La saga Riddick débarque sur support Blu-ray avec « Pitch Black », proposé par Universal Pictures, dans une édition presque parfaite, généreuse et peaufinée, pour la plus grande satisfaction des fans de Bin Diesel.
A bord d’un vaisseau spatial, un équipage doit sortir en hâte de son sommeil prolongé suite à une pluie de micrométéorite ayant perforé le bâtiment. Un atterrissage catastrophe sur une planète aride condamne les différents personnages à lutter en semble pour leur survie. Parmi eux, Richard B. Riddick, un dangereux fugitif enchainé et bâillonné, est le sujet de toutes les conversations. Mais une autre menace pèse également sur les survivants du crash, une menace toute particulière qui ne s’éveille que lorsque vient la nuit…
Premier volet introduisant la légende de Riddick, Pitch Black est une œuvre efficace dans laquelle David Twohy s’attache à décrire l’instabilité de la nature humaine lorsqu’elle est confrontée à l’horreur d’une situation désespérée. L’ambiance intimiste pesante donne l’occasion au spectateur de pénétrer la psychologie des personnages et de découvrir petit à petit toute la complexité de l’interaction du caractère de chacun avec celui des autres. Une œuvre à suspens, avec renversements de situations assez convenus mais qui véhicule avec crédibilité les réflexes de peur panique et d’instinct de survie de toute une panoplie de personnages hétérogènes.
On y retrouve un Vin Diesel à la voix caverneuse et aux muscles saillants largement mis à contribution puisque l’acteur porte sur ses épaules tout le relief du film, servi par son charisme unique. Radha Mitchell y campe la jeune pilote courageuse en proie à ses doutes, Cole Hauser participe également à la crédibilité de l’ensemble avec un personnage intriguant et contradictoire, tandis que Keith David se cantonne dans un second rôle discret. Film à petit budget, Pitch Black contient tout ce qui plait aux fans de films d’action. Du suspens, de l’humour, un peu d’horreur et des combats virils. Le tout dans un univers post moderne aux relents de décadence.
Cette édition Blu-ray est indéniablement réussie au niveau du transfert, avec une image exceptionnelle et des pistes audio aux petits oignons, mais est entâchée d'une offre de bonus mitigée et inégale qui fait cependant une bonne exploitation des spécificités du standard Blu-Ray ainsi que des menus interactifs. Si toutes les éditions Blu-ray pouvaient bénéficier du même soin apporté au transfert sur support haute définition ainsi qu'à l'interface, nous serions dans un monde parfait.
L’action débute un peu péniblement pour le spectateur, avec de longues scènes filmées façon caméra à l’épaule dans le chaos d’un crash inévitable, le tout bénéficiant toutefois d’un rendu remarquablement fin. L’ambiance visuelle toute particulière du film offre une photographie aux couleurs dominantes changeantes, du sépia au bleu pour finalement nous proposer une longue nuit et des éclairages tamisés. L’encodage VC-1 fait ici des merveille avec une image HD qui ne fourmille ni ne granule, même dans les séquences les plus obscures.
Le contraste impeccable et les couleurs chaudes bien calibrées compètent une image très précise dans laquelle les seconds plans sont tout aussi limpides que les premiers plans. Finesse et netteté sont au rendez-vous de ce transfert Blu-ray visuellement réussi, même si le film est parfois affublé d’effets spéciaux bon marché (budget oblige), qui demeurent toutefois digestes.
Tout univers futuriste violent se doit d’être complété d’une débauche d’effets spéciaux et Pitch Black répond à ce standard. Tantôt métalliques, tantôt organiques, les bruitages en tous genres participent activement à l’immersion du spectateur, d’autant que tout ceci est restitué en Dolby DTS HD Master Audio 5.1pour la version originale, tandis que les autres langues doivent se contenter d’un DTS 5.1 moins pointu et plutôt déséquilibré dans la restitution des dialogues, parfois masqués par le déluge d’effets sonores ou par la musique grinçante et synthétique pour téléfilms qui donne un ton « space opéra » avec la partition de bon aloi composée par Graeme Revell.
Le rendu audio est abondant de clarté et de dynamisme dans ce monde de brutes obscures. Les autres localisations se contentent d'un DTS 5.1. L’action soutenue fracasse surtout les surround mais ne fait participer le caisson de basse qu'à quelques reprises. La restitution reste surtout frontale, ce qui noie un peu les dialogues qui auraient mérité un peu plus de présence.
Il faut tout d’abord souligner la qualité de l’interface de ce Blu-ray. Sobre, moderne, élégante et intuitive elle est un modèle du genre. Le menu propose d’accéder au film, aux chapitres, à la configuration des sous-titres et de l’audio, aux bonus « normaux », aux bonus proposés via la technologie « U-Control » , aux bonus additionnels exclusifs en anglais via « BD-Live » (inopérant) mais aussi un bonus intitulé « Mes Scènes » qui permet de jouer au réalisateur avec la télécommande en sélectionnant vos séquences préférées pour en faire un clip personnalisé consultable à votre guise.
