Heat (version restaurée 2017)

L'histoire
Un gangster redoutable et sa bande commettent des braquages d'une violence rare, mais pour leur dernier coup, ils vont devoir faire face à un policier coriace en la personne de Vincent Hanna.

Critique
Après avoir réalisé Le dernier des Mohicans, Michael Mann revient trois ans plus tard avec ce polar devenu un classique pour les cinéphiles : Heat.

Le projet avait de quoi plaire sur papier en réunissant les deux monstres du cinéma, Al Pacino et Robert DeNiro, dans un duel alléchant : flic contre voyou. Le résultat va au delà de l'espérance, et va au delà de la réunion de ces deux acteurs. La réussite du film tient à son écriture, à la mise en scène de Michael Mann surtout et avant tout.

Avec presque 3h de long métrage, le réalisateur prend le temps de développer ses personnages principaux, autant du côté des malfrats que du côté de la police, s'attardant sur leur vie privée. Il donne ainsi plus d'épaisseur à ceux-ci pour qu'on s'y attache. Par conséquent chaque mort du film compte. Le film ne néglige en aucun cas l'enquête en elle-même, ainsi que les séquences d'action. Rajouté à l'ensemble une touche de mélancolie, et une photographie magnifiée par le talentueux directeur photo Dante Spinotti, et on obtient un film qui est appelé à devenir un classique du genre.

La réalisation est d'une grande classe, maitrisée, et avec une modernité et une efficacité chirurgicale. Notamment sur les séquences de fusillades qui sont d'une violence et d'une efficacité redoutables et qui sont devenus des références : The Town de Ben Affleck est largement sous influence du film de Michael Mann ou encore la séquence d'ouverture de The Dark Knight de Nolan. La ville de Los Angeles de nuit n'a jamais été aussi bien mise en valeur que sous l'oeil de Mann. Elle est un personnage à part, à elle toute seule.

Le casting est composé d'une palette de grands acteurs qu'on ne présente plus : Al Pacino, Robert DeNiro, Val Kimer, John Voight, Tom Sizemore, la jeune Nathalie Portman. Al Pacino campe un flic passionné par son métier au point de négliger sa vie de famille, au bord de la rupture. Tandis que DeNiro joue un gangster solitaire qui maitrise plus ses émotions. Ce film réunit pour la première fois les deux acteurs de légende. Leur face à face étant très attendu, le résultat ne déçoit pas. La scène du restaurant est tout en retenue, aucun des deux n'essaient de surjouer ou de voler la vedette à l'autre. Les deux stars sont en osmose. Val Kilmer se voit confier un rôle touchant, en incarnant un personnage torturé, faillible. 

Conclusion
Heat est un film qui se bonifie avec le temps. Cette nouvelle version au Master 4K rend enfin justice à ce film.

Le Blu-ray est encodé en AVC au format 2.40:1 à partir d'un nouveau Master 4K. L'image est plus lumineuse que l'ancienne édition, tout en gardant le côté sombre de la photographie d'origine. Les noirs sont solides, et l'ensemble de l'image est plus détaillée avec des couleurs moins ternes et baveuses.
L'encodage est de meilleur qualité. Malgré les 2h40 de film l'encodage ne faiblit jamais, ne montrant ainsi aucun signe de compression.

La VO est en DTS HD MASTER AUDIO 5.1, et la VF en DTS 5.1. La VO HD est le meilleur choix pour profiter du spectacle. Les Surrounds se montrent particulièrement actives et aggressives. Les basses sont durement sollicitées lors des phases de fusillades, nous faisant ressentir l'impact de chaque balle tirée, de chaque vitre de voiture brisé. Les phases de dialogues sont pour la plupart du temps claires, sauf à certains moments, lié surement au mixage d'origine. Il faut donc parfois pousser le volume pour bien entendre.