La Mouche (Blu-Ray)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Fly (Blu-Ray)
Genre
Pays
Canada
Date de sortie
02/04/2008
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Stuart Cornfeld
Scénaristes
David Cronenberg, Edward Pogue
Compositeur
Howard Shore
Edition
Standard
DureeFilm
90
Support
Critique de Pierre Dubarry

Film culte de David Cronenberg, la Mouche revient cette fois-ci dans une édition Blu-Ray flambant neuve. Bénéficiant d’un master HD et d’une partie sonore en DTS HD Master Audio, ainsi que l’intégralité des bonus présents sur l’édition spéciale « 20ème anniversaire », redécouvrons avec plaisir l’un des films les plus captivants du réalisateur Canadien.

Synopsis

La Mouche : BRUNDLE, un scientifique reclus dans son laboratoire, présente à une journaliste son invention qui va révolutionner le Monde : la téléportation. Un objet est désintégré dans une cabine et est recomposé dans une autre. Seul petit hic, cela ne marche pas sur un être vivant. Elle suit ses recherches, jusqu'au grand jour où il se téléporte lui-même d'une cabine à l'autre. Petit problème cependant : une mouche s'est introduite dans la cabine de départ et à l'arrivée une fusion entre les deux êtres s'est effectuée. Commence alors une effroyable mutation de BRUNDLE en BRUNDLEFLY.



Critique subjective

Remake sur la papier de la Mouche sortit en 1958, La Mouche version David Cronenberg va bien plus loin que la simple réécriture du film d’origine, qui suivait pour sa part à l’identique le scénario de la célèbre nouvelle du même non, en penchant plus du côté enquête policière. Celui-ci nous montre une vision particulièrement captivante, et du même coup visuellement violente, de la déchéance de Seth Brundle, chercheur ayant trouvé le moyen de se téléporter d’un point à un autre, une invention révolutionnaire. Alors que l’on y découvre au début un personnage littéralement passionné par ses recherches, au point d’en devenir totalement isolé du monde extérieur, se privant volontairement de toute vie sociale pour se focaliser sur l’invention qui pourrait révolutionner le monde tel que nous le connaissons, la suite est beaucoup moins positive le jour ou Brundle décide de s’essayer lui-même à sa propre téléportation, et l’accident se produit. Un volte/face physio-psychologique se produit, alors que nous connaissions un homme intelligent, censé mais aussi peu sûr de lui et naïf ( ce qui lui donnait un certain capital sympathie voir charmeur), on découvre un tout autre personnage versant dans l’abus du narcissisme, de la colère et de la violence, tout en décuplant en parallèle sa force physique et son apparence physique elle-même…

On découvre donc ici un film ou Cronenberg est au meilleur de sa forme, tant par son aspect maniaque de la mise en scène, mais aussi par quelques trouvailles aussi ironiquement subtiles que le musée des membres perdus de Brundle La Mouche, ou bien de certaines scènes marquantes qui n’ont rien perdus de leur force visuelle même 21 ans après, tel que le crachat de suc ou la scène de broyage d’une cheville...Gore, la Mouche l’est, mais ne verse pas dans la violence volontairement exagérée et totalement dépourvue de sens, ici la violence est le moteur narratif du changement de Seth Brundle à Brundle la Mouche.  On peut aussi y voir un parallèle sur notre propre monde, avec des sujets tels que la vieillesse, la maladie, la dégradation physique et psychologique ou encore le rejet qui découle de ces points-là. La modification de Seth Brundle en insecte, être naturellement répulsif s’expliquant d’elle-même… mais aussi violent que le film peut être à certains égards, il se montre plus émouvant qu’autre chose, l’histoire d’amour étant le moteur principal de ce long-métrage.  

Métaphoriquement, le point d’orgue de tout film de Cronenberg, à savoir l’évolution constante de l’être humain, prends ici tout son sens avec le changement de Seth en mouche, entraînant une transformation et à forciori déchéance aussi morphologique que spirituelle, mais aussi en nous montrant la vision changeante de notre entourage par rapport à ces changements. C’est là que le personnage Veronica entre en scène ; journaliste tombé amoureuse de Seth, alors qu'elle assiste impuissante à la longue dégénérescence de l’homme qu’elle aime, atteint d’une maladie incurable et finalement fatale, celle-ci le prends encore dans ses bras alors que Brundle attire l’antipathie par rapport à sa dégradation physique.

