Le mystère des univers s'épaissit. La division Fringe s'échappe de l'univers alternatif, à l'exception d'Olivia, coinçée dans l'autre monde et remplaçée dans le nôtre par son double, qui transforme la relation timide entre Peter et Olivia en une véritable liaison amoureuse.
Le parallèle avec « X-Files » est peut-être un peu réducteur, puisque « Fringe », intervient sur des meurtres certes mystérieux, mais dont la solution se trouve généralement dans les méandres d’un laboratoire. Ici, point d’extra-terrestres, mais une flopée de crimes plus étranges les uns que les autres. Et si le fil rouge tourne autour d’une multinationale spécialisée dans les expériences douteuses en tout genre, chaque intrigue peut se suivre indépendamment, ce qui, en soit, reste une bonne nouvelle (ou une mauvaise, si l’on prend en compte le fait que TF1 ait diffusée cette série, et qu’ils ont donc la possibilité de la diffuser à l’infini, dans tous les sens, jusqu’à l’overdose, pour compenser un réel vide créatif).
Ici donc pas de conspiration à l’échelon internationale, ni pas vraiment gouvernementale, mais plutôt une sorte de société secrète chapeauté par une multinationale, dont les us et coutumes sont parfois un peu douteux. On comprend donc d’ores et déjà que les deux héros auront fort affaire entre les crimes à résoudre, la folie du père Bishop à gérer, et les aléas des sentiments qui ne devraient pas tarder à naitre entre Peter Bishop et Olivia Dunham.
Côté distribution, Anna Torv (Nos vies secrètes) et Joshua Jackson (Dawson) forment un couple particulièrement efficace, même si l’acteur à tendance à ne jamais nuancer son jeu et ainsi donc à répéter les mêmes gestuelles. Le contre poids étant donné par l’amusante composition de John Noble ( Denethor, L‘inquiétant Intendant du Gondor dans le Seigneur des anneaux) qui s’amuse semble-t-il dans ce rôle de savant fou, souvent à l’origine des solutions trouvées aux énigmes.
L’intelligence de cette nouvelle création de J.J. Abrahams ( Lost) reste ce subtil mélange entre science et fantastique, dans lequel des évènements apparemment extraordinaires, deviennent, par le biais d ’une réflexion scientifique totalement plausible. Et même si parfois l’ensemble est un peu tiré par les cheveux, on se laisse une fois de plus embarquer dans ces réflexions à cœur ouvert, à grand renfort de données scientifiques que personne ne connait mais donnent tant de crédibilité à l’ensemble.
Pour cette troisième saison, les scénaristes ont décidé de corser l’histoire et de lui donner un tournant nouveau en mêlant, cette fois-ci, le réel et le parallèle. Une direction déjà amorcée dans la fin de la saison 2, Dunham et Peter Bishop doivent cette fois-ci retrouver une place dans leur monde tout en s’opposant à l’incrédulité des autres personnages. Une bonne idée qui trouve ses limites dans la construction narrative, car, en étant parfois un peu confuse d’un épisode à un autre, elle a tendance à vite perdre le spectateur, qui ne sait plus à quel saint se vouer. Comme ils l’avaient déjà fait avec « Lost », l’équipe de J.J. Abrams, entraine d’une saison à l’autre, les spectateurs dans des intrigues chaque fois plus imbriquées les unes dans les autres et le spectateur suit avec un recul, au final qui ne sert pas forcément la série. Mais il faut attendre la fin de la saison pour y voir un plus clair dans l’ensemble.
En conclusion, « Fringe » est une série qui suit les traces de « X-Files » en plongeant le spectateur dans un série d’énigmes plus passionnantes les unes que les autres. Le tout avec un goût de l’intrigue particulièrement réussit et une distribution impeccable, que cette saison 3 vient confirmer. Même si l’on regrette, un goût certain pour la confusion des éléments qui peut facilement le spectateur sur le bord de la route. La série de rapproche de son modèle en surfant sur la vague du complot, haletant à souhait.
Une piste 5.1 à la spatialisation parfaitement bien dosée et à la dynamique subtile. Le son fait la part belle aux nuances et ne vient pas s’encombrer de basses surgonflées ou de dialogues inaudibles. L’ensemble est d’une grande qualité d’écoute. Seule grosse déception, les pistes doublées en 2.0, qui perdent forcément en spatialisation et en dynamisme.