Angoisse

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Angustia
Genre
Pays
Espagne
Date de sortie
07/03/2012
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Andreu Coromina
Scénaristes
Bigas Luna
Compositeur
Jose Manuel Pagan
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
81
Support
Critique de Julien Sabatier

L’histoire :

Un ophtalmologue homicide prélève des yeux pour sa sinistre collection.

Critique subjective :

Connu davantage pour ses comédies (Jambon, Jambon en tête), Bigas Luna s’est néanmoins illustré avec brio dans d’autres genres et notamment le thriller horrifique. La preuve avec Angoisse, une pépite datant de 1987. Analyser Anguish, c’est nécessairement en décortiquer le script. Précisons donc, avant d’aller plus loin, que le paragraphe suivant dévoile des éléments clés de l’intrigue.

Tout commence avec l’histoire d’un ophtalmologue fou (Michael Lerner) et de sa mère possessive (Zelda Rubinstein). L’ambiance, bizarroïde, évoque autant le mouvement surréaliste que le cinéma de David Lynch. On ne sait où la chose va nous mener. Au bout d’une vingtaine de minutes, c’est le choc : tout ce que nous venons de voir n’était qu’un film dans le film, ce qu’aucun indice n’avait laissé présager. Le métrage s’intéresse maintenant à deux adolescentes venues au cinéma pour découvrir le film auquel nous assistions (The Mommy). Surprise, Angoisse continue alors sur la même lignée, alternant entre les deux jeunes filles dans le cinéma et le métrage qui y est projeté. Nous voici en train de voir un film dans lequel des gens visionnent un film. Etrange, mais c’est pourtant loin d’être fini. Voilà que le personnage principal de The Mommy se rend lui-même dans un cinéma où est projeté un autre film (Le monde perdu, version 1925). La situation devient encore plus bizarre. Nous visionnons désormais une œuvre (Angoisse) dans laquelle les personnages (les adolescentes) assistent, au cinéma, à la projection d’un film (The Mommy) dont le principal protagoniste (l’ophtalmologue dément) regarde lui-même, dans un cinéma, un autre long-métrage (Le monde perdu). Pour couronner le tout, l’action de The Mommy va peu à peu déteindre sur celle d’Angoisse. Un étourdissant jeu de miroirs. On imagine à quel point la chose a du être troublante pour ceux qui ont eu la chance de découvrir Angustia en salle.

Multipliant les mises en abîme et les strates narratives, imbriquant fiction et réalité intradiégétiques, Angoisse est une expérience singulière et perturbante. Œuvre schizophrène et claustrophobe, le film de Bigas Luna n’a de cesse de repousser les limites de son concept et s’impose comme un véritable tour de force cinématographique. Loin de se fourvoyer dans un discours simpliste (qui voudrait que le grand méchant cinéma d’horreur soit un ignoble pousse au crime), le cinéaste catalan livre plutôt une brillante réflexion sur le pouvoir de l’image et la notion de « réalité fictionnelle ». Vertigineux.

Verdict :

Œuvre folle mais parfaitement maîtrisée, Angoisse mérite le détour.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Un « nouveau master HD » satisfaisant. Si l’image ne tient bien sûr pas la comparaison avec celle d’œuvres récentes, le rendu s’avère probant pour un « petit » film sorti il y a déjà plus de vingt-cinq ans. Le piqué a beau être un brin décevant, on ne peut que se réjouir du fait que l’éditeur n’ait pas voulu en faire trop (les grincheux de service estimeront sans doute qu’il en a fait trop peu). On échappe ainsi à un triturage trop violent du master (ici, point de edge enhancement qui pique les yeux ou de réducteur de bruit en mode barbare). La granularité du film et son cachet eighties sont à l’écran. C’est bien là le principal.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Insuffisante
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Insuffisante

Un DTS-HD master audio stéréo 2.0 qui emporte l’adhésion. Malgré une spatialisation quelque peu limitée par le standard 2.0 (le rendu global est du genre frontal), la qualité est indéniable. Les ambiances sont bien retranscrites, tout comme le jeu parfois « lynchien » sur le son.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 33 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

- Films annonces (7 minutes) : Spots TV et bandes annonces du film.

- Interview de Bigas Luna (23 minutes) : Un entretien intéressant dans lequel le cinéaste évoque notamment la complexité du projet, ses ambitions, la difficile écriture du script, le casting, le tournage et un projet de remake.

- Présentation du film (3 minutes) : Fausto Fasulo (rédacteur en chef de Mad Movies) resitue et analyse le film en … trois minutes. Trop speed.