Les aventures de Mowgli, un petit homme élevé dans la jungle par une famille de loups. Mais Mowgli n’est plus le bienvenu dans la jungle depuis que le redoutable tigre Shere Khan, qui porte les cicatrices des hommes, promet d’éliminer celui qu’il considère comme une menace. Poussé à abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli se lance dans un voyage captivant, à la découverte de soi, guidé par son mentor la panthère Bagheera et l’ours Baloo. Sur le chemin, Mowgli rencontre des créatures comme Kaa, un python à la voix séduisante et au regard hypnotique et le Roi Louie, qui tente de contraindre Mowgli à lui révéler le secret de la fleur rouge et insaisissable : le feu.
Plusieurs tentatives d’adapter le livre de Rudyard Kipling au cinéma furent tentées mais sans réellement de panache. Et, hors mis le film d’animation de Disney de 1967, aucun ne resta réellement en mémoire. Il faut dire que le dessin animé de Disney avait de quoi emballer le public : Une animation remarquable, une musique jazzy emportée par Louis Prima et Phil Harris et bien sur une largesse avec le roman qui permettait à l’histoire inventée par les équipes du vieux Walt de pouvoir faire une film d’animation dans la digne tradition de ses œuvres précédentes.
Et depuis 2010, le Studio de Burbank s’est trouvé une nouvelle mine d’or : réadapter ses grands classiques d’animation par de vrais films. On a donc vu Tim Burton redonner naissance à « Alice aux pays des Merveilles », Robert Stromberg revisita le mythe de Maléfique avec Angelina Jolie dans le rôle-titre et Kenneth Brannagh redonna vie, sans réellement d’inspiration à « Cendrillon » et en attendant sous peu une nouvelle version de « Peter et Elliott le dragon » sous la direction de David Lowery le réalisateur des « Amants du Texas", c’est donc Jon Favreau qui s’est intéressé au « Livre de la Jungle ».
Et le réalisateur de la saga « Iron Man » n’a pas lésiné sur les moyens. Tout est en image de synthèse, hors mis le jeune Neel Sethi, qui ne semble pas bouder son plaisir de se retrouver à sauter, courir, escalader et plus encore pour incarner un jeune Mowgli, tout en fraîcheur et en naïveté. Alors effectivement on en prend plein les yeux, et même si on peut émettre quelques réserves sur le personnage de Baloo, qui a bien du mal à susciter la sympathie, le moins que l’on puisse dire c’est que le contrat est respecté. Le public reste captivé par l’histoire de ce jeune garçon élevé par une meute de loups et qu’une panthère doit ramener au pays des hommes pour le faire échapper aux griffes d’un terrible tigre qui sème la terreur dans la jungle.
Côté scénario, le film est évidemment plus sombre que le dessin animé, et les enfants peuvent être un peu déstabilisés par un manque d’humour, jusqu’à l’apparition de Baloo ou par des animaux plus vrai que nature, à l’image de Kaa le serpent, dont la scène est une vraie réussite, même si justement la chute est beaucoup moins drôle que dans le dessin animé. Pourtant, on ne peut que souligner un effort indéniable pour ne pas faire une simple copie conforme d’un dessin animé, comme ce fut le cas avec le « Cendrillon » de Branagh. Car le réalisateur et son scénariste se sont donné quelques libertés sur l’histoire, notamment dans sa partie finale, mais ont su garder précieusement en tête l’essence même de l’œuvre de Kipling selon laquelle tous les animaux de la jungle vivent en parfaite harmonie dans les règles strictes de la nature, tant que chacun reste à sa place. Mais la meilleure idée importée de l'oeuvre du romancier reste la solidarité de ces espèces pour lutter contre un ennemi commun, un message qui avait été un peu oublié dans l’adaptation de 1967.
Contrairement à son modèle animé, le film ne souffre pas d’une surcharge musicale et les chansons emblématiques du dessin animé, restent toujours un vrai plaisir à entendre même si leur adaptation peut surprendre les puristes. En Vo, les voix de Bill Murray (Sos Fantômes) et Christopher Walken (Dead Zone) sont époustouflantes, mais en VF celles de Lambert Wilson dans le rôle de Baloo et d’Eddie Mitchell dans celui de King Louie sont suffisamment remarquables de justesse et de « boogie » pour faire de l'ombre aux Américains.
En conclusion, « Le livre de la jungle » de Jon Favreau est adaptation inspirée et particulièrement efficace du roman de Rudyard Kipling, mais surtout une revisite par Disney de l’un de ses plus grands succès. Un film à voir, à dévorer en famille.