LA DERNIERE TENTATION DU CHRIST

Catégorie
Cinéma
Titre Original
THE LAST TEMPTATION OF CHRIST
Pays
USA
Date de sortie
23/05/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Barbara De Fina
Scénaristes
Paul Schrader
Compositeur
Peter Gabriel
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
163
Support
Critique de Guillaume Simon
L'histoire
Harcelé par les appels d'un Dieu qui l'a choisi pour être le Messie, Jésus vit dans la peur et le doute, tiraillé entre ses désirs personnels et la destiné qui lui est promise. Peu à peu convaincu que son avenir est d'expier les péchés du monde, il se laisse volontairement livrer aux Romains et est crucifié. Pourtant, aux portes de la mort, la tentation s'offre à lui : celle de descendre de la croix, d'être sauvé et de revenir parmi les hommes, renonçant à Dieu et vivant la vie simple qu'il a toujours tant convoitée.

La critique
Si Martin Scorsese aura mis plus de quinze ans à accoucher de La dernière tentation du Christ c'est, en plus des problèmes liés à la production et au sujet, parce qu'il cristallisait nombre de ses obsessions personnelles et en rendait le traitement d'autant plus compliqué et intime. Il est en effet aussi simpliste qu'aisé (et surement exact) de faire le parallèle entre cette interprétation d'un Christ doutant de son choix entre une vie d'homme et une destinée de Messie et la vie privée même de Scorsese qui dut, lui aussi, choisir entre des velléités de cinéaste et les ordres dans lesquels il a bien faillit rentrer à la fin de son adolescence. Comme souvent sur ses projets de longue haleine (Gangs of New-York pour ne citer que lui), Scorsese livre finalement un film inégal, subissant le poids de son sujet, mais sincère, habité et traversé de séquences virtuoses. De l'eau a coulé sous les ponts, c'est certain, depuis la tumultueuse sortie du film en 1988 qui trouva son point culminant en France (pas de quoi dire "cocorico") quand un groupe fondamentaliste a cru bon de manifester son mécontentement en brûlant un cinéma de l'Espace Saint-Michel. D'autre actes du même type suivront aboutissant au décès d'un spectateur. La raison de cet haine aveugle est simple, le film serait une atteinte à la chrétienté, ni plus ni moins, présentant un Christ libidineux, vulgaire et pécheur. Comme d'habitude, les plus virulents n'auront sans doute même pas vu le film. Le postulat de Scorsese, avec La dernière tentation du Christ, était pourtant pavé de bonne intentions, mélange d'une réflexion personnelle, philosophique et intellectuelle, soit avant tout ramener Jésus à l'homme, un homme pétrit de contradictions, de peurs, de doutes, de désirs.

S'appuyant pour ce faire sur le livre de Nikos Kazantzakis (qui lui fut offert par l'actrice Barbara Hershley à laquelle Scorcese fit un beau renvoi d'ascenseur en lui confiant le rôle, crucial, de Marie-Madeleine dans le film aux côtés du parfait Willem Dafoe) le réalisateur fait fit de nombre de ses tics de mise en scène habituels et se fait discret, sans doute trop. Le scénario de Schraeder est brillant et Scorcese, moins virtuose qu'à l’accoutumée,  s'est visiblement plus inquiété du contenu que du contenant. A cela s'ajoute un esthétisme plutôt discutable. La mise en image, la direction artistique, tout renvoi à une interprétation très Hollywoodienne. A la décharge de Scorsese, le budget alloué au film était, même à l'époque, plutôt dérisoire. Mais après quinze années de développement et de faux départs (notamment avec la Paramount, qui retira ses billes au tout dernier moment, annulant de ce fait le tournage en 1985) il s'agissait sans doute là du moment ou jamais. Ironiquement, lorsque Universal reprit le projet, le réalisateur dut faire une nouvelle concession purement commerciale, son contrat stipulant qu'il devait faire un film mainstream pour le studio par la suite : ce fut Les nerfs à vifs.

En dépit de ses points faibles, de son rythme inégal et de son indiscutable ventre mou en mi-parcours qui grève fortement la patience du spectateur, La dernière tentation du Christ est un film habité et fascinant. Il est palpable que chaque détail fut longuement mûri par son géniteur, passionné par son sujet. S'il ne fait pas partie du tout haut du panier de la filmographie du bonhomme (qui est jalonnée, il faut le dire, de quelques chef d’œuvres), le film reste une réussite solide et, à bien des niveaux, l'un des plus complexes et plus riches de l'auteur des Affranchis.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Destiné à alimenter le catalogue "prix réduits" de l'éditeur, La dernière tentation du Christ n'a pas fait l'objet d'une restauration extraordinaire. Cela étant dit, le résultat est loin d'être déshonorant (compte tenu que nous ne sommes pas ici en face d'un Avengers ni même d'un film récent) : la définition se montre tout à fait honorable en dépit de quelques passages plus difficiles lors des scènes nocturnes ou celles impliquant de petits détails tel les tempêtes de sable. La compression, pour sa part, ne souffre d'aucun défauts particuliers.
En réalité, s'il y a un point principal à déplorer c'est la propreté du master utilisé. Constellé par instants de points noirs, de tâches, de griffures, il n'a pas bénéficié de la restauration qu'il aurait légitimement mérité. Un constat d'autant plus décevant que la-dite restauration existe dans l'édition Criterion.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Insuffisante
Allemand
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Espagnol
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Français
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Italien
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Japonais
Oui
Oui
Non
 
 
 
Attention : entre les explosions, les titanesques scènes de batailles et les combats La dernière tentation du Christ risque bien de pousser votre installation dans ses derniers retranchements...
Voilà ce qui aurait pu être une parfaite description de la bande sonore du film si elle avait été celle d'une énorme film d'action, ce qui n'est pas le cas, bien entendu.
Inutile de chercher ici de quoi faire vrombir votre caisson de basse, la piste son du film de Scorsese se montre discrète et claire, sans fioritures mais tout à fait satisfaisante, rendant justice au passage à la superbe partition de Peter Gabriel. Presque dépourvue d'effet surround, on en vient même à se poser des questions sur la légitimité de la piste DTS 5.1 offerte à la version originale qui ne semble n'avoir d'autre intérêt que sa mention sur le boitier.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 15 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
La déception majeure de cette édition.
Affirmer que les suppléments de La dernière tentation du Christ laissent le cinéphile sur sa faim est un doux euphémisme. Au programme, une interview de Martin Scorsese d'une durée de 13 minutes réalisée à l'époque de la sortie du film et la bande-annonce.
A l'heure où l'édition outre-Atlantique signée Criterion multiplie les bonus intéressants (commentaire audio, retour sur les lieux du tournage, interview de Peter Gabriel, analyse critique) le vide éditorial du disque d'Universal n'en est que plus évident.