L’histoire :
Alors que les morts errent sur terre depuis près d’un an, des survivants trouvent refuge sur une île au large de la Floride.
Critique subjective :
Inédit vidéo, Dead season est le cinquième long-métrage d’Adam Deyoe, réalisateur inconnu dont IMDb nous apprend la polyvalence (il a occupé de nombreuses fonctions sur ses précédents films). Ici encore, il joue les cumulards, apparaissant au générique en tant que scénariste, producteur, réalisateur, monteur et acteur.
Aspirant à ne pas être un énième zombie movie de plus, Dead season évacue rapidement les figures obligatoires du genre. En deux temps trois mouvements, le métrage nous fait un bref topo sur les débuts du phénomène (les initiés relèveront que le premier cas est apparu à Pittsburg) puis nous dépeint la difficile survie en territoire zombie et l’horreur d’une confrontation avec une horde de morts-vivants. Là où la plupart des films auraient joué la carte du road movie ou du huis clos, le métrage emprunte une voie plus inattendue avec des personnages trouvant refuge sur une île. Endroit réputé sûr, la retraite insulaire, eldorado « romerien » par excellence, est ici atteinte dès la fin de la première bobine. Progression narrative intéressante : Dead season commence là où les autres films de zombies s’arrêtent.
Si Dead season nous montre bien des zombies gloutons à l’ouvrage, tel n’est pas son principal propos. Pour Adam Deyoe, l’important est de soigner l’ambiance (mélancolique à souhait) et le côté humain. Dead season se focalise ainsi sur le prix élevé de la survie, les barrières morales que la nécessité impose de franchir, les limites éthiques de chacun. L’obligation de tuer des proches avant la terrible métamorphose aura rarement été si poignante à l’écran (voir comment le personnage de Tweeter reste hanté par la mort du garçonnet). Malin, Adam Deyoe confère une dimension intéressante à son métrage en nous montrant des rescapés contraints d’instituer une forme d’anthropophagie « propre » pour subsister. La frontière entre humains et morts-vivants se fissure. Troublant.
Formellement, le métrage parvient aussi à tirer son épingle du jeu. Sans être époustouflants, les visuels possèdent une certaine allure. La mise en scène relativement posée, le jeu sur la profondeur de champ et la photographie travaillée font parfois même oublier que l’on visionne un mini budget shooté en vidéo. Un petit exploit.
Verdict :
Loin du navet horrifique que l’on pouvait redouter, Dead season s’impose comme un zombie movie avec d’indéniables qualités narratives et visuelles. Une bonne surprise.