Jeoffrey est le nouveau roi, mais des rumeurs circulent sur sa légitimité. Les deux frères de Robert : Stannis et Renly revendiquent le trône de fer, et se livrent à une guerre sans merci. Robb Stark a, quant à lui, levé une armée pour venger son père et sauver ses sœurs aux mains des Lannister. Quand à Daenerys Targaryen, elle se met à la recherche d'une terre sur laquelle elle pourra élever ses dragons.
La société HBO, a toujours su se tenir en avant de toutes les séries qui fleurissent chaque années sur les écrans américains, avec un goût certain pour les produits originaux, parfois choc (Oz), toujours en explorant des univers souvent mal traités par les créateurs de séries américaines, pour en faire des évènements, comme celui des vampires dans « True Blood » ou encore celui du western avec « Deadwood ». Cette fois-ci, le studio nous propose l’Héroic Fantasy avec « Game of Thrones ».
David Benioff que l’on connaissait comme le scénariste de grandes réussites telles que « Les cerfs-volants de Kaboul » ou encore « Brothers », et son co-équipier D.B. Weiss qui avait travaillé sur « Kashmir », se sont attaqué à une œuvre majeure pour les amateurs d’Héroïc : « Le trône de fer » de George R.R. Martin. Une entreprise risquée aux vues de toutes les productions du genre, à l’image du désastreux « Camelot » de Michael Hirst ou encore le « très inégal » : « Légend of theSeeker ». Ici les auteurs s’approprient une œuvre riche et très empreinte de l’univers de Tolkien, avec cela de particuliers que le livre de l’auteur mêle en permanence le point de vue de chacun des personnages à chaque étape de la construction de l’histoire. Pour l’adaptation télévisée, les auteurs ont trouvé matière à créer une série riche en rebondissements et profitent d’un démarrage un peu confus pour garder un déroulement haletant pour le spectateur.
Impossible évidemment de ne pas faire le parallèle avec la trilogie de Tolkien, tant l’univers y est aussi sombre, avec des personnages, notamment Lord Starck interprété par Sean Bean, inoubliable Boromir dans « La communauté de l’anneau », torturés, tristes, oscillant, à l’image, de l’intrigues entre les saisons qui symbolisent à elles seules les différentes nuances de l’œuvre de Georges R.R. Martin. L’univers Heroïc est ici poussé à son meilleur niveau et, de la même manière que Peter Jackson le fit, les créateurs de la série, jouent sur les perspectives, autant que sur les ambiances. La narration bénéficie, au final, d’une certaine fluidité qui permet au spectateur de mieux s’imprégner de l’esprit de la saga.
Et pour cette deuxième saison, les auteurs ne se sont pas laissé aller à la facilité et n’ont pas voulu se reposer sur leurs lauriers. Notamment, en se recentrant sur les intrigues de fond et moins sur des scènes érotiques qui avaient tendance à plomber un peu la narration dans la première saison. Les tensions entre les familles n’ont cessé de s’intensifier depuis la mort de Robert Baratheon et de sa Main : Ned Stark exécuté sur les ordres du nouveau roi Geoffrey. Une trame de départ qui laisse des perspectives importantes que les créateurs de la série ont bien compris. Le spectateur étant familiarisé avec les personnages, il est plus aisé de traiter des intrigues permanentes et de faire monter la pression. Heureusement, ils ne sombrent pas dans la surenchère, et ce malgré un épisode 9 particulièrement dantesque pour une série télévisée. Un épisode qui fut écrit par l’auteur lui-même et dont la réalisation, comme l’ensemble des neuf autres, est à la hauteur de l’attente. Les personnages se dessinent avec beaucoup de justesse et la fin laisse une horrible envie de connaitre la suite (Diffusion le 31 Mars aux Etats-Unis et à partir du 1er Avril sur la chaine OCS d’Orange).
En conclusion, « Game of Thrones : Le trône de fer » est une série remarquable qui, malgré un début un peu confus, a su prendre ses marques et trouver une oreille et un esprit attentif de la part du spectateur. La deuxième saison ne se laisse pas aller à la surenchère et offre au contraire une continuité parfaite avec les débuts prometteurs de la série. Un seul regret à la fin du dernier épisode, une attente quasi insoutenable de la troisième saison.