Thor : le monde des ténébres

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Thor : the dark world
Genre
Pays
USA
Date de sortie
01/04/2014
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Kevin Feige
Scénaristes
Christopher Yost, Christopher Markus, Stephen McFeely
Compositeur
Brian Tyler
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
112
Support
Critique de Guillaume Simon
L'histoire
Suite plus ou moins directe à un Avengers qui fut des plus réussis, ce second film consacré au personnage de Thor narre le retour de ce dernier à Asgard avec son frère Loki, désormais prisonnier. Alors qu'un nouvel ennemi puissant, Malekith, fait son apparition, les deux frères vont devoir lier leurs forces pour rétablir l'ordre et sauver l'univers.

Critique subjective
Parmi toute la clique des super-héros actuellement adaptés par la firme Marvel, Thor est sans doute le plus problématique. Que ce soit son statut de dieu, son univers bariolé, son background emplit de légendes et de mythes, ou ses seconds rôles tous plus étranges les uns que les autres, il est loin de ressembler à un Iron man, un Captain America ou un Bruce Banner auxquels il est beaucoup plus aisé de s'identifier. Le premier film n'ayant pas réussi (loin de là) dans tous les domaines, Kevin Fiege, grand gourou de la secte Marvel a donc décidé avec ce second opus, sous-titré "Le monde des ténèbres" de prendre les choses en main en dominant la production et engageant en tant que bras-droit ce que l'on appelle communément un "yes-man" en la personne d'Alan Taylor, réalisateur principalement télévisuel dont le plus gros titre de gloire fut jusqu'alors la réalisation et la co-production de l'une des meilleures séries à avoir jamais pointé le bout de son nez sur un écran (Le trône de fer).

Le gros problème, c'est que cela se voit. Thor 2 souffre d'un traitement paresseux qui commence tout doucement à gangrener de plus en plus de productions estampillées Marvel. La mise en scène et la patine de l'image sonnent très TV tout en présentant un faste indéniable au niveau des décors et des effets spéciaux. Un mariage des plus étrange pour un film de cinéma. Pire encore, le traitement scénaristique est réduit à peau de chagrin. On est face à un simple "épisode" (un mot qui prend tout son sens ici) qui se contente de proposer une aventure au héros tout en la diluant complètement dans des enjeux flous. Tel une série TV qui proposerait un cliffhanger à suivre la semaine suivante, le film se termine en eau de boudin, laissant le spectateur sur sa faim et sur un "à suivre" d'intention des plus frustrant. Alors que dans le passé, d'autres films du même genre prenaient la peine, malgré leur statut de suite, de proposer un spectacle cohérent, complet, riche et qui pouvait fonctionner de manière indépendante malgré la présence, là aussi, d'un cliffhanger plus ou moins discret ou important, la firme à super-héros, de plus en plus obsédée par la création d'un univers où les films s'imbriquent les uns dans les autres ne fini plus par ne proposer rien d'autre qu'une série TV de luxe où un film manqué va gêner la compréhension des enjeux du suivant et dénué de véritable conclusion interne, complétant l'illusion par la poudre aux yeux que représente une poignée de scènes d'action enlevées (et pour le coup plutôt spectaculaires). Cette véritable logique d'entreprise, dont le cynisme est assez sidérant, laisse bien loin les considérations de film et de cinéma pour laisser la place à la stratégie commerciale et à la maximisation des profits (alors que Mr Fiege doit d'ores et déjà vivre dans une maison en billets de 100 dollars).

Peut-être pourrions-nous accepter ce principe de série à suivre obligatoirement si le scénario en lui-même tenait la route et proposait une interprétation du matériau de base solide, impliquée et sérieuse. Mais non. L'aspect mythologique est le plus souvent mis de côté au profit de blagues grasses et stupides, les moments sensés êtres dramatiques sont soit désamorcés soit mis de côté dès la scène suivante (voir comment la mort d'un personnage, pourtant central de trois films Marvel, est expédiée et classée en deux temps trois mouvements). La caractérisation du personnage principal lui-même est ratée, le reléguant au rang de héros autosuffisant dont la psychologie n'est jamais véritablement approfondie et dont la romance demeure tout aussi inexpliquée et survolée.