Mais ce tour de force incroyable n’aurait pas été non plus possible sans un Jeff Goldblum au meilleur de sa forme (Geena Davis étant elle aussi convaincante, celle-ci et Goldblum étant à l'époque du film réellement ensemble), qui montre ici un jeu d’acteur aussi bouleversant que viscéral, on sent vraiment qu’il est habité par le rôle et s’attache à retranscrire de par son jeu la longue descente aux enfers de Seth Brundle. Malheureusement, le film lui a donné une étiquette rôles de scientifiques par la suite, pour un acteur qui aurait mérité largement mieux face à tant de talent.


Conclusion

Plus de 20 ans après, La Mouche se montre toujours aussi percutant qu’à sa sortie en 1986. Visuellement et narrativement émouvant, Cronenberg à réalisé ici un véritable film de maître, et du même coup révèle un Jeff Goldblum absolument sensationnel. Un film à voir et à revoir sans fin, un film comme nous n’en voyons malheureusement plus de nos jours.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
Alors que l'édition DVD sortit à l'occasion du 20ème anniversaire du film nous dévoilait un master de qualité, cette édition Blu-Ray nous offre un encodage VC-1, et aussi surprenant que cela puisse paraître se montre à certains égards impressionnante pour un film rappelons-le sortit en 1986. Certaines scènes se montrent ainsi particulièrement impressionnante, offrant un piqué d'excellente qualité, ainsi qu'une saturation des couleurs parfaitement dans le ton colorimétrique évolutif du film. D'autres par contre, notamment les scènes sombres affichent un noir vieillissant, sujet à un fourmillement pour le moins désagréable, mais qui trahissent évidemment l'âge du long-métrage. Le piqué quand à lui se montre vif et précis, avec un niveau de détail très subtil notamment sur les modifications physiques de Brundel la Mouche. Même si il semble que le master n'est pas été retouché par rapport à l'édition DVD (ce qui n'est pas un défaut vu la qualité de ce dernier), cela n'empêche pas La Mouche d'avoir un Master HD de très bonne tenue.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Moyenne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Bonne
Néérlandais
Oui
Oui
Non
 
 
 
Cette édition Blu-Ray bénéficie d'une VF en DTS Mi-débit (768Kbps) ainsi que d'une VO en DTS-HD Master Audio (24Mbps). Même si le choix d'une piste son non-compressé pour la VO peut se montrer surprenante, l'éditeur intègre à chacune de ses sorties une piste DTS HD, choix judicieux et diablement jubilatif...Pour la Mouche, avec un mixage qui date de plus de 20 ans, il ne faut évidemment pas s'attendre à un écart absolument renversant en DTS HD MA, mais l'apport sonore par rapport à la VF Mi-Débit est bel et bien existant, notamment avec une ouverture plus marquée de la scène arrière sur certaines scènes, ainsi que d'une spatialisation beaucoup plus homogène sur les différentes ambiances véhiculées tout au long du film. On notera d'ailleurs, à quelques moments bien que ça soit de manière plus ou moins rare, une pointe de dynamique exacerbée, démontrant un florilège de puissance acoustique des plus surprenants... La VF DTS quand à elle se montre beaucoup plus bridée sur tous les points soulevés précédemment, avec un ouverture de la scène arrière très étouffée, ainsi que d'une spatialisation des différentes ambiances assez timide. La dynamique d'ensemble se montre quand à elle efficace, sans faire d'artifice. Pour le son aussi, même 20 ans après, les techniciens chargés de cette réédition Blu-Ray nous ont concocté un disque définitivement surprenant...
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 300 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

.

Bénéficiant d'une interactivité en surimpression, habitude de l'éditeur depuis les débuts du format, mais malheureusement redondant, cette édition Blu-Ray de la Mouche nous propose l'intégralité des bonus déjà présent sur l'édition DVD Collector du 20ème anniversaire, le tout en HD s'il vous plaît! Détail d'une édition culte, de par l'aspect captivant des bonus présentés ici, et pour la plupart qui font figure de référence absolue dans le domaine.

Commentaire Audio

Cronenberg nous démontre à quel point l'exercice du commentaire audio peut se montrer passionnant, aussi bien pour l'intervenant que le spectateur. Revenant longuement sur le tournage, les mésaventures liées à l'écriture du script, de la pré-production et du tournage en lui-même, on parcourt ces 90mn de surprise en surprise tout en écoutant un réalisateur décidément toujours autant passionné par ce long-métrage. Revenant également sur les thèmes qui lui sont chers, notamment la constante évolution de l'être humain, ainsi que certains sujets prépondérants chez lui tel que la vieillesse et la métamorphose deux sujets instinctivement liés au premier, ce commentaire audio nous offre 90mn passionnantes, qui nous consolent au moins de l'absence du réalisateur sur les autres bonus de cette édition.



