Pacific Rim

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
21/11/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Guillermo del Toro, Jon Jashni, Mary Parent, Thomas Tull
Scénaristes
Travis Beacham, Guillermo del Toro
Compositeur
Ramin Djawadi
Critique cinéma
A propos du film
Avec son budget (hors promo) de 190 millions de dollars, Pacific rim dépassa in-extremis la barre des 100 aux USA. L'international vient rattraper cet échec en portant le total à 407 millions, bien en-deçà des espérances initiales du studio mais également très loin du gouffre financier dont il a été fait l'écho.
Guillermo Del Toro s'attelle actuellement au script du second opus, comptant sur les recettes internationale pour le concrétiser. Entre autres choses, ce second film verrait l'apparition des Jaeggers Français !
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
131
Support
Critique de Guillaume Simon
L'histoire
Avec l'apparition des Kaijus, le monde bascule. Ces entités gigantesques et monstrueuses sèment la destruction et la mort sur leur passage jusqu'au jour où le programme Jaeger - d'immenses robots commandés par un duo de pilotes reliés cérébralement - leur barre la route. L’accalmie ne dure qu'un temps, les Kaijus reviennent, plus destructeurs et déterminés que jamais.


Critique subjective

"Je pense que l'un des facteurs clés de cette réussite est que c'est un film positif. Il y a des bons et des méchants et ça en fait essentiellement un film divertissant à regarder. Il y avait longtemps que les gens n'avaient pas pu aller au cinéma pour voir un bon vieux film d'aventure, sain et amusant."
Ces quelques mots, sortant de la bouche d'un George Lucas alors pressé d'analyser à chaud le succès surprise de Star Wars (c'est à dire au moment où il avait encore de la suite dans les idées plutôt que l'idée des suites) résument parfaitement ce qu'est Pacific Rim : un film de pur divertissement, un grand spectacle, un rollercoaster grand luxe, un hommage.

En ces temps où tout un chacun peut donner son avis sur un film en se servant de la toile (comme votre serviteur), la mode actuelle est de tomber à bras raccourcis sur le premier blockbuster venu afin de lui faire subir les pires outrages. Par le passé, l'appellation "geek" était une insulte, aujourd'hui elle est revendiquée et considérée comme une preuve de contre-culture teintée d'intelligence. Il semble que désormais le seul moyen de la prouver au yeux du monde est la pratique de la critique destructive plutôt que constructive. Prometheus avait déjà souffert d'un bashing outrancier lors de sa sortie (principalement orchestrée autour d'incohérences (réelles) du script, mais occultant le métrage en lui-même), c'est maintenant au tour de Pacific rim, majoritairement boudé au mieux, voir détesté, sur les forums de fans. Ce traitement est-il mérité ? Non, cent fois non, mille fois non.
Pacific rim est le premier projet concret réalisé par Guillermo Del Toro depuis son Hellboy 2 voici déjà 5 ans. C'est en effet suite à l'échec cinglant de l'aventure du Hobbit (duquel Del Toro fut, selon les rumeurs, démissionnaire pour cause d'emploi du temps chaotique ou débarqué pour mésentente massive avec Peter Jackson) que le réalisateur surprend tout le monde en ne choisissant non pas de se lancer dans l'un de ses 857 projets en cours mais plutôt de se laisser confier un film "clé en main". Malgré cet état de fait, Pacific rim porte indéniablement la marque du réalisateur ibérique (il a d'ailleurs participé à la réécriture du scénario) tant au niveau des thématiques que du visuel.

Au cœur du film, l'action, bien sûr. Dantesque, spectaculaire, inventive (on sent constamment les niveaux d'échelles - énormes - des monstres et robots se mouvant à l'écran) elle se révèle de haute volée. Le défi technique lié au film est non seulement surmonté, mais va encore plus loin. Rarement de mémoire de spectateur on aura eu droit un travail de composition de l'image aussi réussi et cohérent pour ce qui est du mariage, souvent difficile, des effets-spéciaux et du tournage réel (difficile ici, lors de scènes de dialogues, de différencier les portions de décors réelles et celles numériques au sein d'une image). La cohérence visuelle sonne juste (on ressent d'ailleurs la patte Del Toro d'emblée - mécanismes, rouages, couleurs primaires et abondances de moyens et gros plans à l'appui). Le gigantisme des scènes d'action est d'ailleurs offert au spectateur sans préambule, l'ouverture du film offrant déjà une scène faisant faire pâlir sans grande difficulté les climax de la plupart des blockbuster actuels. Des scènes par ailleurs disséminées avec un timing adéquat durant tout le film, jusqu'à un final proprement dantesque. Le film est une réussite artistique tant sur le plan des effets spéciaux, de la mise en scène ou de la direction artistique. Mais tout cela n'en fait pas un bon film, il reste l'histoire...

