Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu'il détient 20% de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20%. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée...
Alors voilà, après avoir lu un article dans un quotidien national, faisant état d'une conséquence surprenante de la crise, Dominique Farruggia, a écrit un film, qui raconte les mésaventures d'un couple divorcé, obligé pour des raisons financières de continuer à cohabiter ensemble. L'idée de base est évidemment source de quiproquos destinés à faire rire le public, qui trouvera évidemment une sorte de miroir à son quotidien, et qui connaît évidemment des gens qui pourraient être tentés de vivre cette situation.
Mais voilà, le film se révèle très rapidement une grosse déception ! Car, si le scénario est assez remarquablement écrit tant il parvient à faire ressortir l'absurdité de cette situation, il ne peut s'empêcher toutefois, de sombrer dans certains détails qui sont propres au cinéma français et qui auraient presque tendance, à fausser un peu le discours. D'abord parce qu'il est difficile, de croire en un couple touché par la crise, lorsque l'on situe l'action dans le milieu bobo parisien. Mais comme le spectateur, et souvent prompte à accepter ce genre de discrétion, on peut éventuellement faire l'impasse sur ce détail, qui n'est effectivement qu'un détail dans le début de l'histoire. Ce qui est plus dérangeant dans le scénario, c'est le manque d'inspiration sur la longueur qui fait qu'à un certain moment le spectateur commence à s'impatienter de ne pas voir la conclusion arriver. Le scénario a bien du mal, à transformer son essai sur la longueur : En effet, passée la première heure de film, l'histoire commence à tourner en rond, et manque de volume et en tout cas de relief.
Mais le plus gros défaut de « Sous le même toit », c'est avant tout la distribution. Car si on peut souligner que la mise en scène de Dominique Farruggia est toujours aussi efficace, qu’il a le sens du rythme, de la comédie, et cette capacité à toujours trouver ce qu'il y a de plus drôle dans les histoires souvent plus cyniques, ses acteurs, ne parviennent pas à trouver le rythme, ni la justesse de ton pour pouvoir rendre cette comédie réellement drôle. Et la plus grande déception, vient avec Louise Bourgoin (Adèle Blanc-sec) qui avait pourtant réussi à nous séduire et nous combler avec des compositions particulièrement bien dosées dans des films comme « Je suis un soldat », mais qui ici, se révèle particulièrement hors sujet, et n'arrive jamais à trouver la justesse de ton pour pouvoir nous séduire. Pour ne pas dire que l'actrice c'est totalement raté sur sa composition, on pourrait dire que la direction d'acteurs n'a pas su trouver le meilleur de l'actrice. Même constat pour Gilles Lellouche (La French), même si l'acteur parvient à imposer son style, sa diction si repérable, et son goût pour la transgression, il lui arrive également de manquer de justesse et d'ainsi donc de se voir dans un film qui ne parvient absolument plus à nous toucher.
En conclusion « Sous le même toit », est une déception qui surpasse l'attente que pouvait provoquer la lecture du résumé du film. On attendait évidemment de Dominique Farruggia, non seulement une comédie qui nous fasse rire aux larmes, qui soit particulièrement bien écrite, avec une distribution rodée, mais le résultat est tout autre, et on espère simplement que les acteurs comme le réalisateur sauront trouver une nouvelle façon de rebondir pour nous prouver à nouveau qu'ils n'ont rien perdu du talent qui les a fait connaître.