L'histoire
Au XVIème siècle, deux généraux samouraïs, Washizu et Miki, se perdent dans la forêt au retour d'une bataille victorieuse. Ils rencontrent une sorcière qui prédit que Watshizu règnera sur le royaume, mais que ce sont les enfants de Miki qui lui succèderont. Après la disparition de la sorcière, Miki reste placide devant la révélation, mais Washizu semble accablé par un destin auquel il refuse de se soumettre... Assoiffé de pouvoir, il devient à moitié fou et sous l'influence néfaste de sa femme Asaji, assassine le seigneur Tsuzuki, puis envoie ses hommes tuer son ami Miki. Si son plan réussit, il sera enfin seigneur comme l'indiquait la prédiction. Mais le fils de Miki échappe à la mort...
Critique
Kurosawa adapte Macbeth de William Shakespeare dans le contexte et environnement du pays du soleil levant. Le cinéaste ne se contente pas simplement de mettre en image la pièce de Shakespeare, il y apporte des changements (la présence et l'introduction des trois sorcières sont remplacées par une seule, et elle intervient que tardivement dans le film et non au début) et quelques rajouts pour s'approprier complètement la pièce.
Le résultat est remarquable, puissant, grâce à des personnages particulièrement bien développés (on pense à Asaji la femme manipulatrice de Washizu). Le film est plongé dans une atmosphère de complot, de malaise permanente avec l'utilisation en abondance de la brume. Les décors sont grandioses, avec le château du film entièrement construit sur le Mont Fuji. Les costumes et le maquillage sont aussi très réussis contribuant au côté inquiétant des personnages.
La mise en scène est à la fois posée avec des plans statiques parfaitement composés au niveau du cadrage, mais la caméra sait aussi se montrer dynamique lors des scènes de bataille. La musique, peu présente mais intervient dans les moments clés, avec juste quelques notes particulièrement stressantes et malsaines.
Les deux comédiens principaux, Toshiru Mifune et Isuzu Yamada qui jouent respectivement Washizu et Asaji, sa femme, nous offrent une performance d'une intensité sans relâche. Mifune exprime toutes ses doutes, sa rage qui le rongent, à travers son regard et ses gestuelles. Yamada joue tout en retenu et arrive à transmettre toute la perversité de son personnage. Les deux acteurs s'inspirent du jeu des comédiens du théâtre japonais, Nô, où les visages sont des masques figés, et où toutes les émotions passent à travers le langage corporel.
Conclusion
Plus qu'une simple adaptation de la pièce de William Shakespeare, Le château de l'araignée transcende l'oeuvre originale grâce au talent de Akira Kurosawa.
Le Blu-ray est encodé en AVC au format 1.33:1 à partir d'un Master 2K. L'image présente un beau Noir & Blanc, avec des noirs profonds. Il n'y a pas de signes de DNR qui a été appliqué. L'image conserve son aspect pellicule d'origine.
Certains plans présentent quelques lignes de griffure discrètes, mais cela ne remet pas en cause le superbe travail de restauration. Les artéfacts de compression sont invisibles.
Le disque dispose d'une seule piste VO Japonaise en DTS HD MASTER AUDIO Mono. La piste a été nettoyée de toutes les imperfections, les voix sont claires ne subissant pas de variation. Aucun artéfact ne vient perturber le spectacle.