King Kong (1933)

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
14/10/2015
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Coffret
Producteurs
Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack
Scénaristes
James Ashmore Creelman et Ruth Rose
Compositeur
Max Steiner
Editeur
Edition
Coffret
DureeFilm
104
Support
Critique de Emmanuel Galais
Figurante sans travail, la blonde Ann Darrow est engagée par le réalisateur Carl Denham pour être la vedette de son prochain film. Le Venture, le navire commandé par le capitaine Englehorn et qui comprend toute l'équipe, atteint Skull Island, une île mystérieuse où vivrait une créature légendaire vénérée par les indigènes et appelée King Kong.

Durant le voyage, Ann tombe amoureuse de John Driscoll, le second du bateau. Une fois débarqués, les explorateurs sont aussitôt repérés par les indigènes et font marche arrière. Mais ces derniers enlèvent Ann, la "femme aux cheveux d'or", et l'attachent pour l'offrir en sacrifice à King Kong.
Au moment où ses compagnons arrivent pour la délivrer, un singe gigantesque saisit la jeune fille et disparaît dans la forêt. Denham et ses hommes se lancent alors à la poursuite de King Kong.

En pleine Grande Dépression, Hollywood tente de trouver des divertissements qui permettent aux publics de s’évader de leur quotidien bien sombre. Deux aventuriers, amateurs de cinéma, fous de technologies nouvelles, mais également de sensations fortes vont s’unir et réunir une équipe de techniciens et artistes qui vont donner naissance à l’une des créatures les plus emblématiques du cinéma : « King Kong ». Et il faut bien le dire, le résultat est bluffant ! D’abord parce que malgré des mésaventures dantesques durant l’écriture du scénario, malgré des techniques balbutiantes, le film est d’un réalisme subjuguant pour l’époque. 

Qu’il s’agisse de la scène où les compagnons d’Ann Darrow sont sur un tronc que le Kong secoue, ou le combat entre le gorille et un T-Rex, « King Kong » plonge le spectateur dans une aventure hors du commun, fantastique et terrifiante. Ce qui est remarquable dans ce film, notamment c’est la méticulosité qui donne à l’ensemble des effets remarquables. Ainsi, on peut distinguer des techniques encore régulièrement utilisées maintenant qui font preuve d’une véritable imagination et ont nécessité de nombreuses heures d’essais et de détermination. Chaque étape du film est une expérimentation qui donne de nouveaux horizons aux futurs grands films du cinéma mondial. Les ingénieurs son ont inventé la création sonore, les environnements et les créatures, les superviseurs d’effets spéciaux ont inventé (grâce à Thomas Edison notamment) la narration par Stop Motion, mais aussi la superposition d’images ou encore l’utilisation de procédés filmant et projetant. Tout dans « King Kong » est une réussite et même du bout de ses plus de 80 ans, il nous donne encore une très grande leçon de cinéma.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.33:1
Malgré un travail de remasterisation qui permet au film de retrouver une nouvelle jeunesse, certaines taches n’ont pu être enlevées. Mais l’ensemble brille tout de même par une grande qualité qui permet au spectateur de découvrir cette œuvre magnifique d’inventivité et de créativité. Les contrastes  donnent finalement suffisamment  de profondeur à l’ensemble pour lui donner une nouvelle jeunesse.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est à découvrir en VO DTS-HD Master Audio 1.0, ce qui donne un réelle perspective au vidéaste d’approcher l’œuvre à l’original. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, et malgré des voix un peu trop chuintante parfois, le film se visionne avec beaucoup de plaisir. 
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 120 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Pour commencer la section bonus de cette édition particulièrement réjouissante, il est nécessaire de préciser avant tout que le film fut réalisé en 1933, alors que le cinéma n’en n’est qu’à ses débuts et que tout est à créer. Il est aussi important de préciser que tout ce qui est dit au long des ces longues, mais néanmoins passionnantes, minutes mettent en mille morceaux un préjugé tenace : Ce ne sont pas les animateurs de Pixar et des Studios Aardman ou encore la société de George Lucas ILM (Star Wars) qui créèrent les effets spéciaux ou le Stop Motion, mais bien une bande d’énergumènes passionnés d’aventures et de progrès qui dés les débuts du cinéma eurent pour ambition de faire rêver, de faire peur ou tout simplement d’inventer des mondes.

