Dans ce charmant village de Montpaillard, la rivalité du braconnier facétieux et diabolique : Blaireau et du garde-champêtre dépourvu d'humour : Parju, provoque bien des remous. Le moindre prétexte est bon à Parju pour "coffrer" Blaireau. Il le prouve lorsqu'il est attaqué et assommé par Armand Fléchard, jeune professeur de piano amoureux d'Arabella la fille des châtelains. Croyant qu'il s'agit de Blaireau, il le fait arrêter. La suite des évènements permettra à ce dernier de réunir les amoureux dont les parents étaient opposés au mariage et de devenir le héros du village.
« Ni vu ni connu » est un film particulier dans la carrière d’Yves Robert. D’abord parce que le réalisateur a longtemps considéré de long métrage comme étant son premier, mais ensuite parce qu’il signe la première et unique collaboration avec Louis De Funès. Ce dernier attend toujours que le succès soit enfin au rendez-vous. Quelques succès ont pourtant déjà offert au comédien une sérieuse réputation d’acteur comique à l’énergie communicative : « Frou-Frou » et « La Traversée de Paris ». Et alors qu’il vient de signer un contrat pour trois films avec le producteur Jules Borkon, De Funès a besoin de se sentir reconnu dans son art, comme tête d’affiche.
« Ni Vu, ni Connu » est le deuxième film de cette collaboration, et même si le précédent n’a pas rencontré le succès espéré au box-office, il n’en demeure pas moins l’une de ceux où le comédien tente des gags, mais ne se perd pas dans des grimaces prenant le dessus des dialogues. De Funès est grandiose dans une certaine retenue, il créé des séquences d’anthologie, comme la scène de la Pêche qui restera longtemps comme un classique du genre. L’acteur, plus à l’aise dans des films avec ses amis, se laisse pour une fois partagé l’écran avec des artistes accomplis tels que Pierre Mondy (Les Anciens de Saint-Loup) ou encore Moustache (Zorro). Et cela lui va bien ! Encore loin des personnages odieux et caractériels qui le rendront célèbre, il impose un héros, décalé, qui s’amuse des lois mais qui aime se prendre pour un sauveur des âmes perdues.
Toutefois, ne faisons pas dans l’excès de « superlatifs », « Ni vu ni connu » n’est pas un film particulièrement remarquable, loin de là. La mise en scène d’Yves Robert est un hésitante, le réalisateur se laisse porter par son acteur principal et signe une réalisation pas très inventive, la mise en scène ne prend aucun risque. Et même si certaines sont mémorables, on les doit surtout aux acteurs.
En conclusion, « Ni vu ni Connu » reste tout de même un film remarquable dans la carrière de Louis de Funès. Un film classique qui manque toutefois d’une mise en scène inventive mais dont le scénario permet à l’acteur de prendre des largesses et offre à sa distribution tout ce que la mise en scène ne lui donne pas.
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec une restauration bien pesée et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film mêlant les flous et les nettetés pour mieux mettre en valeur l’intrigue, l’accent a été mis sur une lumière volontairement en contraste. La restauration est de très grande qualité et vaut d’être soulignée.
Une piste DTS-HD Master Audio 2.0, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop crachotantes. La musique parfois agressive mais reste tout de même suffisamment en retrait pour ne pas être trop pénible.