discrète ces derniers temps, qui retrouve ici un rôle à la hauteur de son talent.


En conclusion, « Argylle » est un film d’action en droite lignée des « Kingsman », mais qui, comme le dernier opus, a tendance à se perdre dans des longueurs qui viennent plomber le rythme et la dynamique du film. Le scénario ne manque pas d’idées, mais le réalisateur semble s’être perdu dans un choix esthétique qui l’empêche de retrouver l’énergie des premiers « Kingsman ». Il n’en demeure pas moins un divertissement agréable qui permettra au public de se détendre et de s’amuser devant l’histoire de cette auteure qui se retrouve plongée dans sa propre fiction.