Le fils unique

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Hitori Musuko
Genre
Pays
Japo
Date de sortie
09/10/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Yasujiro Ozu
Scénaristes
Yasujiro Ozu, Tadao Ikeda et Masao Arata
Compositeur
Senji Ito
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
82
Support
Critique de Emmanuel Galais

En 1923, dans la province de Shinshu, une veuve travaillant dans une fabrique de soie décide d'envoyer son fils unique à Tokyo afin qu'il puisse acquérir une meilleure éducation. Treize ans plus tard elle se décide enfin à lui rendre visite et réalise qu'il ne mène pas la vie qu'elle a rêvée pour lui.

Tout a déjà été dit sur le cinéma de Yasujiro Ozu et particulièrement sur la beauté de ses films, sur la poésie qui les accompagnent, mais surtout sur la peinture parfois rude d’une société Nipponne qui cherche à tout prix l’excellence et peut par la même occasion perdre de son humanité. Dans ce film, symbolique en bien des points pour son auteur, notamment parce qu’il est son premier film parlant, il nous décrit une société où l’ambition est maîtresse, une société dans laquelle une mère exile son enfant à Tokyo en espérant le voir acquérir les connaissances nécessaires pour faire de lui ce qu’il y a de mieux. Mais lorsque le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions rêvées, la douleur est aussi violente qu’une blessure.

Et ce qui est grandiose dans le cinéma de Yasujiro Ozu c’est aussi sa capacité de faire du beau avec ce qui peut être laid. Ici la mère parait déterminée à assumer les fonctions du père, majoritairement l’autorité absolue dans la société nipponne de ce début de 20ème siècle. Une ambition qui se trouve contrariée par les objectifs du fils et qui devient une blessure dés lors que l’amour maternelle s’en retrouve contrarié. Le réalisateur, cisaille sa trame lui donne une forme proche des romans de Zola, limite les dialogues pour ne pas sombrer dans la caricature et laisse les images parler d’elles mêmes.

D’ailleurs la mise en scène d’Ozu est minutieuse, la lumière parfaitement dosée pour mieux fait ressortir, les zones d’ombres de son récit et sa direction d’acteur pousse à la minutie, fait fi de la moindre caricature grotesque pour mieux s’arrêter sur les peintures des personnages et de leurs sentiments. Comme un peintre réaliste, le réalisateur s’attache à démontrer les douleurs internes et à les opposer aux codes de la société japonaise de l’époque pour mieux la mettre devant ses paradoxes. Le rôle de la mère n’est d’ailleurs pas choisi au hasard, bien loin de là, il permet au contraire de mieux appuyer sur les ambiguïtés de son sujet.

La distribution est d’ailleurs magnifiquement en retenue, comme pour mieux donner à l’histoire un enracinement dans son époque. Le jeune Masao Hayama présente un redoutable talent dramatique qui lui fait soutenir toute la première partie du film, quand à la belle Choko Iida elle parvient avec beaucoup de simplicité et de talent à nous rendre cette femme , à la fois repoussante et pourtant si attachante.

En conclusion, « Le fils Unique » est un des premiers chefs d‘œuvre de Yasujiro Ozu, dans lequel il nous dépeint avec beaucoup de talent et de poésie, l’histoire d’une mère prisonnière des habitudes de son pays.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1

Malgré un travail de remasterisation qui permet au film de retrouver une nouvelle jeunesse, certaines taches n’ont pu être enlevées. Mais l’ensemble brille tout de même par une grande qualité qui permet au spectateur de redécouvrir ce film majeur de la carrière d’Hitchcock. Les contrastes  donnent finalement suffisamment  de profondeur à l’ensemble pour lui donner une nouvelle jeunesse.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Japonais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 

Comme il semble en être l’habitude maintenant, la VO bénéficie d’une piste DTS-HD Master Audio 2.0  plutôt bien enveloppante. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, et malgré des voix un peu trop chuintante parfois, le film se visionne avec beaucoup de plaisir, la Vf ne doit se contenter que d’un DTS 2.0 Mono assez faiblard dans l’ensemble.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 22 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Une excellente présentation ainsi qu’une excellente analyse du film de Yasujiro Ozu par le cinéaste Jean-Jacques Beineix, constitue l’unique mais excellent bonus de cette édition !