Au premier coup d’oeil, le révérend Jesse Custer n’a rien de spécial. Après tout il n’est qu’un homme d’église d’une petite ville, perdant peu à peu ses fidèles et laissant s’éteindre sa foi. Mais il va bientôt avoir la preuve que Dieu existe bel et bien. Et qu’il est un sacré fils de… Avec sa petite-amie Tulip et un vampire nommé Cassidy, le voilà parti sur les routes américaines pour le trouver…
Plus connu pour avoir participé à des comédies telles que « Nos Pires Voisins » ou encore « 40 ans Toujours Puceau », Seth Rogen s’illustre également dans la série TV. Et depuis un an il est à la barre de « Preacher ». Une série dans laquelle un pasteur voit son église perdre des fidèles et se découvre subitement un pouvoir. Et alors que sa foi commence à s’éteindre, il va avoir la preuve que Dieu Existe et qu’il est loin de ce que l’on pouvait nous apprendre dans les cours de catéchisme. Plus proche du diable que de cette idole, père de l’humanité, entre autres.
On le comprend très vite, le pitch nous entraîne dans une série, qui va pousser la transgression dans ses plus lointains retranchements. Pourtant dés les premiers épisodes, on se rend très rapidement compte que l’ensemble est fait pour choquer honteusement de manière réjouissante. Car chaque transgression est drôle et nous oblige, nous spectateurs a laisser de côté notre bien pensée, pour profiter pleinement de cette comédie à la fois drôle et horrifique, puisque le personnage est accompagné de sa petite amie et d’un vampire.
Jamais dans l’insulte gratuite, ni dans le blasphème, « Preacher » est avant tout une série qui pourrait être inspirée de « Dogma » de Kevin Smith dans lequel Matt Damon et Ben Affleck jouaient des Anges de l’apocalypse au style bien particulier. Le réalisateur pourrait bien être le maître à penser de Rogen tant son œuvre parait avoir été inspirée par le réalisateur de « Clercks : Les employés modèles ». On y retrouve une mise en scène originale et soignée qui utilise les mouvements de caméra pour mieux parfaire les illusions et donner ainsi du mouvement à des plans un peu statiques. On y retrouve également un goût pour les mélanges des genres, les clins d’œil aux influences musicales et cinématographiques.
Pour cette deuxième saison, donc, le héros part à la recherche de Dieu et se fait pourchasser par un méchant particulièrement tenace et redoutable. Sans faiblir, cette deuxième saison donne un peu plus dans la peinture de personnages, et offre un peu plus de dimension lyrique au trio notamment en le confrontant à un méchant qui obligera Jesse Custer à se confier sur ses origines. Et c’est tout l’intérêt de cette deuxième saison que de mieux dessiner des personnages qui pouvaient paraître un peu fade dans la première.
Côté distribution, Dominic Cooper, que l’on connaissait déjà pour avoir participé à des séries comme « Agent Carter » ou à des longs métrages comme « Warcraft » s’amuse de ce personnage de pasteur que l’on dirait directement tiré d’un film de Tarantino et Rodriguez. Face à lui
Ruth Negga (Loving) brille en petite amie totalement détachée. L’actrice semble beaucoup s’amuser à utiliser le contre-emploi pour mieux donner à son personnage une froideur qui contraste en permanence avec l’action.
En conclusion, « Preacher » s’offre une deuxième saison encore plus réjouissante que la précédente avec des épisodes toujours plus enclins à transgresser et à pousser la série vers l’horrifique. La mise en scène est particulièrement réjouissante et l’on plonge un peu plus dans les origines des personnages pour mieux les comprendre.