C’est le début de la fin pour le séduisant expert médico-légal Dexter Morgan qui résolvait des crimes le jour et en perpétrait la nuit. Cependant jamais il n’avait eu affaire avec un ennemi aussi odieux et perturbé auparavant : lui-même. Six mois après le meurtre inattendu du Lieutenant LaGuerta, Debra, la sœur de Dexter, qu’il a perdue de vue, tente de vivre avec la culpabilité des crimes commis par son frère. Quant à Dexter, il est fragile émotionnellement t doit faire face à une psychopathologiste qui connait parfaitement le code qu’il emploie pour effectuer ses meurtres.
Série incroyablement réjouissante de Showtime, « Dexter » prend le risque d’emmener le spectateur sur les traces d’un tueur en série, et de lui faire accepter l’idée de l’aimer, voir même de l’adorer. Car Dexter n’est pas un tueur en série comme les autres, bien au contraire, le meurtrier tue pour venger des victimes, agissant comme un justicier dans l’ombre. Merveilleusement immorale, cette série fait enfin le contrepoids de toutes ces séries policières qui ne cesse de nous infliger des intrigues souvent manquant d’originalité. Ici le contre-pied qui vise à passer de l’autre côté de la barrière, et à nous faire aimer un personnage que l’on aurait l’habitude de détester, est certainement la meilleure idée que les scénaristes de Dexter aient eu.
Le spectateur se retrouve à aimer un homme qui donne la mort en y prenant plaisir. Et même si la morale est sauve, « Dexter » n’en demeure pas moins, à l’instar d’une série comme « Weeds », une production joyeusement décalé et outrancière qui trouve l’approbation de tout un chacun, non sans une certaine petite honte de pouvoir cautionner le fait de suivre les tribulations d’un tueur en série sans jamais trouver à y redire. De la même manière que Coppola l’avait fait dans « Le Parrain », son créateur Jeff Lindsay parvient à trouver les excuses aux meurtres de Dexter qui finissent par le rendre attachant aux yeux du public (Passé torturé, amour difficile et justicier de l‘ombre…).
Et cette fois-ci pour cette ultime saison, Dexter doit faire face à la dérive de sa sœur, mais également à ses propres démons et notamment au fantôme de son père, à travers le jugement de la psychopathologiste qui vient assister aux enquêtes. Les scénaristes ont donc décidé pour cette ultime saison de clore le chapitre en mettant Dexter face à ses propres jugements, à sa création, et face à la dérive de sa sœur la tension redevient réellement palpable. Toutefois, les intrigues n’oublient pourtant pas de mettre encore en scène des meurtres et la recherche de nouveaux psychopathes qui offriront la possibilité aux spectateurs de frissonner dans de nombreux rebondissements pour mieux les préparer à l’ultime qui viendra mettre un terme à huit années de bons et loyaux services.
Tout cela paraît réjouissant, mais les scénaristes peinent malgré tout à trouver les bons mots aux bons moments. Et cela peut-être redoutablement logique : Comment garder la tension lorsque la série à toujours joué sur la double vie et que la précédente saison s’est terminée sur la découverte du secret. Difficile de soulever l’excitation, de la même manière que lorsque l’on monte une série sur l’ambiguïté des rapport entre le héros et l’héroïne, une fois le secret levé, il n’y a plus grand-chose de passionnant. Avec cette ultime saison on retrouve un peu les mêmes problématiques que dans la précédentes, la première partie s’évertue à tourner autour de la culpabilité intérieure de Deborah et tente assez maladroitement (parce que trop de facilités utilisées) de solder ce qui avait alourdie la saison précédente pour ensuite mettre en place toutes les pièces du puzzle final. Et comme cette conclusion est annoncée avec beaucoup de mystère elle est forcément décevante pour les fans de la série qui se sont fait énormément de scénario dans leur propre esprit.
En conclusion cette huitième et ultime saison tente de conclure avec panache mais doit d’abord fermer les portes ouvertes dans la précédente pour ensuite se concentrer sur un final qui ne peut que décevoir les plus accros de la série. Une saison pourtant moins ennuyeuse que la précédente, qui se visionne quasiment d’un trait.