Kiss Rocks Vegas

Catégorie
Musique
Genre
Pays
USA
Date de sortie
26/08/2016
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Devin Dehaven
Compositeur
Kiss
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
88
Support
Critique de Charly Halper

Si en 1979, le groupe formé alors par Paul Stanley, Gene Simmons, Ace Frehley et Peter Criss (bien que remplacé sur quasiment tous les titres de l'album par Anton Fig, un batteur de studio, suite à son état de santé préoccupant) allait connaître un succès fulgurant international en balançant à la face de monde un hymne presque disco disant que « ce soir, je veux tout te donner/(…) et toi, tu as été faite pour moi/ (…) tu as été faite pour m'aimer/ (…) ce soir, je veux le voir dans tes yeux/ressentir la magie/ (…) ce soir, ça deviendra réalité/parce que, chérie, tu es faite pour moi/et moi, je suis fait pour toi/j'ai été fait pour t'aimer, bébé/tu as été faite pour m'aimer (...) », que ce soit de nuit ou en pleine journée, vous allez pouvoir montrer vous aussi votre amour aux plus célèbres « drag-queens » du hard-rock !
Même si le titre sera absent du concert...

Fort de plus de 150 millions d'albums vendus désormais à travers le monde, certifiés de multiples fois disques d'or, de platine ou multi-platine mais aussi et surtout connus pour leur « armée » de fans maquillés (la Kiss Army : l'un des premiers fan club lié à un groupe de hard-rock et dont les millions de membres achètent en quantité industrielle tout ce qui a attrait au groupe) et cette marque qu'est devenu le groupe
(jouets et comics faisant partie entre autres des centaines de proders siglés ou à l'effigie de Kiss existant), les deux membres fondateurs de Kiss, Paul Stanley « l'enfant des étoiles » et le démoniaque Gene Simmons, accompagnés du félin Eric Singer à la batterie et le Spaceman Tommy Thayer à la guitare depuis près de dix-quinze ans (tout de même), se sont emparés, 41 ans après leur formation à New-York, de la capitale du vice et du péché, Las Vegas, pour une série de neuf concerts événements : investissant, envahissant ou siégeant -tels les rois voire les dieux du hard-rock et plus précisément d'un certain glam ou stock-rock qu'ils sont- au cœur du complexe Hard Rock Hotel & Casino de Paradise (hôtel et casino en perpétuelle évolution depuis sa construction en 1995 qui bénéficie de sa propre salle de concert, The Joint), près de Las Vegas, les new-yorkais maquillés aux chaussures ultra-compensés ont décidé d'y capturer en novembre 2014 (en pleine tournée anniversaire de leurs 40 ans de carrière chaotique mais toujours aussi iconique) leur(s) set(s).

Proposé aux fans purs et durs à travers le monde dans une unique diffusion nocturne dans des cinémas participant à l'opération, le 25 mai 2016 dernier, ce show « Kiss Rocks Vegas » voit désormais ses 88 minutes vous être offertes à domicile au format numérique Blu-ray mais aussi DVD !
Mais, pourquoi ne pas avoir écrit « ce show voit désormais ses 105 minutes de bruit et de fureur vous être offertes... » pourront se demander certains vieux hard-rockeurs quarantenaires ou plus, nostalgiques ou fidèles au groupe, et autres jeunes metalleux curieux de savoir ce que donne un concert de ce groupe qui a
influencé des groupes comme Metallica, Skid Row ou les maquillés Deathstars et Lordi (mais si, les Finnois vainqueurs de l'Eurovision il y a dix ans), si vous ne les avez pas vu au HellFest de Clisson en 2013 pour leur tournée européenne « Monster » ?
Et bien, parce que, quitte à paraître infidèle à l'un de ses groupes des ces Grands Anciens (avec Black Sabbath ou Alice Cooper) qui m'ont formaté à porter des frocs moules-burnes en spandex, cuir ou jeans, de préférence noirs, et à ne plus me couper les cheveux à partir de l'âge de huit ans pour headbanguer la tête comme le chevelu bas du front que j'adore être, je dois dire que ce show, aussi professionnel et millimétré soit-il, enregistré il y a deux ans n'a rien de bruyant et encore moins de furieux. Hélas, trois fois hélas.