Pourquoi chercher compliqué ? C'est un peu la question qu'a dû se poser le père Del Toro. Il est inutile de le nier, la trame de Pacific rim est classique, pour ne pas dire basique, complètement prévisible, téléphonée et sans grandes surprises. Dans un mauvais jour on pourrait pester contre ce manque d'investissement de fond, contre cette paresse scénaristique. Pourtant, Star wars, pour reprendre l’exemple (pas du tout innocent) de début de critique était-il différent ? Le premier opus de la saga galactique était en effet extrêmement simpliste lui aussi (avant que George Lucas essaye de justifier une histoire plus complexe à posteriori en y accolant les suites). Le scénario de Pacific rim a beau être simple et prévisible, il n'en est pas moins bien écrit, fluide et efficace. C'est d'ailleurs le mot juste : tout dans le film sert l'efficacité. Tout est prévu pour qu'à aucun moment le spectateur ne sorte de son état de béatitude pour "sortir" du film et se lancer dans des hypothèses et autres réflexions. On pourra toujours se gausser du "coup de l'épée" par exemple, mais ce genre d'"incohérences" est toujours parfaitement volontaire et assumée comme telle. Pacific rim est un film de ressentit qui ne gagne absolument pas (comme beaucoup d'autres films...) à être analysé ou intellectualisé, car souvent, expliquer, c'est amoindrir. Il restera toujours des thèmes, évidents eux, qui ressortent de l'intrigue et qui font malgré tout du film un divertissement certes, mais un divertissement intelligent (comme celui de la connexion des deux pilotes, qui doivent s'unir, eux et leurs différences, pour vaincre - à l'image des deux scientifiques du film, antagonistes et opposés, qui, une fois alliés, trouvent leurs réponses).

Risque supplémentaire pour une entreprise déjà sur le fil du rasoir, pas de stars dans Pacific rim. La distribution est ainsi aisément dominée par le charisme d'Idris Elba dans le rôle du Obi Wan Kenobi local. Le reste du casting ne démérite pourtant pas et offre de beaux moments de comédie. Bien écrits, les dialogues dosent le mélange gagnant habituel de ce genre de grosse production familiale : un zeste d'humour, une louchée d’héroïsme, une pincée de romantisme, un soupçon de rivalité... Encore une fois, classique, mais efficace.

