Une terrible défaite sur le ring endette Lion et son manager et frère Stan auprès du criminel local Pepper. Ce dernier accepte d’annuler leur dette s’ils traversent le pays afin que Lion participe à un combat de boxe. Le seul hic, ils doivent également transporter Sky, une adolescente en fuite qui doit être déposée à la porte du redouté Yates. Tandis que Stan entraine Lion pour le combat de sa vie, une série d’évènements menace de déchirer les deux frères, mais leur amour fraternel et leur croyance en une vie meilleure les entrainent dans ce drame captivant.
Il y a du « Fighter » (2010) de David O. Russell, du « Westler » (2008) de Darren Aronofsky dans ce « La Loi de la Jungle » de Max Winkler le réalisateur de « Flower » en 2018. Ici il nous invite à suivre le parcours de deux frères, un peu losers. D’ailleurs avec le film d’Aronofsky, la similitude va jusque dans le choix d’une chanson de Bruce Springsteen, lors de la conclusion du film. Mais avant, tout « La loi de la Jungle » c’est l’errance de trois âmes en peine. Deux frères, dont l’un boxe et l’autre manage. Pour éponger une forte dette, ils vont devoir escorter une jeune fille jusqu’à un personnage sombre dont les desseins ne sont pas forcément très innocents. Cette errance sera forcément l’occasion pour le réalisateur et ses coscénaristes : Theodore Bressman (Flower) et David Branson Smith (Unreal)d’explorer la nature humaine dans ce qu’elle a de plus sombre et de plus fort en même temps.
Alors n’allons pas jusqu’à dire que « La Loi de la Jungle » est une œuvre révolutionnaire qui pousse le spectateur dans le moindre de ses retranchements, mais comme toujours, comme cela est le cas depuis « Rocky » (1976) de John G. Avidsen, il n’y a rien de plus efficace que de montrer des personnages en quête d’un idéal, une sorte d’« American Way of life ». Ici, les deux personnages principaux sont avant tout des « Losers » qui tentent de trouver la voie du succès, l’un par la force de ses poings, l’autre en cherchant par tous les moyens à faire briller les talents de son frère, y compris lorsque les contrats passés le sont avec le diable. Seulement, là, leur « American Way of Life » passe par tous les dangers et toutes les émotions.
Côté mise en scène, justement, le réalisateur lorgne trop sur les œuvres citées un peu plus haut, que ce soit dans le choix de la lumière, l’écriture des personnages, qui sont prêts à toutes les souffrances, pour arriver à leur but ultime. Les couleurs sombres entre le jaune, orange et le noir. Des plans serrés sur des parties de visage, ou encore d’autres plus larges sur les boxeurs en préparation, la mise en scène de Max Winkler manque de signature et de personnalité. Nous ne nous ennuyons pas mais le malaise et perceptible tout au long du film à se demander où l’on a bien pu voir tel ou tel plan. Au final cela empêche de totalement se plonger dans l’histoire.
Côté distribution Jack O’Connell (Invincible) et Charlie Hunnam (The Gentlemen) assurent le job, mais ne donne pas forcément le meilleur de ce qu’ils sont capables de faire lorsqu’ils sont dirigés par des metteurs en scène tels que Guy Ritchie ou David Mackenzie. Seule la jeune Jessica Barden (The end of this Fucking World) parvient à tirer son épingle du jeu et à donner une prestation toute en nuance et en force.
En conclusion, « La Loi de la Jungle » est un film qui manque d’originalité et de personnalité. Si l’intrigue est forcément accrocheuse, avec cette errance de deux personnages obligés d’escorter une jeune femme vers un homme un peu trop obscur, son traitement lorgne beaucoup trop sur d’autres œuvres bien plus marquantes pour être totalement à la hauteur.