L’histoire :
Un livreur de pizzas est contraint de s’improviser braqueur de banque.
Critique subjective :
Avec Zombieland (2009), le réalisateur Ruben Fleischer s’était sorti haut la main d’un exercice périlleux : le mélange des genres. Imbriquant parfaitement l’horreur et la comédie, le film s’était imposé comme une réussite du calibre d’un Shaun of the dead. Un travail d’une qualité remarquable, surtout pour un premier long-métrage. Dès lors, il allait sans dire que le prochain film de Ruben Fleischer était attendu avec une bonne dose d’impatience. N’enchaînant pas sur un Zombieland 2 (en projet à l’heure actuelle), le réalisateur continuera néanmoins dans la comédie en signant 30 minutes maximum (30 minutes or less).
L’histoire de 30 minutes maximum commence avec Dwayne King (Danny McBride), grand dadais dont le père, un militaire campé par Fred Ward, a décroché la timbale au loto. Mauvais, Dwayne verrait bien son paternel passer l’arme à gauche, ce qui lui offrirait une existence plus sereine (fini les corvées pour papa) et surtout un beau pactole. Pour mener à bien son triste plan, il lui faut néanmoins rassembler 100 000 dollars, somme réclamée par un tueur à gage pour exécuter le contrat. Cet argent, Dwayne le fait quérir à Nick (Jesse Eisenberg), livreur de pizzas qu’il kidnappe et harnache dans une veste chargée d’explosifs et programmée pour exploser si la mission n’est pas accomplie promptement. Aidé de son ami Chet (excellent Aziz Ansari), Nick n’a alors d’autre choix que de s’improviser braqueur de banque. Une intrigue à tiroirs, une galerie de personnages hauts en couleurs, un plan débile et une situation qui dégénère de plus en plus. Voici un scénario qui, sur le papier, n’est pas sans évoquer le cinéma des frères Coen. De quoi présager du bon.
Les ingrédients de 30 minutes maximum ? Un casting explosif : Jesse Eisenberg (Zombieland, The social network), Danny McBride (Tonnerre sous les tropiques, Le monde presque perdu), Aziz Ansari (Funny people, American trip) et Nick Swardson (Les rois du patin, Rien que pour vos cheveux). De l’humour potache enclin à taper sous la ceinture. De joyeuses références à la culture populaire. Des dialogues poilants. Une mise en scène dynamique. Des visuels pétillants. Autant dire que le film a tout pour être fun. Globalement, il l’est. Le hic, c’est que la chose a tout de même un côté décevant dû à un certain manque de personnalité. La formule est en effet trop classique. L’ensemble manque de folie. On a l’impression de n’avoir droit qu’au package standard, et à rien de plus (pas l’ombre d’un gag vraiment marquant). Les zygomatiques seront sollicités mais on gardera cette sensation frustrante qu’ils auraient pu l’être bien davantage. Dommage.
Verdict :
Une comédie sympathique mais pas inoubliable.