Case départ
Sortie:
06/07/2011
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Case départ

par: Sebastien Keromen

Vous vous rappelez l’esclavage ? Pour une fois, c’était pas mieux avant. Fabrice Eboué et Thomas Ngijol vous proposent de le vérifier avec Case départ. Mais pas pour se dire que la vie c’était pas que du bonheur à l’époque, plutôt pour se marrer un bon coup. Sans oublier qu’à l’époque la vie c’était pas que du bonheur.

Case départ
France, 2011
Réalisateur
 : Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee
Acteurs : Thomas Ngijol, Fabrice Eboué
Durée : 1h35

L’histoire
Joël et Régis sont blacks en France, plus ou moins bien intégrés (l’un plus et même trop, et l’autre moins). Quand un sort bizarre les envoie en plein esclavage, l’intégration n’est plus la question. Plutôt de savoir comment revenir à notre époque. Et par la même occasion de se découvrir soi-même.




La critique

Voilà une case départ qui va nous faire toucher 20 000. Parce qu’il s’agit à la fois d’un film français original, qui aborde un sujet presque jamais abordé au cinéma (l’esclavage), même si c’est par le biais de la comédie, et qui n’a pas réservé les gags drôles à la bande-annonce. Rien que ça suffit à le différencier des 3/4 des films français. On n’atteint pas pour autant le chef-d’œuvre, mais il y a dans ce film plein de bonnes choses. Déjà, et c’est le but principal et atteint, on rit beaucoup. Tout n’est pas du même niveau que la bande-annonce, certains gags auraient pu rester à l’état de projet (tous ceux au-dessous de la ceinture notamment), et il ne faut pas craindre la répétition des gags de choc des époques et de noir qui détonne dans son rôle d’esclave. Mais si voir Fabrice Eboué et Thomas Ngijol jouer les cadors, et se prendre un pain parce qu’à l’époque les noirs n’avaient même pas le droit de parler aux blancs vous fait rire, vous êtes parti pour un bon moment. Car les deux compères vont porter le film entièrement sur leurs épaules, avec une volonté et une énergie appréciable. Et une alchimie incontestable.




À part ça, il n’est pas interdit de s’apercevoir que le film traite aussi d’un sujet grave. Et sans thèse ou militantisme, nous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, tous les blancs ou presque n’étaient pas franchement recommandables à l’aune des critères de maintenant. Quels bolosses c’était ! Ah oui, pour le film, mieux vaut maîtriser et suivre un minimum le langage d’aujourd’hui, celui qu’on ne parle pas dans les salons de thé. Car si le film peut apparaître très ciblé (et d’ailleurs si votre salle est dans la cible, il va y avoir une ambiance d’enfer), n’hésitez pas à tenter le film même si vous avez raté quelques épisodes du Jamel Comedy Club (ou même si vous n’en avez jamais entendu parler). Alors bien sûr c’est parfois un peu répétitif, et certaines scènes auraient pu fini sur la table de montage sans que personne, et pas même les réalisateurs, ne les pleure. Mais tout ça dégage une énergie, un sens de la dérision, un débit en rafale des dialogues, assortis d’une petite touche historique et sociale et de respect de soi qui ne lui enlève rien. Alors si les deux gars vous font rire dans la bande-annonce, donnez sa chance au film, pour une fois il en apporte plus que sa bande-annonce. Et des bonnes barres de rire. Et de quoi réfléchir juste un peu. Et deux comédiens qui assurent le show et n’attendent que vos rires pour le rappel.

A voir : pour un film trop drôle mais avec un soupçon de fond
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, pas inoubliable mais de quoi rire fort et durant tout le film

Sébastien Keromen