Le Hobbit : La désolation de Smaug - version longue (Blu-ray 3D)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Hobbit : The Desolation of Smaug
Genre
Pays
USA
Date de sortie
12/11/2014
Réalisateur
Format
Blu-ray 3D
Boitier
Coffret
Producteurs
Carolyne Cunningham, Peter Jackson, Frances Walsh, Philippa Boyens et Zane Weiner
Scénaristes
Peter Jackson, Philippa Boyens, Frances Walsh et Guillermo Del Toro
Compositeur
Howard Shore et Ed Sheeran
Editeur
Edition
Edition spéciale
DureeFilm
186
Support
Critique de Emmanuel Galais
La suite des aventures de Bilbon Sacquet, parti reconquérir le Mont Solitaire et le Royaume perdu des Nains d'Erebor, en compagnie du magicien Gandalf le Gris et des 13 nains, dont le chef n'est autre que Thorin Écu-de-Chêne. Après avoir survécu à un périple inattendu, la petite bande s'enfonce vers l'Est, où elle croise Beorn, le Changeur de Peau, et une nuée d'araignées géantes au cœur de la Forêt Noire qui réserve bien des dangers. Alors qu'ils ont failli être capturés par les redoutables Elfes Sylvestres, les Nains arrivent à Esgaroth, puis au Mont Solitaire, où ils doivent affronter le danger le plus terrible – autrement dit, la créature la plus terrifiante de tous les temps qui mettra à l'épreuve le courage de nos héros, mais aussi leur amitié et le sens même de leur voyage : le Dragon Smaug.

A ceux qui criait déjà au plantage, face à l’aspect candide du premier volume, simplement parce qu’ils avaient omis de lire le livre de Tolkien, mais également à ceux (dont je faisais partie !) qui pouvaient s’inquiéter d’une adaptation en trois partie, alors que le premier s’arrêtait exactement à la moitié du livre, Peter Jackson répond avec une redoutable cohérence et un sens de la narration rarement égalée. En effet, le réalisateur donne un sens à sa vision en intégrant de manière plus significative, « Les Appendices » (Ecrits sur lesquels Tolkien s’est appuyé pour écrire la trilogie du Seigneur des anneaux) pour faire une sorte de passerelle entre les Aventures de Bilbon et celles de Frodon 80 ans plus tard.

Le réalisateur change radicalement de ton et s’écarte petit à petit du l’histoire enfantine, dont le ton était très appuyé dans la première partie du livre pour ne garder que le côté plus sombre de la deuxième partie. Une partie sombre qui devrait du même coup prendre le pas dans le troisième volume tant la fin du roman appuie sur le côté obscur des héros (mais cela reste une autre histoire, à découvrir en fin d’année !). Ici, Jackson prend des risques, se permet de créer de nouveaux personnages : Tauriel et d’en faire venir d’autres qui n’apparaissaient pas dans le roman : Legolas, pour qu’au final l’ensemble se révèle d’une redoutable cohérence et parvienne à nous faire entrevoir toutes l’alchimie d’un ensemble qui prend forme devant nous.

Et il est vrai que tout le génie de la mise en scène du réalisateur Néo-Zélandais nous saute au visage dans cette fresque fantastique, rythmée, aux plans magnifique et à la narration ciselée avec justesse. Rien n’est laissé au hasard, le monde naissant de Tolkien apparait avec toujours autant de beauté et de démesure. Ancré dans les paysages de Nouvelle-Zélande les aventures de Bilbon et de ses amis prennent toujours autant de relief. Et que le film soit en 3D ou en 2D, le résultat est spectaculaire et passé la nostalgie du générique qui nous entraine plusieurs années en arrière, on se laisse facilement embarquer dans cette univers entre lumière et obscurité.

Côté distribution Martin Freeman (Sherlock) nuance un peu plus sa composition, en faisant évoluer son personnage. Bilbon n’est plus un Hobbit sympathique, à l’esprit un peu lunaire, il devient un redoutable adversaire pour ses ennemis. Instinctif et blessé parfois par l’attitude de Thorin et marqué par la rencontre avec Smaug. Même constat à faire avec Richard Armitage (Captain America : First Avenger), le comédien continue sur sa lancée avec un personnage partagé entre l’appât du gain et le besoin de revanche, mais pour cette deuxième partie il amorce avec beaucoup de sensibilité les  différents paradoxes qui vont faire de lui un personnage redoutable dans la troisième partie.

Et alors quid de la version longue ? Et bien force est de constater que les leçons furent tirées de la désastreuse version longue du premier volume. Ici les scènes rajoutées, (dont une discutable concernant Gandalf) s’intègrent parfaitement à l’ensemble et ne viennent pas comme un cheveu sur la soupe. Elles viennent, au contraire renforcer certains moments clés du film.

En conclusion : « Le Hobbit : La désolation de Smaug : Version longue » répond à toutes les objections que les fans, les néophytes et les autres pouvaient se poser sur les capacités toujours réelles et sérieuses de Peter Jackson à rendre cohérente son adaptation du livre de Tolkien tout en y insufflant d’autres inspirations pour que l’ensemble soit une parfaite passerelle entre les deux trilogies. Encore plus dans cette version longue particulièrement réussie ! 
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
Une image particulièrement solide avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble, notamment dans les nombreuses séquences sombres. Le travail titanesque fournis par l’équipe d’Andrew Lesnie afin de donner vie et corps à l’aventure est absolument magnifique et parfaitement mis en valeur. Les extérieurs de la Nouvelle Zélande et les décors de la terre d’Elrond ou encore du château de Thorin Ecu de chêne et de son trésor magnifique, sont d’une brillance rarement atteinte et justifie à eux seuls des éloges.