En conclusion
Pacific rim, c'est un spectacle total. Un plaisir coupable de deux heures dix durant lesquels l'âge mental chute sévèrement mais duquel on ressort le sourire aux lèvres. Il ne s'agit surtout pas ici d'un film à aller voir comme on va voir le dernier Malick. Ce n'est pas d'un 2001, l’odyssée de l'espace qu'il s'agit. Le film ne vise absolument pas dans cette cour. C'est un grand, très grand divertissement qui, contrairement à nombre d'autres films du même genre, ne prend jamais son spectateur pour un abruti mais au contraire le respecte. Pacific rim est aussi une preuve, s'il en fallait encore une, qu'un film peut être un grand film, voir même ce que certains appellent un chef d’œuvre sans pour autant disserter sur la condition humaine et au contraire utiliser les émotions et les réflexions les plus basiques.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Attention, image référence ! C'est bien simple, l'image proposée ne souffre d'aucun défauts. Constamment irréprochable, disposant d'un piqué et d'une définition sensationnels ont est sans cesse surpris par la précision de l'ensemble.
L'univers crée par Guillermo Del Toro, souvent caractérisé par le choix des couleurs, est ici parfaitement retranscrit. Plus encore qu'au cinéma, de nombreux détails se présentent à nous et l'on à de cesse d'en découvrir de nouveaux. Un must.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Fait exceptionnel, la VF dispose d'une piste HD DTS-7.1. La VO devant se contenter du 5.1. La nouvelle aura ses amateurs comme ses détracteurs, il est cependant dommage de ne pas laisser la priorité à la version originale.
Les pistes sont, pour le reste, d'une qualité qui ne laisse pas la place à la déception. Puissance et force en sont les adjectifs les plus évidents. La pistes française, et ses deux canaux supplémentaires, offrent un plus, mais il faut avouer qu'il ne s'agit ici pas de différences fondamentales par rapport à une piste VO déjà très performante. Tout juste pourra-on regretter des avants ponctuellement trop présents, mais on est ici en plein chipotage tant la tenue d'ensemble est de haute volée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 150 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
S'il y avait un regret à formuler au sujet du Blu-ray de Pacific rim, ce serait sans nul doute au niveau des suppléments. Trop axés sur la promo d'une part et mal agencés de l'autre, ils peinent à véritablement convaincre. Si toutefois la quantité parvient, au final, à emporter l'adhésion, pour peu que l'on soit disposé à faire de tri, on regrette que la portion de modules digne d'intérêt soient noyés dans une masse beaucoup moins pertinente. La construction est également malhabile. Qu'il est pénible, surtout après avoir eu l'édition version longue du Hobbit entre les mains, d'en revenir à ces menus, sous menus, sous-sous menus et autres "carnets du réalisateur" peu clairs alors qu'il suffirait d'une option "play all".

- Le premier disque, qui contient également le film, nous propose un commentaire audio fort intéressant du réalisateur, Guillermo Del Toro. Heureusement plus porté sur les véritables explications de ses intentions que sur les habituelles anecdotes sans intérêt de ce genre d'exercice, il se révèle très informatif de bout en bout. Ce supplément est non sous-titré.
- C'est également ce même premier disque qui nous propose le gros morceau de cette édition au niveau des suppléments, à savoir le making-of. Découpé en featurettes ou visionable d'une seule traite (rendant encore plus incompréhensible l'absence de cette option sur le second disque) il présente, sur un peu plus d'une heure, les principaux aspects de la réalisations du film. Tournage, décors, costumes, mythologie, acteurs sont ainsi abordés.

Le second Blu-ray, entièrement consacré aux bonus, se révèle paradoxalement le moins pertinent.

- Le carnet du réalisateur est un module assez curieux. C'est une bonne idée de nous présenter quelques croquis provenant des archives personelles de Guillermo Del Toro, mais la façon est tout sauf pratique. Nous avons donc droit à quelques pages agrémentées d’icônes qui, activés, nous offrirons vidéos, croquis ou traduction des écrits du carnet en question. Une navigation pénible pour au final beaucoup de redondance avec les autres suppléments.
- Lieu de dérive : une entrée dans les fameux souvenirs présents dans la dérive dans le film. On en apprend ainsi un peu plus sur les héros, notament le personnage principal, qui serait à moitié français et fan de "Jaques Costeau" (!)
- L'art numérique de Pacific rim : l'un des modules les plus intéressants. On revient ici sur les incroyables effets spéciaux du film, les animatiques, les différentes recherches qui ont abouties au résultat à l'écran.
- Le Shatterdome : Un autre module aux multiples ramifications où la navigation n'est pas des plus agréables. Le contenu est pourtant pertinent pour peu que l'on ai la patience et l'envie d'explorer chacune des 34 (!) entrées qui présentent successivement costumes, sorty-boards ou concepts-arts des décors, Kaijus, Jaegers ou personnages du film. Encore une fois il aurait été beaucoup plus pertinents de condenser l'ensemble dans un unique reportage.
- Scènes inédites : Une poignée de scènes inédites pour une durée total sous les quatre minutes. Les scènes sont anecdotiques mais plaisantes et sont techniquement abouties, fait rares pour des "scènes coupées".
- Bêtisier : On termine sur une compilation des erreurs ou plaisanteries qui ont émaillé un tournage qui semble sous le signe de la bonne humeur.