Xavier a maintenant 40 ans. On le retrouve avec Wendy, Isabelle et Martine quinze ans après L’Auberge Espagnole et dix ans après Les Poupées russes. La vie de Xavier ne s’est pas forcément rangée et tout semble même devenir de plus en plus compliqué. Désormais père de deux enfants, son virus du voyage l’entraîne cette fois à New York, au beau milieu de Chinatown. Dans un joyeux bordel, Xavier u cherche sa place en tant que fils, en tant que père… en tant qu’homme en fait ! Séparation. Famille recomposée. Homoparentalité. Immigration. Travail clandestin. Mondialisation. La vie de Xavier tient résolument du casse-tête chinois ! Cette vie à l’instar de New York et de l’époque actuelle, à défaut d’être cohérente et calme vient en tout cas nourrir sa plume d’écrivain…
Avec « L’auberge Espagnole » Cedric Klapisch entamait le récit des aventures sentimentales internationales de Xavier, un jeune homme qui tente à tout prix de donner un sens à sa vie mais finit inlassablement par se prendre les pieds dans le tapis de ses sentiments et de ceux des autres. Si le deuxième volume de ses aventures « les poupées Russes » avaient laissé un arrière-goût un peu amer de bâclé, il apparaît évident que « Casse tête Chinois » revient à la recette qui avait fait la réussite de « L’auberge Espagnole ». Un personnage, tout d’abord attachant, qui se laisse embarquer dans des aventures hautes en couleurs, où les frontières des origines sont abolies, où la langue n’est plus une barrière et une aventure dans laquelle le métissage reste la base centrale de la vie du héros. Et puis il a chaque fois une ville qui s’invite comme un personnage à art entier et résonne en écho d’une histoire humaniste et fine.
En cela Cedric Klapisch a su retrouver avec les nuances de ses personnages, et comme une évidence, il a réduit la distribution aux personnages qui ont marqué de manière durable l’existence de Xavier et ces personnages sont : Wendy, Martine évidemment , mais également la maman ou encore le papa, dont l’ombre pesait sur le premier volume et qui vient ici apporter la clé de son existence. Avec une finesse habituelle, Klapisch dessine ses personnages, les fait évoluer avec beaucoup d’intelligence en prenant notamment en compte l’âge des héros, l’évolution de leurs réactions qui en découlent. Xavier dans « L’auberge Espagnole » réagissait à l’instinct, ici il prend du recul et le temps de choisir sa décision en incluant toutes les parties de l’équation dont les enfants sont une dominante non négligeable.
Et puis il y a New-York, une ville cosmopolite par exemple, véritable miroir de la pluriculturalité. Une ville américaine unique, qui, de la même manière que Barcelona se vit de l’intérieur, et imprègne le moindre visiteur, qui asse d’un seul coup du stade de touriste à candidat potentiel pour une naturalisation. La ville aspire les ambitions des uns et des autres, parvient même avec le temps à effacer la notion d’étranger pourtant présente dans l’esprit de chacun à son arrivée dans le pays.
En conclusion, « Casse Tête chinois » est une conclusion particulièrement réussit de l’histoire de Xavier un personnage attachant qui se bat pour trouver un sens à sa vie, qui tente inlassablement de donner une régularité et une maitrise à ses sentiments. Le réalisateur parvient avec beaucoup de justesse et de finesse à dépeindre une