La 3D est également de bonne tenue, y compris dans les séquences sombres. Comme toujours dans les films des deux trilogies les grands espaces restent plat mais les différents angles qui mettent en perspective les petits personnages ou les grosses bestioles permettent de profiter une belle profondeur de champs et de mieux s'immerger dans l'histoire.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Côté son  la piste DTS-HD Master Audio 7.1 est particulièrement puissante, avec cependant faire l'impasse sur une précision remarquable tant sur le front avant que pour la circularisation des effets sonores sur la zone arrière. Toutes les bestioles qui fourmillent dans le film grouillent également dans les canaux 7.1. Mais c’est surtout Smaug qui bénéficie d’un traitement de très grande qualité, la voie de Bénédict Cumberbatch (en VO donc) est impressionnante et le son particulièrement enveloppant, on en prend plein les oreilles. C'est malheureusement moins vrai pour la VF. Exemple marquant cependant quand le petit Hobbit se confronte à Smaug dans son repère, la voix du dragon se répand sur les 7 canaux avec une présence remarquable. Ses pattes lourdes résonnent dans le caisson de graves et, très certainement, chez vos voisins. Une séance cinéma à prévoir quand tout le monde est parti donc...
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 600 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Peter Jackson est véritablement un homme extraordinaire. En plus d'avoir cette vision unique de la transposition à l'écran d'un monde fantasmagorique peuplé de dizaines de personnages, il doit comprendre tous les corps de métier qui permettent de donner vie à cet imaginaire. Non seulement ses journées sont tiraillées dans des dizaines de validation de toutes sortes (les documents bonus de cette édition mettent parfaitement en valeur cet enjeu), par les enjeux directs et indirects du tournage… et il trouve le temps de structurer les bonus qui égrènent chaque édition du Seigneur des anneaux ou du Hobbit. 

Près de 10 heures de bonus, décidemment, Peter Jackson nous gâte ! Et ce n’est pas peu dire ! Répartis sur deux Blu-ray, les bonus égrènent uns à uns toutes les faces cachées du tournage. Tout y passe, tous les corps de métier les costumes, les décors, les cascadeurs, les techniciens, les comédiens, les scénaristes etc.… Le réalisateur met même en lumière les figurants ou les acteurs d’un instant comme ce fut le cas pour la famille de James Nesbitt (Bofur). 

Avec une minutie remarquable et un véritable plaisir à partager sa passion avec les fans du film, Peter Jackson nous livrent bon nombre de secrets, comme celui concernant les différentes manières dont furent tournées certaines scènes, comme celle ou Thorin Ecu de Chêne parle aux villageois avant de partir pour la montagne. Une scène qui fut d’abord filmée avec deux cents figurants, puis tournée à nouveau mais sur un fond vert afin de pouvoir y mettre tous les éléments supplémentaires en images numériques. Tout y passe, y compris les grands moments de solitudes comme celui que vécu l’acteur très British : Stephen Fry, obligé de manger une mixture sensé représenter des testicules. Une multitude de prises plus tard, l’acteur semble au bout du tunnel. Tout cela entrecoupé d’anecdotes de mise en lumière de métiers et d’ambitions démesurées. Difficile de résumer l’ensemble des 5 heures de bonus du premier dvd, tant il est passionnant de parcourir tous les dessous de ce film titanesque autant que magnifique.

Le second blu-ray s’intéresse principalement à Smaug. D’abord avec une introduction assez longue qui revient sur l’historique de la bestiole, avec des historiens, des membres de l’équipe. Cela permet dans un premier temps de comprendre d’où vient la présence du Dragon dans le livre, ce qui a inspiré Tolkien pour créer ce personnage et le duel qui va dans u n premier temps l’opposer à Bilbon, mais également dans l’historique avec les nains. Ainsi on apprend par exemple, que Tolkien s’est inspiré d’une ancienne légende Nordique pour créer son histoire dans laquelle on retrouve les grandes lignes de cette légende. 

Puis les artistes ayant collaborés à la création de Smaug expliquent ce qui les a inspiré et la manière dont leur vison a évoluée au fur et à mesure des réunions de travail avec Peter Jackson. Tout cela est en entrecoupé des images de ces séances de travail ardues et constructives.

Une fois le dragon créé après plusieurs esquisses, sur papier, sur ordinateur ou sur papier, il faut lui donner vie, trouver la voix et surtout l’acteur qui fera la différence. Et c’est Benedict Cumberbatch (collègue de série de Martin Freeman dans « Sherlock ») qui emporte le morceau. On y voit d’ailleurs les essais du comédien et l’on se dit exactement la même chose que la directrice de casting : « Ouahh, ce ne peut être que lui ». Cette deuxième partie des bonus du blu-ray N°2 est une véritable mine d’information. Avec un soin chirurgical, Peter Jackson nous apprend les dessous de son film, nous fait souvent ressentir les différentes sensations qu’il a pu ressentir avec une insolante aisance. Jamais des bonus ne furent aussi passionnants et interactif que ceux là, à part ceux des versions longues de la trilogie précédente du « Seigneur des Anneaux ».