Les Proies

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Beguiled
Genre
Pays
USA
Date de sortie
02/01/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Sofia Coppola et Youree Henley
Scénaristes
Sofia Coppola
Compositeur
Phoenix
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
93
Support
Critique de Emmanuel Galais
En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d'un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu'elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l'atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu'à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.

Don Siegel avait réalisé ce film 971, dans lequel un soldat de l’armée nordiste, durant la guerre de sécession aux États-Unis, blessé et à l’agonie trouve refuge dans un pensionnat de jeunes filles. D’abord victime, il devient en premier chasseur, pour finir ensuite cible de toutes les rancœurs et de toutes les peurs. Mais Don Siegel avait signé une mise en scène masculine, l’histoire semblait laisser une belle au part au machisme et tout ce qu’il engendre. La mise en scène du point de vue d’un homme ne laissait pas forcément beaucoup de nuances aux personnages féminins.

C’est pourquoi le remake annoncé du film « Les proies » par Sofia Coppola ne peut que résonner comme une bonne nouvelle. Et le fait est que le regard de la réalisatrice sur cette histoire lui donne une dimension tout à fait nouvelle, dans laquelle l’homme n’est plus simplement un symbole machiste mais la source de toutes les peurs et de toutes les intrigues. En se positionnant du côté des femmes en apportant un regard plus féministe sur l’intrigue, permet à la réalisatrice de donner le reflet d’une société patriarcale qui ne laisse pas beaucoup de chance aux femmes, qui ont peur que les hommes pénètrent leurs intimités tout en étant sujettes aux désirs. Dans « Les proies » il est tour à tour l’objet de l’interrogation des plus petites, mais aussi l’objet de toutes les peurs de cette femme Miss Martha, qui tient d’une main de fer cette pension, considérant toutes ces filles comme ses propres enfants. Bien sûr l’arrivée d’un homme dans un pensionnat de jeune fille, réveille surtout les désirs oubliés, les attirances physiques, et forcément les compétitions et les convoitises entre toutes ces jeunes filles qui veulent décrocher le Graal du cœur de ce soldat. Et c’est alors que tout semble se diriger vers une ronde finalement assez classique, la réalisatrice laisse l’intrigue se tisser en constante opposition entre toutes ces jeunes filles, qui vont devenir le destin insupportable de ce soldat qui se retrouve d’un seul coup prisonnier de femmes terrorisées par un monde extérieur dont elles se sont coupées.

Pour mieux créer une atmosphère tout en paradoxe, tout en nuances et particulièrement en oppression, la réalisatrice semble s’être inspirée de la mise en scène d’Alejandro Amenabar dans le film « Les Autres » en utilisant un éclairage en tout en contre-jour, lorsque les pensionnaires de cet établissement, s’occupent du soldat, ou laissent déclarer au grand jour leurs sentiments pour mieux appuyer cet environnement sombre et opaque. À l’instar de la scène d’ouverture qui joue sur les perspectives, et sur l’environnement sonore, « Les Proies » entraîne le spectateur dans un univers faussement cocooning qui laisse monter la pression dans une deuxième partie particulièrement haletante.

Si dans la version originale Clint Eastwood (Gran Torino) jouait plutôt le personnage imposant et menaçant, en appuyant sur le charisme masculin, Colin Farrell (Miami vice) se révèle beaucoup plus nuancé dans son jeu, et laisse exploser une palette de sentiments que l’on n’avait pas vu chez cet acteur depuis très longtemps. Face à lui Nicole Kidman (Les Autres) impose, comme à son habitude, une composition tout en charisme et en dureté qui vient subtilement faire le contrepoids de la douceur qui se dégage de sa narration. Bien évidemment, l’ensemble de la distribution se révèle particulièrement efficace.

En conclusion, « Les Proies » de Sofia Coppola, est une remarquable réussite, tant la réalisatrice sait faire preuve d’audace visuel, et s’inspire des meilleurs réalisateurs pour créer une ambiance pesante, et tout en nuances dans une histoire qui ne cesse de prendre des virages narratifs saisissants.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Evidemment ce qui est important dans le film « Les Proies » c’est cette ambiance à la fois rassurante et tout aussi inquiétante créée par l’éclairage à la bougie d’un pensionnat de jeune fille. L’impressionnante méticulosité du décor, sa retranscription d’un lieu fermé où règne l’obscurité comme une métaphore de l’enfermement que se sont imposé ces femmes et de ces peurs qui vont naitre autant que les convoitises et les rancœurs, nécessitait un excellent de travail de mastering pour que l’image de Philippe Le Sourd (Peut-être) soit mise en valeur. Et force est de constater que le travail est parfaitement réussi, les couleurs sont magnétiques, et les contrastes donnent un éclat et une précision à l’image qui rend hommage au travail des équipes.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 5.1, ce devait également d’être à la hauteur de l’attente des spectateurs. L’ambiance feutrée, les dialogues qui se chuchotent, mais surtout un environnement aussi discret que pesant, dans lequel on entend le bruit des canons qui ne cessent de tonner de jour comme de nuit. Tout est parfaitement bien dosé et permet une excellente immersion dans le film et dans son atmosphère oppressante.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté Bonus « Un changement de perspective » permet au vidéaste de mieux comprendre comment la réalisatrice a su aborder ce sujet avec un regard féminin qui donne ainsi à l’histoire beaucoup plus de sensibilité et de profondeur que dans la version de 1971.

« Un style du Sud » revient sur le choix de lieu et notamment sur l’éclairage subtile et impressionnant d’une région qui oscille en éclairage chaud, rassurant et dans le même temps oppressant.