L'histoire
Lorsque l'incorruptible officier de police Alex Murphy est grièvement blessé par une bombe placée dans sa voiture, la société OmniCorp décide de l'utiliser pour en faire un prototype d'arme nouvelle contre le crime.
Critique
A l'annonce de la mise en chantier du remake de Robocop de Paul Verhoeven par José Padilha, les doutes et les craintes s'emparent des fans et cinéphiles du monde entier. Ces craintes augmentent au fur et à mesure que les images de tournage montrant le look du nouveau Robocop (tout en noir, l'aspect plastique de son armure...) apparaissent sur la toile. Ce qui a définitivement enterré tous les espoirs des cinéphiles c'est l'annonce de la classification du film, qui sera "PG-13".
Qu'en est-il vraiment du produit final ?
Curieusement pour un film d'action, ce sont les scènes d'action qui sont le talon d'Achille du film. Ces dernières sont tellement fades qu'on ne s'en souvient pas. Même la grosse bataille entre les ED-209 et Robocop est ratée, dû à une chorégraphie et un montage qui manquent cruellement d'inspiration. Le réalisateur mise sur le côté "bourrin" plutôt que l'originalité. En ce qui concerne la violence graphique qui a rendu le film de Verhoeven si culte (pas que pour cette raison), on peut faire une croix dessus. En lieu et place, on est en présence d'un produit édulcoré, lisse qui ressemble à n'importe quel autre Blockbuster sorti ces derniers années, misant avant tout sur les effets numériques.
Le film se rattrape sur l'histoire et les personnages qui sont plus riches qu'on pouvait en espérer. L'accent est mis sur la relation entre Murphy et sa famille après qu'il est devenu Robocop, alors que le film de Verhoeven ne fait qu'effleurer. Le ton satirique est relativement préservé via l'émission de télévision de Pat Novak, même si l'ensemble est moins drôle que l'original.
Les enjeux sont élargis pour s'adapter à notre époque. La société Omnicorp ne se contente pas de fournir ses équipements et ses robots à la Police à l'intérieur des Etats-Unis, ses produits sont disponibles aussi pour les troupes américaines qui mènent des opérations sur les sols étrangers, notamment dans les pays du Moyen-Orient.
L'autre changement majeure concerne le traitement du personnage de Alex Murphy/Robocop. Dans le film de Verhoeven, Alex Murphy meurt et renaît en tant que Robocop. Il a perdu tout ou presque son humanité. C'est au fur et à mesure que des souvenirs de sa vie d'homme reviennent, et ainsi le Robocop redevient Alex Murphy à la fin du film. Tandis que dans le film de Padilha, Alex Murphy n'a jamais cessé d'être Alex Murphy (la conservation de sa main "humaine" souligne cet aspect). Son propre enjeu, c'est d'arriver à accepter son nouvel état, celui d'un homme avec un corps de robot et de toutes les conséquences qui vont avec, surtout par rapport à sa vie de famille.
Concernant le casting, Joel Kinnaman a du mal à convaincre aussi bien dans son rôle de Alex Murphy que de Robocop, par un jeu qui manque de nuance et d'épaisseur. Gary Oldman se cantonne dans le même rôle de gentils depuis Batman Begins, rien de nouveau. Samuel L. Jackson se fait plaisir avec un rôle de salopard intégral. Et Michael Keaton qui fait ici un comeback remarqué et remarquable. Abbie Cornish permet de rendre crédible et émouvant les scènes avec Alex Murphy/Robocop, en relevant le niveau de jeu face à un Joel Kinnaman complètement inexpressif.
L'autre problème du film vient du look de Robocop. Malgré les progrès technologiques et autres effets spéciaux qui permettent de faire des miracles (voir Iron Man), la nouvelle armure rend moins bien que l'ancienne. On n'a jamais cette illusion de voir un homme dont la moitié du corps a été amputée pour être remplacé par un corps de robot, mais plutôt un acteur portant une combinaison en plastique "cheap". A aucun moment le côté "robot" ne transparait. La version de 1987 faisait illusion grâce à l'excellent travail de Rob Bottin et de son équipe, combiné avec des bruitages appropriés à chaque mouvement et déplacement de Robocop, et aux gestuelles de Peter Weller. Tout cela manque cruellement dans ce remake.
Conclusion
Malgré quelques bonnes idées, cette nouvelle version de Robocop ne peut pas rivaliser avec la version originale de Paul Verhoeven. Robocop 2014 est néanmoins un bon divertissement avec une histoire et des personnages plus aboutis que la plupart des blockbusters sortis ces derniers temps.
Le Blu-ray est Encodé en AVC au format 2.40:1. Entièrement tourné en numérique, avec les caméras Red Epic et Arri Alexa, l'image de Robocop est tout simplement excellente, très détaillée, des couleurs fidèles à l'image non compressée diffusée dans les salles de cinéma. Les noirs sont profonds. La compression est exemplaire, avec un débit élevé, aucun artéfact en vue. Une image démo.
La VO et la VF sont encodées en DTS MASTER AUDIO 5.1. Tout comme l'image, les deux pistes audios HD de Robocop sont là pour en mettre plein la vue et les oreilles grâce à un mixage qui exploite au maximum les capacités des différents canaux. Les Surrounds sont constamment sollicités, que ce soit dans les scènes d'action ou les scènes "calmes". Les placements des différents effets sont précis et se détachent bien les uns des autres. Les dialogues sont parfaitement intelligibles. Les basses sont mises à contribution régulièrement lors des scènes explosives, mais aussi lors des déplacements de Robocop. De bout en bout, le spectacle est assuré.