Mars 1971. Tout était en place pour le lancement du 13ème album britannique des Rolling Stones. La sortie était calée au Vendredi 13, et une semaine avant, le single « Brown Sugar » devait être lancé.
Alors que la situation fiscale du groupe est quelque peu chaotique, et alors que tout est prêt pour les lancer une nouvelle fois sur les routes d’une tournée très attendue. Mais voilà, les Stones ont décidé de fuir le fisc de leur pays pour la France avant le début de l’année fiscale qui devait débuter la première semaine d’Avril. Le groupe s’engage alors dans une tournée expéditive en Angleterre de 9 villes, dont l’un des points culminant est certainement le dernier qui eut lieu au Marquee Club devant un parterre d’invités triés sur le volet dont Eric Clapton et Jimmy Page.
Et dés lors, les fans comme les néophytes vont pouvoir toucher le groupe dans ses plus grands moments de génies, autant que dans ses inspirations. Car si le concert est prévu pour lancer en plus ou moins grandes pompes cet album remarquablement construit que fut « Sticky finger », c’est avant tout un tour de chant hors du commun, dans lequel le groupe chante déjà ce qui s’annonçait à l’époque comme leur best dont « Satisfaction », mais surtout ils n’hésitent pas à parler de leurs inspirations avec une reprise particulièrement inspirée de Chuck Berry : « Let it rock ».
Et le groupe est au top de sa forme (si l’on peut dire), on sent les excès précédents les concerts à chaque plan sur Mick Jagger ou sur Keith Richards. Ce qui surprend d’ailleurs dès le départ c’est l’énergie qui se dégage instinctivement du groupe qui après une intro d’Ian Stewart se lance dans un délire de rock avec une toute nouvelle section de cuivre qui lui donne une pleine puissance de feu.
Et même si l’on regrette un tracklisting un peu allégé (le programme ne propose que 8 titres), la magie des Stones fonctionne à merveille. On se laisse porter, on en prend plein les oreilles, à défaut d’en prendre plein les yeux (le distributeur propose un SDBluray). Mais il a l’avantage de permettre de retrouver ce qui a fait la légende du groupe de Mick Jagger et Keith Richards : Une présence hors norme, une magie communicative et surtout une musique qui se laisse porter par la magie des doigts de Richards, par la force des percussions de Charlie Watts et la voix perforante de Mick Jagger.
En conclusion, « Rolling Stones from the vault : The Marquee Club Live in 1971 » est une occasion saisissante pour les fans comme pour les néophytes de (re)découvrir le groupe dans l’un de ses plus grands moments de gloire. Un instant de pure énergie et de magie tel que seul les Stones savaient (et savent encore ?) le faire. L’un de ces concerts mythiques qui les ont fait entrer dans la légende.