« Hagakure », un terme qui signifie « à l'ombre des feuilles » ou « caché dans le feuillage », est un guide pratique et spirituel pour les guerriers japonais, également connu sous le nom de « Livre du Samourai ». Hakagure, le nouveau jeu de Studio H est un jeu de cartes prenant place au Japon du temps des samouraïs. Ses règles acérées comme une lame de katana donnent des parties haletantes où chaque décision compte.
Tout juste auréolé de son As d’or du dernier Festival du jeu de société de Cannes, pour « Oriflamme », Studio H (H pour Hachette) nous propose un autre jeu de cartes, cette fois ci un jeu de plis sur le thème du Japon Ancestral et de ses samouraïs. Pour autant est ce que cela suffit à en faire un jeu réussit ? Pas si sûr, car si l’on peut dés le départ, souligner le soin apporté au packaging avec une boite cartonnée solide et des visuels signés par Claire Conan, dont on avait pu admirer le travail sur le très beau « Chakra » chez Blam, c'est sur le jeu en lui-même que le bas blesse. Apaisants et rassurants ces deux atouts suscitent immédiatement l’intérêt du joueur, mais ne viennent pas masquer un manque d'originalité dans la règle du jeu.
La trame imaginée par le duo Helvétique Frank Crittin et Grégoire Largey ne va jamais plus loin que le jeu de plis assez basique. Pourtant le duo qui s’était déjà illustré avec des jeux comme « Ank’hor » chez Space Cowboys, nous met l’eau à la bouche avec des termes venus tout droit de la culture japonaise. Ainsi le tas de cartes restantes après distribution devient : le Yumi, qui pourrait avoir deux significations possibles dans la culture nippone : soit le prénom qui se traduit en français par « Verte beauté » ou dans l’art du combat par « Arc ». Lors des phases de combat, nous utilisons des « jetons Nobori ». Les Noboris étant des bannières en forme de carpes, dont la légende dit que lorsqu’elles s’envolent elle se transforment en dragons.
Quels rapports avec le jeu me direz-vous ? Et bien si ce n’est l’aspect exotique du thème, pas grand-chose ! Car les Noboris, sont ici des petits jetons qui viennent pimenter le jeu et rien de plus. Dans « Hagakure », le principe consiste à monter sur la carte de départ et celui ayant la plus grande valeur remporte le pli. Deux couleurs sont disponibles, le rouge et le bleu. N’importe quelle carte pouvant être jouée sur cette dernière, mais seules des rouges peuvent être jouée lorsqu’un rouge est demandé. Les Noboris servent à anticiper la manche et ainsi récupérer des points ou adapter son jeu en fonction de ce que possède l’adversaire.
Autant le dire « Hagakure » est un jeu en demi-teinte qui oscille entre satisfaction et déception. Satisfaction parce qu’il permet une prise en main rapide et des parties amusantes, particulièrement sur une table de 5 personnes. A trois, le jeu est amusant mais pas renversant. Déception, parce qu’il ne vient pas révolutionner le genre et que le thème du Japon ressemble beaucoup trop à un effet de mode ou à un argumentaire de vente un peu éventé. Avec un tel visuel, un tel soin apporté à l’univers nous aurions souhaité être plus surpris, plus transporté, comme avec « The Crew », autre jeu de plis, qui a la bonne idée de multiplier les difficultés. Dans « Hagakure », nous nous limitons à une seule forme de combat et cela atteint très vite ses limites.