L’histoire :
Une femme et son jeune fils sont retenus dans leur voiture par un braqueur en fuite.
Critique subjective :
Inédit vidéo au pitch le plus pouilleux du mois (« Une femme et son enfant pris en otage dans leur voiture. Il leur faudra choisir entre soumission et rébellion. »), Carjacked est le deuxième long-métrage de John Bonito après l’inénarrable The Marine et son catcheur pas content. Pour ceux qui seraient étrangers à la franchise GTA, rappelons que le car-jacking désigne un vol de voiture à main armée, accompagné de menaces et / ou de violences.
Après avoir signé un Commando version cheap (The Marine donc), voilà que John Bonito nous fait une sorte de Speed du pauvre mâtiné d’un soupçon de Hitcher. Le réalisateur semble donc avoir trouvé sa vocation cinématographique : nous refaire des actioners célèbres en beaucoup moins bien. Road movie, prise d’otages roulante, thriller dans une voiture, Carjacked dispose pourtant d’un concept qui, en d’autres mains, aurait sans doute pu aboutir à un résultat sympathique. Avec l’équipe en place, c’est loin d’être le cas. Pour le suspense, la vitesse et la tôle froissée, on repassera. Prévisible de bout en bout, le métrage n’est qu’un digest de situations vues mille fois à l’écran (arrêt tendu à un barrage routier, message d’alerte laissé dans les toilettes d’une station service, forces de l’ordre incrédules, etc.). Aussi beauf qu’il soit, The Marine avait un côté « plaisir coupable » avec lequel Carjacked ne renoue malheureusement jamais. Pas facile de signer deux chefs-d’œuvre d’affilée …
Là où Carjacked touche le fond, c’est lorsqu’il tente de faire de la psychologie (le métrage s’ouvre d’ailleurs par une séance dans un groupe de soutien) où d’acquérir une certaine dimension sociale (la mère divorcée et pauvre se démène pour élever seule son enfant et en conserver la garde). Pour leur premier travail en tant que scénaristes, les inconnus Sherry et Michael Compton préfèrent ainsi un ton sérieux à une tonalité série B qui s’imposait d’elle-même. Le résultat est proprement désastreux. Le côté « drame intimiste dans l’habitacle » est un échec total. Les dialogues sont un supplice et les personnages s’avèrent agaçants au possible. Stephen Dorff surjoue à pleins tubes, le gamin est à baffer et, malgré des efforts, Maria Bello ne convainc jamais (Lorraine, son personnage, reste une belle quiche).
Verdict :
Fade. Mou. Interminable.