Le Récit dans les Séries Policières

Les séries policières anglo-saxonnes, et plus particulièrement celles qui visent d’abord l’agrément et une forme de confort narratif (le wellbeing), sont les plus populaires. Dans ces récits, dont l’écriture renvoie d’abord au classicisme hollywoodien avant de s’en dégager un peu, le spectateur trouve sans doute une forme de révélation par détective interposé, de minuscules apocalypses quotidiennes. Quels sont les mécanismes de ces séries et en quoi répondent-elles à une forme de quête de sens de leur temps ?

Pour apporter des réponses à ces questions et dégager les grandes tendances et évolutions du genre depuis les années 2000, cet ouvrage remonte tout d’abord aux origines des récits policiers et à leurs prototypes narratifs : Holmes, Poirot et le whodunnit, les cop shows et la matière soap opera qui les environne. Puis, s’appuyant sur plusieurs séries représentatives, de Mentalist aux Experts, en passant par Castle ou encore Inspecteur Barnaby, il énonce et analyse leurs principaux motifs : l’esprit des lieux, le temps, la place des femmes, l’importance des minorités, la nature du Mal, les images ambivalentes de la science...

Dominique Sipière, Professeur émérite à l’Université de Paris Nanterre, nous plonge dans les dessous de nos séries préférées, anglo saxonne notamment.  Car, il faut bien le dire, les américains et les anglais sont devenus des maîtres dans l’art de nous plonger avec des recettes plus ou moins simples dans les dessous de ces séries qui nous ont plongés dans des intrigues de différentes manières. Que ce soit le Whodunnit, le Buddy Movie ou encore le Cop Show et le Police Procedural. Toutes ces séries répondent à des codes de narration précis pour mieux nous tenir en haleine. Et ce n’est pas peu dire que les styles ont pourtant évolués tout en rendant obsolètes les grandes sœurs. Ainsi avec des personnages célèbres comme Hercule Poirot ou encore Columbo, les auteurs ont su donner un sens narratif et le renouveler à chaque fois. Que l’on connaisse le meurtrier comme dans « Columbo » ou que plusieurs suspects soient identifiables comme avec Hercule Poirot, les séries policières n’ont cessées de muer.

L’auteur ne cherche absolument pas à nous rendre nostalgique d’une période passée, mais au contraire nous apprend comment les auteurs ont su créer des personnages et des équipes en donnant envie aux spectateurs de s’identifier ou de s’associer aux héros pour pouvoir mieux profiter des intrigues. Mais surtout l’auteur nous démontre comment les séries ont fait évoluer les mœurs et les personnages secondaires comme principaux pour mieux coller à une société qui a bien évoluée et particulièrement en ce qui concerne les femmes et les minorités. Avec un ton un peu académique, certes, (C’est la particularité de la collection Armand Colin), Dominique Sipière nous explique les évolutions, mais aussi les ratés d’un art pas si facile à maitriser.