Joan, épouse fidèle du célèbre auteur Joe Castleman, accompagne son mari à Stockholm où il doit recevoir le prix Nobel de littérature. Or dans l'avion, elle comprend petit à petit qu'après de longues années de vie commune, elle ne le supporte plus. Pourquoi ? Le passé et les rancœurs resurgissent alors. Devra-t-elle briser leur secret au risque de tout perdre ?
Certains choix de distributeurs restent une énigme pour le commun de mortels que nous sommes, nous cinéphiles de tout poils et de tout genre. Car, alors que le monde (re) découvre, avec « The Wife » cette actrice grandiose de nuances et de subtilité qu’est Glenn Close, que certains ont connu dans le rôle de la marquise de Merteuil dans « Les Liaisons Dangereuses » (1989) de Stephen Frears d’autres dans le rôle de Cruella d’enfer dans la première adaptation live d’un dessin animé de Disney : « Les 101 Dalmatiens » (1996) par Stephen Herek, d’autres encore se souviennent de sa fureur contenue et malsaine dans « Liaisons Fatales » d’Adrian Lyne (1988). Mais depuis un certain temps l’actrice s’était fait plus discrète, notamment pour se consacrer à sa série « Damages ». Du coup c’est une nouvelle génération qui découvre Glenn Close dans un film d’un réalisateur Suédois assez peu connu en France, mais distribué par chez nous en… e-cinéma !!!
En femme, dont le mari écrivain se rend en Suède pour y recevoir le prix Nobel de Littérature, qui cache un secret qu’elle a bien du mal à vouloir contenir alors qu’elle se rend compte qu’elle n’arrive plus à supporter son époux, l’actrice retrouve un rôle à la hauteur de son talent. Elle incarne avec une palette de nuances tout simplement stupéfiante, cette femme, qui cache de moins en moins ses sentiments et la gêne qu’elle peut ressentir de voir ce mari, entouré de tant d’attentions alors qu’il semble n’en donner que très peu envers le reste de sa famille. Une relation conflictuelle, au final qui ne demande qu’à exploser à mesure que les hommages se succèdent envers le mari. Comme toujours l’actrice n’est jamais aussi bouleversante que lorsqu’elle pénètre le terrain de la subtilité pour mieux laisser exploser les différentes couches sentimentales qui construisent son personnage.
L
a mise en scène de Björn Runge va d’ailleurs en ce sens en utilisant un maximum de plans serrés pour laisser son actrice principale envahir de son charisme, de son jeu grandiose de simplicité et de puissance. Il laisse les traits de son visage, le regard de Glenn Close et surtout les mots s’échapper en douceur et en force. Puis l’espace se fait plus grand pour laisser la place à ce mari envahissant ou a ce fils perdu de ne par être reconnu par son père. Le réalisateur ne cherche pas la complexité, mais il positionne sa caméra avec précision et travaille sa lumière avec minutie pour la rendre à la fois chaleureuse et en même temps si froide comme le cœur de cette femme si gèle d’un amour brisé par le secret, par l’usure et par l’effacement.
Bien sûr il ne faut pas oublier que le réalisateur a choisit pour donner la réplique à son actrice principale une distribution remarquable en bien des points, même si plus linéaire que Glenn Close, à commencer par
Jonathan Pryce (Game of Thrones) en mari égocentrique et flatté, ou encore
Christian Slater (Pump Up The Volume) et
Max Irons (Condor) qui parviennent tout de même à imposer un style et une signature. Et même si le premier retrouve la lumière après en avoir été un peu trop absent, le deuxième commence à réellement se faire une place dans cet Hollywood qui décidément ne cesse de nous surprendre.
En conclusion, « The Wife » est un film remarquable à la réalisation douce et précise qui permet à l’actrice Glenn Close de briller de toutes ses lumières, de ce talent si puissant fait d’une subtilité et d’une palette de nuances qui a fait sa renommée mais qui trouve ici un écrin de luxe.