L’histoire
Mike Wazowski arrive enfin à l’université Monstres Academy, le rêve de toute sa vie. Arrivera-t-il à faire peur ? Arrivera-t-il à s’entendre avec Sulley, grande gueule mais paresseux ?
La critique de Sébastien Keromen
Si le nouveau film du studio se regarde sans déplaisir, il reste tout de même très loin de leurs grandes réalisations, et se contente de battre des chemins battus et rebattus. Car c’est bien là que le bât blesse : Monstres Academy se contente d’appliquer de façon assez simpliste une formule. On avait déjà cette impression pour Cars 2 (qui brouillait un peu les pistes car il appliquait en fait sans distinction et dans le désordre plusieurs formules), et à mon goût c’était déjà également cela dans la majeure partie de Toy Story 3, mais Monstres Academy ne laisse plus aucun doute : on met Mike et Sulley à l’université, avant qu’ils ne se connaissent, et on laisse tout ça avancer tranquillement, en ligne droite, sans panache, sans détour ou presque, sans ambition (enjeux répétitifs et limités, pas vraiment d’antagonistes), on laisse tourner la machine, on rajoute des gags aussi vite oubliés et pas assez délirants, et ça fera bien l’affaire.
Mais non, ça ne fait pas l’affaire. Surtout quand on se rappelle que le premier Monstres & Cie est peut-être le film le plus imaginatif et le plus original du studio. Alors bon, le film n’est tout de même pas honteux, on passe un moment plutôt agréable, mais il se perd dans la masse des films d’animation sitôt vus sitôt oubliés qui envahissent nos écrans tous les ans. L’histoire est réduite à une espèce d’Intervilles en équipes d’élèves, bien sûr nos héros vont se retrouver dans une équipe de losers qui va se transcender. D’ailleurs nos héros ne sont pas franchement attachants et donnent plutôt envie de leur mettre des baffes, l’évolution des caractères va se produire en un claquement de doigts (alors qu’on se rappelle par exemple le soin apporté à l’évolution de McQueen dans Cars), leurs actions sont prévisibles, leurs réactions aussi, et jamais on ne s’enthousiasme sur une bonne idée. À tel point que quand la directrice de l’école leur avoue qu’ils ont réussi à la surprendre, le spectateur se prend à espérer que lui aussi soit surpris par le film. Mais ça ne sera pas le cas. L’humour est de plus un gros raté du film, car à côté des quelques gags réussis, on a droit à des gags débiles avec un rythme de Looney Tunes, mais en moins réussi, et à plein de gags de gens qui tombent ou foncent dans les murs, pour les quatre personnes sur Terre que ça fait encore rire (et que je n’ai pas encore achevés).
Reste la technique irréprochable du film, malgré un design des monstres qui va du pas mal au pas inspiré, et une 3D peu mise en valeur. Restent des personnages tout de même sympathiques (surtout grâce au capital sympathie accumulé pendant le premier film). Reste un bébé Mike Wazowski trognon (de pomme, ah ah). Reste un film bon enfant et pas prise de tête. Restent quelques bons gags. Et reste qu’on attendait mieux de Pixar, qui va devoir mieux soigner sa prochaine copie.