L’histoire
Partis pour faire la bringue tout un week-end, des étudiants vont être confrontés à des hordes de morts-vivants.
Critique
S’il connaît aujourd’hui une période un peu moins faste qu’il y a quelques années, le zombie movie n’en demeure pas moins un sous-genre prolifique. Au cinéma, il a franchi un cap inattendu en se drapant des oripeaux du blockbuster PG-13 pour un résultat ... étonnamment plaisant (World war Z). A la télévision, il s’est brillamment installé dans un fonctionnement au long cours (The walking dead). Sur le marché vidéo, il continue à charrier, bon an mal an, une horde de titres plus ou moins obscurs. C’est le cas du DTV Infection (The demented), premier long-métrage d’un certain Christopher Roosevelt, qui en assure l’écriture et la réalisation.
Infection, c’est avant tout un scénario à ras les pâquerettes, articulé en trois parties distinctes. Cela commence avec six étudiants qui, désireux de faire un break après les examens, se retirent pour un week-end en Louisiane, dans la luxueuse maison secondaire du père de l’un d’entre eux. Dents bien blanches, muscles dessinés et hormones en ébullition, les trois jeunes couples sont bien décidés à faire la fiesta. Entendez par là batifoler dehors en maillot de bain, boire plus que de raison et copuler comme des lapins. Cependant, cet intermède hautement culturel ne va point se dérouler comme prévu ... Voici un début qui ressemble fortement aux prémisses d’un slasher mais qui va pourtant nous amener vers le film de morts-vivants avec une attaque chimique terroriste sur la région, l’irruption d’un chien malade puis l’arrivée d’une bande d’infectés (notons, au passage, que rares sont les films de zombies dans lesquels les personnages emploient le fameux terme « zombie »).
Laborieuse, cette mise en place sera suivie d’un deuxième acte en huis clos (on s’enferme dans la baraque et on réfléchit) qui, s’il ne s’éternisera pas jusqu’à la fin (ouf !), représentera, lui aussi, environ un tiers du métrage. Heureusement pour nous, les personnages auront donc la bonne idée de prendre l’air et partiront à l’aventure durant la troisième et dernière partie du film. La plus prometteuse.
Riche en action et d’une finition supérieure aux standards du DTV zombiesque, cet acte final semble pouvoir redresser la barre avant ... d’échouer lamentablement. Certes plus divertissante que tout ce qui a précédé, cette dernière partie s’avère cependant peu trépidante. En effet, les personnages étant des stéréotypes sur pattes (le sensible, l’intelligente, le sportif, la veule), on se contrefiche de leur sort. Autant dire que la tension s’en trouve fortement amoindrie, pour ne pas dire annihilée. A cela s’ajoutent aussi quelques incohérences narratives (pourquoi donc s’obstiner à se déplacer à pied lorsque des voitures sont disponibles partout ?) et un côté répétitif qui achèvent de couler l’affaire.
Verdict
Sans être mauvais au point de vouloir s’énucléer pendant le visionnage, Infection n’en demeure pas moins un titre dispensable. Mêmes les zombophiles forcenés sont invités à passer leur chemin.