Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…
C’est toujours avec une certaine inquiétude que l’on entend parler de « Rebboot » d’un film « culte » de notre jeunesse. Et c’est donc le cas « Jumanji », film délirant datant de 1995, avec la star du moment : Robin Williams, qui voyait des enfants jouer à un jeu découvert caché dans une maison (Ce qui est normalement, un signe que quelque chose ne va pas bien !) et qui voient la réalité se mélanger à la fiction. Très imprégné par le génie de son acteur principal, le film a marqué toute une génération par un sens de la dynamique et une nouvelle avancée dans les effets spéciaux. Du coup l’annonce d’un projet qui donnerait vie à nouveau à « Jumanji » avec en tête d’affiche l’ancien catcheur The Rock n’est pas forcément pris comme ne bonne nouvelle.
Et donc, un peu contraint et forcé, le nostalgique du film de 1995 se dit : « Bon ok, allons-y de toute façon je ne l’aimerais pas ce film ! » Alors arborant son air le plus renfrogné possible, levant la tête pour montrer avec quelle suffisance nous avons décidé de juger ce film qui a l’outrecuidance de reprendre l’idée de l’original. Et puis, à mesure que le film avance, le visage figé dans son dédain commence à se dérider un peu, la commissure des lèvres se relève légèrement pour laisser apparaître un visage moins dur, peut-être même plus détendu. Les yeux à moitié fermés et levés vers le ciel se lance dans une mutation discrète mais certaine, au point de se remettre en amande et de plonger d’abord discrètement puis vraiment dans chacun des plans de cette nouvelle aventure. Quant aux oreilles, elles étaient d’abord fermées à toutes propositions et les voilà qui se redressent et d’un commun accord pour ne pas dire avec la complicité des lèvres, elles se laissent aller à écouter et même à faire rie cet être tout entier qui ne voulait pas en découdre avec ce fil qu’il préjugeait bien loin de ses attentes.
Du coup, le juge acariâtre et revêche que je suis, dés lors que l’on s’attaque à des films ou à des œuvres qui ont marqué, d’une manière ou d’une autre son existence, se mut en un spectateur enivré par une aventure, drôle, rythmée et plutôt bien écrite qui n’a, finalement, pas à rougir face à son modèle de vingt ans son aîné. Car effectivement tous les codes de narration du premier film sont là, un petit clin d’œil vient rappeler le passage en ces lieux d’un certain Allan Parrish (Robin Williams), mais sinon tout y est neuf et résolument bien rafraîchit. La distribution n’est d’ailleurs pas étrangère à ce succès, d’abord parce qu’ils s’amusent tous à se moquer d’eux-mêmes, à commencer par Dwayne Johnson (Rampage) qui s’amuse à se parodier, car les adolescents, ne vont pas seulement se retrouver dans le jeu ils vont prendre l’apparence de leurs personnages, comme Jack Black (Kung Fu Panda) incarnant une jeune fille qui se retrouve dans un corps d’homme et doit apprend à s’en servir.
En conclusion, « Jumanji : Bienvenue dans la Jungle », n’est pas vraiment un reboot encore moins un remake, mais plutôt une toute nouvelle aventure avec des codes différents, des personnages plus drôles que dans le premier opus par une situation plus complexe qu’auparavant et surtout un jeu qui devient jeu vidéo avec ses codes et sa narration différente. On plonge assez aisément dans cette aventure et on en ressort avec un sourire assez béat de celui qui vient d’être agréablement cueillit par un film qui manque peut-être de profondeur (Il faut bien que le vieux Ronchon ramène sa fraise !), mais qui donner au spectateur, bien plus que ce qu’il est venu chercher : De l’action, de l’humour et surtout de l’inventivité.