Kevin Harrison, ingénieur talentueux, conçoit de puissants systèmes d’armes pour l’armée américaine. Mais c’est un personnage sans scrupules : il vend ses armes à des pays peu favorables aux Etats-Unis. Lorsque la journaliste Maggie Whelan apprend ses agissements, elle s’échappe en embarquant sur le Concorde. Harrison organsie alors une série d’attentats pour détruire le supersonique en plein vol…Le commandant et son équipage pourront-ils déjouer ces attaques ?
Film de 1977, « Airport 80 (Concorde) » prend la suite des deux premiers volumes que furent : « Airport’75 (747 en péril) » et « Airport’77 (Les naufragés du 747) ». Fort du succès des deux premiers Universal lance un troisième volet, qui, cette fois, nous emmène à bord du « Concorde », formidable avion supersonique Français. Une fierté donc que les américains rendent hommage à cet avion mythique et impressionnant en impliquant également la star française du moment : Alain Delon (Le Battant). Du coup, on se dit que la technicité autour de l’avion va revenir sur le devant de la scène. Et bien : non, même pas ! Tout au plus on aura le droit à des images de toutes les facettes de l’appareil, du cockpit aux soutes et du nez aux réacteurs. Mais rien de plus !
Car maintenant le studio a décidé de s’éloigner du film catastrophe, pour, au final devenir un pseudo film d’espionnage. Et il apparaît alors évident que la trame sera résolument différente, malgré une entrée en matière copiée sur les deux premiers films, avec les personnages qui prennent place dans l’avion. Mais dés lors le style se sépare radicalement de ses aînés et pose les premières pierres d’une histoire qui tire plus sur le thriller télévisuelle que sur le véritable film catastrophe. D’ailleurs, s’il faut utiliser ce dernier adjectif, ce serait pour qualifier en un mot ce troisième volet.
La mise en scène de David Lowell Rich (Opération Hong Kong) ne va d’ailleurs rien arranger, aussi élégante qu’un plateau de fruit de mer en plein soleil, la direction du film manque d’originalité, se perd dans des scènes résolument sans intérêt et les effets spéciaux utilisés sont d’une telle pauvreté qu’on en pleurerait presque. Ainsi, même le moins avisé des spectateurs pourra voir des fautes de raccords énormes, des effets de caméras qui datent des origines peut-être de Méliès (la poésie en moins !!!). Le film s’étire durant deux heures avec une sensation pesante pour le spectateur qui regrette d’avoir fait confiance à la licence pour passer un bon moment. Et même la distribution, nous entraîne parfois dans ce qui se fait de pire.
A commencer par Alain Delon, absent, écrasé par la présence des autres membres de l’équipe. Même son duo avec la belle et magnifique
Sylvia Kristel (Emmanuelle) manque terriblement de volume, de sensualité. La mise en scène ne parvient jamais à donner un peu de glamour dans la relation des deux personnages. Il y a aussi
Robert Wagner (L’amour du risque) qui n’en prend justement pas de « Risque ». L’acteur est en retrait, donne le stricte minimum et ne vient pas relever la sauce déjà bien fade de ce troisième volume sans aucune consistance.
En conclusion, les suites ne sont pas toujours de bonnes idées, mais encore moins lorsqu’elles ne parviennent pas à conserver une certaine cohérence avec les premiers volumes. Ici, on s’ennuie du début à la fin. Et c’est long quand même 120 minutes d’ennuie.