Comme lorsque vous vous rendez à un concert des « pyromanes » teutons de Rammstein (dont les spectaculaires shows tout aussi professionnels finissent par se ressembler à l'exception de set-lists modifiées selon la tournée promotionnelle en cours) dans une salle et non dans un stade ou un festival extérieur -et mes désagréables expériences dans cette salle de Bercy devenue l'Accorhotels Arena Bercy en témoignent- l'architecture des lieux et les consignes et normes de sécurité drastiques qu'imposent ce huis-clos ne peuvent que vous priver de la partie la plus « chaude » du spectacle. Et aussi haut soit le plafond de cette salle américaine de 4000 places, le matériel y déployé et installé mais surtout le confinement d'un show pas si confidentiel que ça (heureusement) n'ont pas permis au groupe et son responsable des effets pyrotechniques de laisser éclater ce qu'auraient pu être ceux-ci dans un stade de 15 000 à 35 000 personnes, privant leur public et fans et spectateurs désormais de ce qu'est un véritable show de Kiss.
Oui, il y a des flammes, des explosions et autres pétarades durant les seize hits et inévitables titres lives enchaînés qui n'ont pas quitté le groupe depuis près de quarante ans (à l'exception de « Hell or Hallelujah », titre le plus récent : 2012), mais cela ne vaudra jamais de les voir, entendre, ressentir et vivre dans la nuit américaine (et je ne parle pas d'effet vidéo cher aux cinéphiles) d'un stade scandant le nom du groupe, les cornes du diable tendus à bout de bras. Ou bien une nuit de juin sur la côte atlantique, dans un champ piétiné et saccagé par des centaines de milliers de fans perdus à Clisson.

Privés de cette communion humaine et chaleureuse (même si ces invités sélectionnés et autres chanceux du Hard Rock Hotel & Casino semblent aussi réactifs qu'un public asiatique, il y a vingt ans) qu'est un concert et je crois encore plus un concert de hard-rock/metal mais surtout de groupe comme Kiss, Rammstein ou même ce Bal des Enragés (que je ne saurai que trop vous conseiller), il vous restera, heureusement, comme évoqué plus haut le professionnalisme (et on ne pouvait en attendre moins d'un groupe qui fêtait alors ses quarante ans de carrière, routes, sexe, clashes, drogues et rock'n'roll, même si les problèmes de dépendances ont disparu avec les départs d'Ace Frehley et Peter Criss) et la technicité expérimentée du groupe à découvrir et mater sur vos écrans plats et/ou géants.
Oui, le groupe assure.
Le groupe assure le show :
Tommy Thayer (manager également du groupe) gratte sa guitare pour ses solos, Eric Singer tambourine sur ses fûts dans le fond de la scène et sous le nom du groupe clignotant de mille feux (ou du moins d'ampoules s'allumant et s'éteignant) et ces colonnes de pyrotechnies explosant à intervalles réguliers, et Gene Simmons exhibe encore et toujours sa légendaire langue de 17 cm s'il ne crache pas du sang (dans une pantomime en solitaire des plus japonisante en intro de « God of Thunder ») quand Paul Stanley, chanteur principal (les autres venant aussi entamer quelques titres), fait ce taf tacite de front-man qui lui est dévolu de s'adresser au public entre les titres, mais pourtant tout cela reste un brin froid voire distant ou inhumain, sans âme. Factice ? Snif.

