True detective : Saison 2

L'histoire
La Californie. L'officier Paul Woodrugh découvre un cadavre qui, par un conflit de juridiction aboutira à une enquête réunissant les inspecteurs Ray Velcoro et Ani Bezzerides. Au cours de leur enquête, ils sont surveillés de près par l'entrepreneur Frank Semyon et sa femme, à qui la victime a fait perdre une énorme somme d'argent.

Critique subjective
C'est dans le climat d'une attente énorme, suite à une première saison réussie en tous points, que la saison 2 de True Detective débute sa diffusion courant 2015. Et si au début, tout allait bien, les premiers épisodes étant reçus plutôt chaudement, il ne fallut pas attendre longtemps pour le retour de bâton, le show subissant des critiques de plus en plus mitigées, culminant pour certaines même par une hostilité évidente. Était-ce mérité ? Oui, et non.

Le showrunner de True Detective, Nic Pizzolatto, est véritablement le maître d’œuvre de la série. Après la réussite magistrale de la saison une, la barre était placée haut. Trop haut sans doute. La nécessité de faire encore mieux, la pression du résultat, la deadline bien trop rapprochée et le manque de temps ou la tentation de la surenchère, autant d'éléments qui auront eu raison de la série. Le gros problème, le scénario. Trop, bien trop de personnages principaux sont venus de greffer à l'intrigue, entrainant la multiplication de pistes scénaristiques pas toujours pertinentes. La série ne fait que huit épisodes, et nombre de situations ou de personnages sont laissés sur le carreau, sacrifiés sur l'autel de la durée.

L'intrigue elle-même, alors qu'elle fut un des points forts de la saison précédente, ne passionne pas. Trop compliquée et trop confuse, elle fini par subir un intérêt décroissant, laissant le spectateur presque extérieur alors qu'elle devrait être prenante de bout en bout, à l'instar de sa grande sœur. Victime collatérale, l'ambiance, si forte (le lieu aidait beaucoup) dans la première saison, perd ici une bonne part de son aura.

Toutefois, si les points négatifs sont indéniables, True Detective garde tout de même quelques atouts dans sa manche. L’interprétation tout d'abord. Colin Farell et surtout Vince Vaughn offrent de très bonnes prestations. Choses pas très surprenantes quand on connait la carrières des deux bonhommes, le premier ayant souvent prouvé son talent dans le registre dramatique, le second en ayant fait de même avant de se spécialiser dans la comédie potache. La réalisation ensuite. Si on a pas ici l'avantage ici d avoir comme sur la saison 1 (décidément...) un seul réalisateur à la barre de l'ensemble des épisodes, la mise en scène est de haute volée, soignée, et racée.

En conclusion
Une seconde saison d'une série prometteuse en partie gâchée par un scénario pas à la hauteur. Voilà le constat décevant de True Detective saison 2. Le rythme infernal de l'univers des séries TV est peut-être ici à blâmer et Nic Pizzolatto devra clairement se reprendre pour la saison 3, quitte à faire l'impasse sur une sortie en 2016. La série garde pourtant de grandes qualités, l’interprétation, l'audace ou la réalisation, et l'ensemble se suit malgré tout avec un intérêt certain, mais le show doit à ses spectateurs une revanche.

Même si elle n'atteint pas les sommets, l'image de True detective fait le job, principalement par le biais d'excellents contrastes et de couleurs parfaitement rendues. La définition est également un bon point, même si elle faiblit quelque peu durant certaines séquences plus sombres, où la lisibilité pâtit.

Même si la VO est clairement à préférer, la piste VF proposée est très réussie. Dotée d'un doublage et d'une traduction de qualité elle offre en outre un amplitude agréable, et des effets parfois saisissants.