Avant tout un superbe livret de 35 pages reprend les grands moments de l’aventure du film, de sa situation sociétale jusqu’aux résultats inattendus tant dans les effets spéciaux que dans son écriture ou dans sa réalisation.

Si vous visionnez le film avec les commentaires audio, vous vous rendrez très vite compte de cela. D’abord parce que les intervenants ne sont autre que Fay Wray et Merian C. Cooper dans un premier temps, qui sont l’actrice principale du film et son réalisateur producteur, dont les interventions furent enregistrées il y a de cela bien des années, mais également Ray Harryhausen qui fut le génial concepteur d’effets spéciaux de films aussi réputés que « Jason et les Argonautes » ou encore « Le choc des Titans » ainsi que Ken Ralston dont on a pu admirer le travail sur des films tels que « Le retour du Jedi » ou encore « Alice aux pays des Merveilles » dans la version Burton. Chacun décortique avec un certain plaisir, il faut le dire, toute la technique pourtant balbutiante qui donna au film un retentissant succès, à une époque où la vie n’avait pas grand-chose à offrir au public. Il faut tout de même rappeler que le film fut réalisé en pleine dépression. Les interventions du producteur et l’actrice principale montre également à quelle point l’œuvre fut créée dans un élan de créativité et une sorte de logique de faire un film avec tout et n’importe quoi,en innovant chaque fois. On y décerne mieux l’utilisation de la Caméra en Stop Motion, des marionnettes, y compris pour faire les doublures des acteurs, les matt Paintings etc… Tout y est détaillé pour notre plus grande plaisir de cinéphile curieux.

Ensuite, le « Making Of de King Kong » nous plonge dans les dessous de ce film hors du commun, à une époque où personne ne pouvait réellement se payer une place de cinéma.  En différents chapitres on y apprend d’abord les personnalités, la rencontre et enfin le résultat de leur collaboration.

On commence donc par « Les Origines de King Kong », qui raconte d’abord le goût de Merian C. Cooper pour tout ce qui était nouveau et en terme général pour l’aventure. Un homme qui tentait tout, se passionnait pour les créatures de l’Afrique (Les Gorilles notamment…) et pour les nouvelles technologies, comme lorsqu’il s’agissait de tester un nouvel avion durant la première guerre mondiale, au point d’y risquer sa vie. A son retour, le cinéma fut sa nouvelle passion, notamment grâce à sa rencontre avec un autre passionné d’aventure, avec qui il partagea une expérience humaine hors du commun pendant la guerre : Ernest Schoedsak. Ensemble, ils vont se lancer dans des documents en tout genre, qu’ils soient réels ou fictif, mais surtout avec un certain goût pour le risque, comme lorsqu’il tourne un documentaire nommé « Chang », dans lequel on voit un jeune homme fuir un tigre. Ce dernier viendra sur la caméra sans pour autant, semble-t-il effrayer le cinéaste.

« Willis O’Brien and Creation » met justement en lumière ce que ce monsieur a apporté au cinéma fantastique. D’abord parce qu'il est celui qui créa King Kong, mais surtout parce qu'il s’agit de celui qui expérimenta et perfectionna de manière marquante la technique du Stop Motion. Et, une fois n’est pas coutume, alors que nous nous glorifions d’avoir les Frères Lumière, inventeurs du cinéma, au détriment d’un Thomas Edison furieux, il est bon de rappeler que ce dernier perfectionna le système en créant la caméra Stop Motion. Une création qui permit notamment à Sir Arthur Conan Doyle de faire un canular au spectateur venu voir le film « Lost World ». Cette partie du documentaire offre une plongée passionnante dans les prémices de la création d’effets spéciaux, qui devinrent à l’avenir quasiment inévitables dans le cinéma américain. Surtout il est intéressant de découvrir dans les lignes de ce documentaire que « King Kong » fut en fait le résultat de deux films abandonnés par la RKO, alors au bord de la faillite.

« Le Tournage de King Kong la Huitième Merveille du Monde ». Alors si vous avez vu le film avec les commentaires audio, certains passages de ce documentaire seront un peu redondants. Mais il est surtout intéressant de voir que le film fut le fruit d’une parfaite négociation et qu’à l’époque les acteurs pouvaient jouer sur plusieurs productions en même temps. Cette partie revient donc en détail sur les différentes étapes de fabrication et particulièrement sur les difficultés autour de l’écriture du scénario. D’abord suite à la mort de Wallace, un écrivain qui fit les premières ébauches puis la démission de Creelman qui avait repris le flambeau mais ne parvenait plus à intégrer les idées de Cooper et enfin Ruth Rose qui parvint à synthétiser l’ensemble.