Peut-être est-ce du à ce public de chanceux de tous âges (la relève étant assurée), maquillés, portant tee-shirts ou non, qui restent étrangement à leur place dévolue dans cette salle de 4000 places, correctement alignés alors que debouts pourtant et observant religieusement le groupe, cornes du diable ou écrans de smartphones dressés, hurlant plus qu'il ne faut et sans se laisser aller à quelques pogos et encore moins de slams et stage-divings (ce moment où vous voyez un crétin, le plus souvent torse nu voire alcoolisé, se jeter de la scène dans la fosse, si vous ne connaissez pas) ?
Pourtant, des concerts américains comme le Family Values Tour initié par Korn ou les mythiques et anciens Clash of Titans et Monsters of Rock vous démontreront bien que nos cousins d'outre-Atlantique ne sont pas toujours aussi bien rangés et alignés, quand des concours de titty flashing ne s'y cumulent pas : autre temps, autres mœurs, les rebelles d'antan qui séchaient les cours pour aller voir Kiss (comme dans le film hommage « Detroit Rock City » d'Adam Rifkin) respectent ces règles de ne plus pogotter comme l'exigent aujourd'hui d'anciens néo-punks comme Offspring (anecdote véridique) ou ce public serait essentiellement composé de chanceux touristes et joueurs résidant à l'Hotel et venus voir le groupe, bières dans une main et jetons dans l'autre s'ils n'ont pas dégainé ces putains de smartphones qui gâchent plus d'un concert désormais. Fuck !
Ou bien cette capture n'est pas le premier soir des neuf dates (même si l'on voit débarquer le groupe dans son hélicoptère sur le parking du complexe en introduction) et Paul et les autres sont au bout de leurs shows enchaînés -pourtant en plein milieu de leur tournée anniversaire.

Mais, comme je l'ai dit et me répète, heureusement, il vous reste quarante années d'expérience (qui feront le choix comme dirait une pub) : nos quatre « guignols peinturlurés » savent toujours où se placer et assurer le show en toute complicité, même si, après autant d'années d'existence, les hauts et les bas qu'ils auront connu, les dissensions qui auront un moment déchiré le groupe et son retour lucratif entouré d'un statut de culte, on est en droit de se demander s'ils ne seraient plus dans ces moments là que des pantins ou « clowns » (même si Slipknot est venu les remplacer dans ce registre guignolesque de cirque masqué, avec plus de force et de rage tout de même) interchangeables montant et descendant ici ou là sur cette scène sous des stroboscopes et lasers virevoltant, entre deux écrans géants...

Spectacle à réserver aux fans purs et durs du groupe (qui ne manqueront pas de vouloir m'arracher la tête pour la fourrer au bout d'une pique ou dans le *** et n'en laisser que dépasser la queue de cheval, je le crains), « Kiss Rocks Vegas » parviendra néanmoins à retranscrire tout ce que je pense de ce que sont devenus aujourd'hui nombre de concerts -et pas que de mastodontes, avec tout le respect que j'aurai encore pour eux, comme Kiss : des shows de technicité pollué par un public qui n'est plus habité et va préférer attester y être à coups de selfies ou s'offrir un live « gratos » en le filmant dans son intégralité avec son dernier smartphone à la mode.
Mais, même si je peux dire que c'était mieux avant, le vieux con que je semble devenir être n'ira pas écouter Francis Cabrel et ne vous conseillera pas d'en faire autant : les septuagénaires de Kiss pouvant et devant toujours et encore trôner dans vos étagères -discothèque ou dévédéthèque !!

Set-list :
-
Detroit Rock City (1976) l’une des chansons de Kiss les plus connues (classé sixième sur 40 meilleurs chanson de metal selon la chaine VH1) qui reste un passage obligé lors de chacun des concerts
- Creatures of the night (1982), disque d'or, qui fut un temps la chanson d'ouverture pour la plupart des concerts
- Psycho circus (1988)
- Parasite (1974)
- War Machine (1982)
- Tears are falling (1985)
- Deuce (1974) qui fut un temps aussi la chanson d'ouverture pour la plupart des concerts
- Lick it up (1983), disque de platine et « classic » du groupe, jouée de manière quasi-systématique par le groupe lors de tous ses concerts
- I love it loud (1982), l'un des classiques suprêmes du groupe, jouée lors de pratiquement toutes leurs tournées
- Hell or Hallelujah (2012)
– God of thunder (1976) l'hymne de Gene Simmons !
- Do you love me (1976)
- Love Gun (1977) jouée presque systématiquement jouée à chaque tournée
- Black Diamond (1974) habituellement jouée pour terminer leurs concerts
- Shout it out loud (1976) une des chansons les plus jouées en tournée
- et Rock and Roll all nite (1975) l'hymne du groupe 
!!