A côté de tout cela, il faut bien reconnaitre que les séquences d'action, sans être des modèles de mise en scène, sont plutôt efficaces et d'une ampleur surprenante surtout si on les compare au premier opus de la saga. Humour de bas-étage et action, voilà donc tout ce qu'il y a à retirer de ce Thor 2. Un film qui s'apprécie (autant que faire se peut) en mode "film du samedi soir", pop-corn dans une main et portable dans l'autre.

En conclusion
Sacrifié, tel un vulgaire produit, sur l'autel d'une stratégie commerciale et d'un modèle économique déjà établit jusqu'en 2028 (!), Thor 2 souffre d'un manque de spontanéité, d'ambition et de partis-pris flagrant. Insipide et sans saveur, le film laisse entrevoir une routine inquiétante pour la fabrique de super-héros. Malgré le plutôt réussi Captain America : le soldat de l'hiver et le prochain Les gardiens de la galaxie (qui devrait enfin apporter une bouffée d'air frais au royaume des types en collant) la frime de Kevin Fiege devra faire beaucoup mieux que cela pour ne pas lasser le public d'ici là.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Techniquement, l'image de Thor 2 est de très bonne facture. Compression, netteté, tout semble au rendez-vous pour obtenir une demo technique de plus à présenter sur son installation. Pourtant c'est un brin de déception qui vient pointer le bout de son nez. Tout comme le film, l'image de ce Thor semble lisse et aseptisée. Plate et sans saveur. On retrouve même une patine télévisuelle qui vient ajouter à cette impression d'avoir affaire à un produit trop bien formaté qu'à un véritable film. Toujours est-il que ce "défaut" provient des choix artistiques et de la mise en scène et le rendu visuel de ce blu-ray retranscrit parfaitement ces choix pour le moins étranges.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Si la piste française remplit déjà largement son contrat, que dire de la piste en version originale master audio 7.1 ? D'une très grande qualité, cette dernière se révèle généreuse, riche en effets, et parfaitement dosée. Les séquences de batailles les plus spectaculaires retrouvent leur impact démultiplié. Une réussite presque totale.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Comme une tradition depuis quelques temps, les suppléments des productions Marvel sont aseptisés, convenus et dénués de toute dimension critique. Ceux de Thor 2 ne font pas exceptions.

*Commentaire audio de l'équipe du film : réalisateur, producteur, acteur, technicien... tous sont ici ligué pour prêcher la bonne parole. Un commentaire audio auto-satisfait sans la moindre once de recul où chaque mot semble calculé. Un manque de spontanéité désormais propre à tout un pan de l'univers cinématographique Marvel.
* Bande-annonce de Captain America : Le soldat de l'hiver : le dernier (réussi pour le coup) film du studio est ici présenté au travers d'une bande-annonce. Plus loin dans les supplément on aura également droit à un mini making-of promotionnel sur le film.
* Deux frères : le making-of du film. Très axé sur la promo et au final assez inintéressant.
* La musique de Thor : court focus sur la bande originale signée Bran Tyler. Un documentaire intéressant où le compositeur explique ses partis-pris et intentions.
* Scènes coupées et rallongées : six scènes sans grand intérêt, coupées avec raison, qui sont néanmoins agréables à visionner, par curiosité. A voir avec ou sans les commentaires du réalisateur.
* Bêtisier : compilation bon enfant de quelques gaffes et blagues qui ont émaillées le tournage du film.
* Longue vie au roi : le meilleur supplément du lot. Ce court métrage faisant suite directe à Iron man 3 nous présente le "mandarin" dans sa prison où, interrogé par un homme mystérieux, il découvrira qu'il existe finalement bel et bien une réalité derrière son personnage. Une piste possible pour Iron man 4 ou un futur Avenger ?