Les bonus U-Control
Exploitant au maximum les possibilité du Blu-ray, Universal nous propose un disque habillé d’un menu très agréable, animé, lisible et très explicite. Il permet de paramétrer le visionnage, de mémoriser ses scènes préférées et d’activer des bonus en « picture in picture » qui permettent en 1 seul clic pendant le visionnage, d’accéder aux interview de l’équipe du film et aux coulisses du tournage. Le procédé U-Control permet de plonger au cœur du film et de lancer les bonus lorsque leur présence est indiquée par un petit logo qui s’affiche au bas de l’écran. Dès lors, le bonus s’ouvre en médaillon, sans interrompre le film. On a alors accès à tout une collection de 11 featurettes de plusieurs minutes comportant soit des interviews, soit des reportages sur le tournages, soit des diaporamas, etc. Bien plus intéressant que les petits documents proposés dans la section « Bonus » ils constituent la bonne surprise de cette édition Blu-ray et permettent de visionner le film en éveillant l’attention du spectateur sur des points précis, avec une valeur ajoutée indéniable.
Les bonus Commentaires
« Commentaire audio n°1» (108’) du réalisateur David Twohy, Cole Hauser et Vin Diesel qui expliquent en détail la psychologie des personnages, les anecdotes de tournage et semblent visiblement avoir pris beaucoup de plaisir avec parfois quelques blessures, dans l’interprétation et la réalisation du long métrage unique par son ambiance. Un commentaire sympathique d’autant qu’il donne la parole aux personnages principaux.
« Commentaire audio n° 2 » (108’) du réalisateur, accompagné cette fois du responsable des effets visuels et du producteur. Ils nous livrent des anecdotes de tournage et nous expliquent les défis techniques, organisationnels et financiers qu’ils ont du relever pour tourner ce film à petit budget (à peine plus de 20 millions de dollars). Un commentaire moins sucré que le premier, mais qui apporte un éclairage nouveau sur la saga.
Les Bonus Riddickules
Le reste reprend les mêmes bonus que sur l'édition DVD. Une interview de David Twohy très courte (2’25) en début de film introduit l’œuvre en exposant rapidement le budget, l’équipe, l’objectif, etc.
Au programme des bonus proposés sur le Blu-ray de Pitch Black « Entrez dans le jeu » (1’49) qui n’est autre que la bande annonce du jeu vidéo des Chroniques de Riddick sorti sur Xbox 360. Une séquence avant tout promotionnelle qui n’apporte rien au cinéphile.
« Le carnet de poursuite de John » (7’12) est un document amusant présenté de façon originale. Il nous place face au pupitre de bord du vaisseau du mercenaire et nous fait écouter, jour après jour, les notes vocales du personnage lancé sur les traces de Riddick. Il permet de découvrir les événements tels qu’il se sont déroulés avant la séquence d’ouverture du film.
« Le Making of de Pitch Black » (4’44) est présenté comme un making of. Sa durée ridicule et les quelques malheureuses séquences qu’il contient n’en font en fait qu’une bande annonce promotionnelle pour vendre le film. Décevant et sans intérêt.
« Dark Fury : le développement de l’histoire » (1’30) : on aurait pouvoir profiter ici du film d’animation complet Dark Fury qui fait le lien entre ce film et sa suite sortie 5 ans après mais ce n’est hélas pas le cas. A la place, nous avons droit à une présentation de la transition qui fut créée. Une simple mise en bouche en somme.
« L’encyclopédie visuelle des Chroniques de Riddick » (2’18) : sous ce nom pompeux on trouve en fait une présentation de croquis et d’esquisses, le tout enchainé depuis une interface vaguement inspirée du vaisseau. Du remplissage inutile.
« Un aperçu de l’obscurité » (4’06) Présentation assez courte dans laquelle le réalisateur et le personnage principal nous expliquent les fondements de Pitch Black, l’anti-héros, saga sur plusieurs film, création d’un mythe, histoire innovante. Encore un bonus très court et très promotionnel.
« La soirée Pitch Black de Raveworld » (20’38) D’un ennui profond, ce bonus longuet nous plonge au cœur de Rave-Parties avec ambiance stroboscopique sur des pistes plongées dans le noir total, avec effets lasers. Une vision inutile des nuits Pitch Black.
Enfin, le BD Live, bien qu’indisponible à l’heure de la rédaction de cette critique, permet en théorie d'accéder a des bonus additionnels en ligne, ce qui n’est pas le cas actuellement, un écran « Coming Soon » étant le seul résultat obtenu.