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
Sans objet

Annoncé comme une façon unique de vivre l'un des show de l'un des plus grands groupes de rock (ce qui est loin d'être faux), ce « Kiss Rocks Vegas », qui aura enflammé la scène selon Paul Stanley (le guitariste et chanteur que l'on retrouve aussi dans les airs) et fait trembler Vegas comme jamais, selon Gene Simmons (son démoniaque double à la basse), est indéniablement maîtrisé également par leur réalisateur -Devin Dehaven (plutôt vu jusqu'à présent dans le milieu hip-hop)- et son équipe : promenant ses caméras parmi ce public (auquel je reproche de ne pas bouger assez, aussi jolies soient certaines des filles sur lesquelles ils s'attardent) comme le feraient n'importe lequel autre de ses collègues, la beauté de l'image 1080p plein écran faisant exploser les jeux de lumières (spots, stroboscopes et lasers) de toutes les couleurs du violet au vert et passant par d’autres, autant que ces feux d'artifices.
A voir si vous n'avez jamais vu de concerts pyrotechniques !

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Disponible sous plusieurs formats (CD, DVD, Blu-Ray et même vinyle, en plus d'une luxueuse édition deluxe présentée dans un livre photo relié de 60 pages contenant DVD, Blu-ray et deux CD -live et acoustique), seul le BR a été testé.
Et je peux vous garantir que vous allez vous en prendre plein les esgourdes, en saignant que vous aimiez ou non ce groupe de vieux rockeurs (qui en ont inspiré tant d'autres et même des dessins animés: « My Dad the Rock Star » et « Scooby-Doo »), avec ce son de toute beauté et impeccable voire deux-peccable (mauvais jeu de mot: 1), faisant regretter que Berc... heu, l'Accorhotels Arena, n'ait pas la même acoustique -ici proposée dans trois superbes choix: LCPM 2.0 Stéréro tout aussi efficace même si des plus frontals, un Dolby Atmos (base rétro-compatible True HD 7.1) spatial en second, et ce DTS-HD Master Audio 5.1 qui ne sera que plus sourd face au choix précédent, selon vos équipements (ou tolérances auditives).
Si vous avez la chance d'avoir une installation Dolby Atmos, vous profiterez alors d'une arrivée en hélicoptère en introduction du concert dans les canaux haut. Ces canaux qui sont ensuite utilisés principalement les bruits d'explosions des multiples effets pyrotechnique. Avouons que cela fait son effet, même si ce n'est pas renversant.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 25 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Session privée ou du moins très intimiste (réservée à des fans purs et durs de leur Kiss Army ou quelques journalistes et amis privilégiés?), le show-case « Kiss Accoustic », proposé en bonus de ce Blu-ray, va vous permettre de retrouver durant ses 25 minutes (et 42 secondes) Paul Stanley, Gene Simmons, Eric Singer et Tommy Thayer au naturel physiquement (démaquillés et dans leurs jeans et chemises) et unplugged -comme diraient certaines chaînes musicales- pour sept de leurs singles passés : « Coming Home », « Plaster Caster », « Hard Luck Woman », « Christine Sixteen », « Goin' Blind », « Love Her All I Can » et « Beth » (interprétée par Eric) dans de magnifiques versions que je ne saurai que trop vous conseiller.
Le coté intimiste et sans chichi de ce mini-show (en 1080 p et LCPM 2.0 forcé) durant lequel Paul et Gene échangent tendrement avec cette faible audience pouvant presque, selon moi, surpasser le concert qui vous aura fait acquérir ce Blu-ray.
Vous pouvez me balancer les bières, car, comme dirait un autre chevelu célèbre, que celui qui n'a jamais péché lui jette la première bière...

L'inévitable
sélection des titres du show et même de la session acoustique pouvant être aussi considérée comme un bonus, si vous voulez...