Fear of the Flesh : le Making-Of de La Mouche

Environ 3 heures, voilà la durée de ce making-of découpé en plusieurs sous-sections. Voilà un documentaire qui se montre non pas passionnant, mais définitivement culte de par sa capacité à prolonger l'expérience émouvante du long-métrage. On y découvre ainsi tour à tour le producteur, les acteurs, les techniciens et les scénaristes pour un making-of qui se montre long de par sa durée, mais qui gagnerait beaucoup à servir d'exemple pour d'autres éditions vides d'intérêt, tellement on se retrouve littéralement happé par l'ambiance passionnée qui jalonne ce bonus. On découvre ainsi les premiers balbutiements du film, les problèmes de financement (Mel Brooks étant le sauveur du long-métrage, malheureusement absent ici) , les soucis pour obtenir un réalisateur, à l'époque Cronenberg était presque sur le point de tourner Total Recall, suivit du choix des acteurs, de la réécriture du script de base etc. Ici tout le déroulement du film est expliqué pas à pas, sans jamais se montrer redondant on est captivé par cette fournée d'informations et autres anecdotes aussi intéressantes les unes que les autres. On découvre également un Jeff Goldblum définitivement captivant, même quand il ne joue pas, l'acteur se montre sacrément décontracté, intelligent et drôle, toutes ses interventions se remarquent par son sens très philosophique du terme, en soulevant de nombreuses questions (contre peu de réponse) se greffant à celles posées par le réalisateur du making-of. On y découvre aussi que Jeff Goldblum et Geena Davis, à 'l'époque étaient un vrai couple, sentiment qui vient renforcer l'inpact de cette histoire d'amour hors du commun. On y découvre aussi les nombreuses ficelles des différents trucages du films avec les animatroniques (un travail de titan à été ici réalisé), les séances de maquillage, la création des costumes et bien d'autres sujets tout aussi passionnants, comme par exemple le fait que la personne chargée des décors, à crée le TéléPod à part du design du bloc-moteur de la Ducati de Cronenberg !

Fear of The Flesh est un making-of définitivement culte, passionnant durant ces 3 heures de visionnage, et qui démontre que l'intérêt d'un bonus peut se montrer très grand, si l'éditeur en question y met du sien en évitant de nous asséner de bonus du genre marketing à outrance
!




Le Musée Brundle d'histoire naturelle

Ce bonus nous fait découvrir la collection du très chanceux Bob Burns, ayant récupéré grâce au responsable des effets spéciaux du film Chris Wallas(et réalisateur de La Mouche 2, cette honte...), les différentes versions d'essais en mousse du physique final de Brundle la Mouche, mais aussi d'un masque de moulage de Jeff Goldblum et autres joyeusetés récupérés sur le tournage même.

Scènes inédites

Différentes scènes coupées nous sont ici dévoilées, pour la plupart ce sont des rallonges parfois pompeuses de certaines scènes incluent dans le montage final, mais on retiendra surtout deux scènes particulièrement. La première, définitivement choquante et dont la présence dans le montage final se serait montré d'un contre-sens assez particulier, nous montre Brundle en train de croiser un chat et un babouin...l'expérience tournant mal le résultat est une abomination visuelle, la souffrance dégagée par cette scène étant extrêmement violente. La seconde scène qui découle de celle-ci, montre un bras sortant de sous la peau de Brundle, celui-ci le dévorant à moitié...La projection-test ayant au passage fait vomir ou sortir de nombreux spectateurs dans la salle, le technicien chargé du montage du film avouant qu'un jeune homme sortant de la salle s'est approché de lui en lui disant que personne ne devrait avoir le droit de faire de tels films.



Documents écrits


On découvre ici sous forme de papier interactif, la nouvelle dans son intégralité parue dans Playboy. On peut aussi y lire le scénario original du film, ainsi que la réécriture de celui-ci par Cronenberg. Même si peu pratique, on apprécie particulièrement ce bonus pour son caractère informatif, même si les anglophobes n'apprécieront guère...

Nous terminons ce chapitre concernant les bonus avec des galeries photos, le kit presse de 1986, des bandes-annonces, des spots TV, un jeu interactif particulièrement inutile et un bonus caché dévoilant une petite interview de Jeff Goldblum ainsi qu'une scène coupée.


Cette édition de La Mouche, dont tous les bonus sont proposés en HD, se montre ultra-complète, et fait aujourd'hui figure de référence. Bravo!