La relation étrange entre le célèbre psychiatre Hannibal Lecter et l'un de ses patients, un jeune profiler du FBI nommé Will Graham, torturé par sa fascination dévorante pour les serials killers...
Depuis sa deuxième apparition à l’écran dans « Le silence des agneaux », le personnage d’Hannibal Lecter ne cessa de susciter les intérêts des décideurs de grands studios d’Hollywood le résultat ne fut pas souvent à la hauteur comme avec « Hannibal » ou encore « Dragon rouge ». Alors lorsque l’annonce d’une série ayant pour personnage principal « Le Cannibale » se rependit, de grandes inquiétudes nous envahirent.
Mais petit à petit, les informations furent plus précises et commencèrent à susciter une nouvelle forme d’excitation dans nos esprit à commencer par l’annonce du casting : Mads Mikkelsen, dans le rôle du psychopathe pervers. Cet acteur Danois que l’on voit partout et qui reçu notamment le prix d’interprétation à Cannes pour le film « La Chasse » de Thomas Vinterberg. Ensuite il y eu le pitch qui laissait supposer qu’Hannibal resterait un personnage centrale, mais garderait une certaine distance avec les meurtres commis. Une distance toute relative bien sûr !
Et le résultat est bien évidemment au-delà de e que nous pouvions imaginer. La série oscille en permanence entre fantastique et thriller, l’atmosphère dans laquelle baigne le spectateur est particulièrement soignée, avec des meurtres horribles, certes, parfois difficiles à croire, mais leur profil psychologique donne tout l’intérêt à l’ensemble. D’ailleurs les scénaristes ne se sont pas trompés, ils ont bien compris que ce que nous pouvions être en droit d’attendre de la série ce n’était pas de nous montrer un psychopathe sanguinaire comme on en a l’habitude, mais plutôt de nous faire plonger dans un univers où tout est sujet à l’ambigüité, dans lequel chacun des personnages fait preuve d’une folie assumée ou non, qui pourrait être compatible avec celle d’Hannibal Lecter.
Même lui d’ailleurs, si Mads Mikkelsen lui prête son physique inquiétant, se doit d’être à la fois d’une étrange froideur, presque doté d’une certaine banalité pour mieux nous donner l’impression d’un piège qui semblerait s’ouvrir et se refermer sans aucune pitié sur un spectateur médusé. Pour cela, les scénaristes et les réalisateurs utilisent une scène de repas récurrente, dans laquelle on peut voir le Dr Lecter préparer de somptueux repas pour ses convives au grès des intrigues. A mesure que les épisodes s’enchainent, l’ambigüité entre les repas et les intrigues se fait de plus en plus évidente pour semer le doute dans l’esprit du spectateur.
L’interprétation de Hugh Dancy et de Laurence Fishburn viennent ancrer un peu plus la série dans le côté policier, qui rappelle « Dragon rouge » dont est inspirée la série. Les acteurs sont résolument efficace et particulièrement Dancy qui s’offre une composition remarquablement nuancée oscillant en permanence entre la folie de son personnage et la rigueur de sa fonction. Tout cela ne manque, bien évidemment pas d’intérêt, d’autant que l’ensemble de la distribution semble s’être donné pour mission d’enfin redonner ses lettre de noblesses au personnage de Tom Harris.
En conclusion, « Hannibal » s’offre une première saison résolument efficace, où l’esprit des films qui firent la réputation d’Hannibal Lecter au cinéma, est particulièrement mis en valeur pour baigner l’ensemble dans une atmosphère sombre et mystérieuse où chacun des personnages cache une certaine ambigüité dans son évolution. A découvrir d’urgence.