« A Milstone Visual Effects ». Alors là c’est certainement l’un des bonus les plus stupéfiants ! On sait que « King Kong » brille surtout par la qualité de ses effets spéciaux et notamment par leur complexités. Et comme il n’existe pas de documents visuels de l’époque montrant l’équipe au travail, une équipe de spécialistes des effets spéciaux, menée par Peter Jackson, lui-même réalisateur d’un remake de « King Kong » (Et pas forcément le meilleur !!!), a décidé de les reproduire en conditions réelles. C’est passionnant et surtout cela prouve à la fois l’inventivité, la technicité, la ténacité et l’ingéniosité des ces précurseurs.

Dans « Passion, Sound and Fury », on revient sur un autre élément essentiel de ce film : Le son et particulièrement les environnements sonores. Situons à nouveau le film à son époque : Le cinéma parlant en est à ses débuts et déjà des réalisateurs et des techniciens veulent donner vie à des créatures extraordinaires. Pour cela ils firent appel à un musicien spécialiste des sonorités en tout genre Murray Spivack . Ce dernier avec un matériel rudimentaire, difficile d’utilisation et de rendu, fit preuve d’inventivité et d’imagination pour créer des sons inconnus, effrayants ou au contraire familier, pour donner vie au film. Grâce à « King Kong », Spivack fit faire un pas de géant à la technologie de sonorisation en utilisant par exemple des effets aussi simples qu’un mégaphone et sa propre voix pour recréer certains cris de Kong.  Cette partie en profite également pour rendre hommage à Max Steiner qui composa la musique du film, malgré les réticences du studio qui n’approuvait pas les prétentions salariales du maître. Ce dernier fut le premier, par exemple, à écrire une musique qui rythmait le film en utilisant des thèmes pour chaque personnages.

« Le mystère de la séquence perdue des araignées ». Cette partie revient notamment sur les différentes coupes qui furent effectuées sur le film lors de sa ressortie en 1938, et le jugement que des réalisateurs intervenants depuis le début du programme comme : Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux) ou Franck Darabont (La ligne verte)portent sur de telles méthodes. Mais subitement le documentaire prend une nouvelle direction. En fait alors que Peter Jackson était en train de préparer sa propre version de « King Kong », ils trouvèrent des documents concernant la mythique scène perdue des Araignées et décidèrent de la réaliser à la manière de l’époque et de nous la présenter. Du coup, en plus du plaisir de découvrir le résultat de ces fans du film de 1933, on commence à mieux cerner le cheminement du réalisateur dans sa version de 2005. Bien sûr avant de voir le résultat de ce défi hors du commun, il y a d’abord toute la recherche, le tâtonnement, et la fabrication d’une scène perdue puis retrouvée. Je vous laisse, par exemple, découvrir quel bruit fut utiliser pour reproduire le cri de l'araignée.

Et pour finir « L’héritage de King Kong », cette ultime partie revient sur le contexte difficile dans lequel fut tourné et sorti le film. On était en pleine grande dépression, les gens  n’avaient que très peu d’argent, pour ainsi dire pas, et le film fut conçu comme un moyen de les sortir de cette vie sombre qui les attendait à l’extérieur. Le film fut un succès et fit naître une suite « Le fils de King Kong », qui fut aussi vite oubliée. Mais surtout King Kong donna naissance à un style de cinéma, même si celui qui le fit évoluer n’eut pas la reconnaissance qui lui était due. Cette dernière partie a le mérite de rendre hommage à ceux qui ont créé ce film et ont donné naissance à des millions de rêves subitement réalisables par la créativité, la ténacité et l’inventivité de géotrouvetouts de tous les continents.

Durant le making of, on peut découvrir une séquence d’essai du film « Création » qui fut l’un des composants qui donna naissance à « King Kong ». Ray Harryhausen nous propose une analyse précise de cet essai.

Puis « Je suis King Kong » est un mini documentaire qui nous raconte plus en détail, même si c’est un peu concentré, la vie et l’œuvre de Merian C. Cooper, l’homme à l’origine du gorille le plus célèbre du monde.