Le Rideau Rouge

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Fran
Date de sortie
11/10/2017
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
François Chavane
Scénaristes
Jean Anouilh et André Barsacq
Compositeur
Joseph Kosma
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
84
Support
Critique de Emmanuel Galais
Bertal, directeur de théâtre, homme particulièrement odieux avec ses partenaires de scènes et l’équipe technique, est assassiné dans sa loge avant une représentation de Macbeth. Or, la police découvre petit à petit que le meurtre s’est opéré de la même manière que dans la pièce de Shakespeare…

André Barsacq et Jean Anouilh, étaient des amis de longue date qui partageaient un amour commun du théâtre et du cinéma. De leur association est né un certain nombre d’œuvres, qui sont restés dans l’histoire du cinéma à commencer par « Le Rideau Rouge ». Ce film a l’intelligence de plonger le spectateur dans les coulisses de la conception d’une pièce de théâtre : « Macbeth » dont l’intrigue va subitement se mélanger à celle de la troupe de comédiens qui est destinée à la jouer. En jouant habilement sur le parallèle entre la pièce de théâtre et les rancœurs intestines qui existent entre tous les membres de la troupe, envers le directeur notamment, l’auteur et le réalisateur vont tisser une toile qui va leur permettre de peindre des personnages à la personnalité bien particulière.

Car évidemment, le monde du théâtre et particulièrement celui des comédiens est fait d’egos, souvent surdimensionnés, de personnalités torturées, qui ont besoin d’être aimées et de sentir que la lumière baigne leurs personnes. Et ce monde des planches et du rideau rouge, Jean Anouilh le connaît parfaitement. Il le côtoie, et en fait partie, il le nourrit de ses œuvres et se nourrit également de ses ambiguïtés et de ses paradoxes. Ici de manière surprenante les personnages apparaissent plus fragiles les uns que les autres et se battent pour une reconnaissance qu’ils espèrent à travers cette pièce dont chaque réplique devient une résonance à leur propre existence.

Avec une mise en scène sobre, qui utilise la lumière pour mieux appuyer les regards, les malaises, et une direction d’acteurs qui mélangent habilement l’art du théâtre et celui du cinéma, André Barsacq, donne à l’œuvre de Jean Anouilh, une dimension shakespearienne bienvenue, et qui colle parfaitement à l’intrigue et à ses rebondissements. Outre les comédiens, ce qui est amusant dans « Le Rideau Rouge » c’est que l’auteur et le réalisateur ont décidé de bien marquer la différence entre les personnages liés à la pièce, et les inspecteurs de police qui rentrent dans un monde qu’ils ne connaissent pas. Un monde qui leur est étranger, au point de ne même pas connaître, ni le titre de la pièce, ni son auteur. On pourrait estimer que l’auteur comme le réalisateur a décidé volontairement de rendre ses personnages incultes pour snober les personnes étrangères au théâtre. Mais il n’en est rien puisqu’au final ceux qui apparaissent comme résolument humain sont justement ceux qui ne sont pas du monde des planches.

La distribution est à l’image de la mise en scène et du scénario : elle est impeccable à commencer par Michel Simon (Le vieil homme et l’enfant) qui, comme à son habitude, livre une composition et une prestation remarquable, qui joue en permanence sur la répulsion et la séduction. Face à lui Noël Roquevert (Cartouche) signe une prestation tout en gestes et en exubérance, propre au théâtre shakespearien et aux grandes tragédies, qui font entrer son personnage dans la galerie des grands acteurs torturés et égocentriques du cinéma. Et puis face à lui, le grand Pierre Brasseur (Les enfants du paradis) impose un charisme impressionnant qui l’amène à porter tous les regards sur lui dès lors qu’il est à l’image.

En conclusion « Le Rideau Rouge » est une œuvre majeure dans la collaboration entre André Barsacq et Jean Anouilh, qui signe un film sur les dessous du théâtre, et notamment sur la rivalité qui peut exister entre les comédiens, les metteurs en scène et forcément les directeurs de théâtre. Le film est une remarquable revisite du mythe de Macbeth qu’il utilise pour mieux signer la dérive de ses comédiens.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.78:1
Le travail de restauration, et remarquable à tous les niveaux. On peut ainsi redécouvrir le film nettoyé de tous ses défauts, et ainsi profiter de cette œuvre d’André Barsacq. Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec une restauration bien pesée et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film mêlant la pièce et la réalité, l’accent a été mis sur une lumière volontairement en contraste. La restauration est de très grande qualité et vaut d’être soulignée.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Disponible en mono d’origine, la restauration du film a permis toutefois de le nettoyer un maximum de ses imperfections. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop crachotantes par rapport à l’âge du film. La restauration permet toutefois de redonner aux films et particulièrement à sa bande-son une nouvelle jeunesse qui permet ainsi aux spectateurs de profiter agréablement de cette œuvre majeure du réalisateur.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Pendant près de 45 minutes, les intervenants du documentaire «Une Amitié au long cours », nous plonge dans l’envers du décor et nous permettent de découvrir cette amitié qui perdura de nombreuses années, et nous plonge aussi dans l’historique de ce film et voir même du roman dont il est adapté.