L'histoire de Mary Mapes, journaliste primée de CBS et productrice de Dan Rather, l'un des plus célèbres journalistes et présentateurs de l'histoire de la télévision américaine, qui a dévoilé -entre autres scoops- le scandale de la prison d'Abou Ghraib.
Est-ce que la célébrité préserve de tout, lorsque l’on cherche la vérité ? Il semble qu’en ce qui concerne le tristement célèbre ex-président des Etats-Unis George W. Bush, dont le plus grand fait d’arme aura été de renversé Saddam Hussein sur la base de mensonges, afin d’ouvrir un boulevard aux finances américaines et aux groupes terroristes en tout genre. Un conflit qui donnera naissance, ne l’oublions pas à l’Etat Islamique, dont nous subissons les attaques de manière régulière un peu partout dans le monde.
Et alors que George W. Bush briguait un deuxième mandat, des journalistes de CBS, tombèrent sur des documents remettant en cause le service militaire, dont le président se vantait dans les journaux américains pour redorer son image. Conscient que le mensonge ne doit pas à nouveau être l’arme de ce président fantoche, des journalistes se lancent dans une quête de preuve pour faire authentifier et valider ce qu’ils estiment être une arme définitive envers cet homme, qu’ils ne veulent plus voir à la tête de leur pays. Mais on n’attaque pas le clan Bush comme cela, d’autant que cette famille possède des parts financières importantes dans bien des domaines, y compris en lien avec la famille Ben Laden, mais surtout dans les médias, via la société Viacom. Du coup, lorsque l’affaire éclate, il ne faut pas beaucoup de temps pour que les attaques surgissent de toutes parts.
Et James Vanderbilt s’est alors appuyé sur le livre de Mary Mapes, la journaliste directement mise en cause dans l’affaire qui coûta sa place au présentateur vedette : Dan Rather. En ressort un scénario, certes parfaitement bien construit qui offre une vision suffisamment fine au spectateur pour se laisser plonger dans cette enquête passionnante puis après dans ce jeu de confrontation qui fera toute la conclusion de cette histoire. Et bien évidemment, même si l’on connait la fin ce qui est intéressant dans ce film c’est la manière dont les faits sont exposés, comment on comprend que l’armée ne peut pas dire tout ce qu’elle veut, particulièrement face une famille aussi puissante que le clan Bush. On y voit avec subtilité et simplicité, également comment une enquête journalistique aussi précise soit-elle peut-être détruite, y compris par les réseaux sociaux, dont le pouvoir grandissant n’est pas sans faire peur.
Et si la mise en scène relève d’un certain classicisme, on notera tout de même des prestations remarquables à l’instar de Cate Blanchett et Robert Reford qui, à l’aube de ses 80 ans conserve toujours ce magnétisme hallucinant. Et le duo que forment les deux comédiens est absolument remarquable de sincérité. On sent que les deux se respectent et que le sujet les portent dans une recherche de vérité qu’ils veulent eux-mêmes découvrir. Car c’est bien de cela dont le film part : Comment obtenir la vérité ? Comment faire pour qu’elle ne soit pas remise à mal par des geeks derrière un bureau sombre ou par des gouvernements voulant empêcher un scandale.
En conclusion, et même si le film ne peut éviter quelques longueur dans la partie de vérifications des preuves et de recherche d’éléments corroborant, « Truth : le prix de la vérité », parvient tout de même à lever un voile à peine opaque sur les dessous d’un homme rongé par le mensonge qui fut à la tête de la plus grande puissance mondiale et apporta dans son sillage : sang et désolation pour des générations.