Premier de Cordée

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Fran
Date de sortie
13/06/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Louis Wipf
Scénaristes
Jacqueline Jacoupy et Paul Leclerc
Compositeur
Henri Sauguet
Edition
Standard
DureeFilm
106
Support
Critique de Emmanuel Galais
Pierre Servettaz veut devenir guide de montagne car il est fou des hauteurs enneigées. Mais les risques sont nombreux. Ainsi, lorsque son père est foudroyé dans les sommets, va-t-il devoir affronter bien des dangers pour récupérer son corps.

Louis Daquin (Madame et le Mort) est un réalisateur à part dans l’univers de la cinématographie français de la période trouble de la seconde guerre mondiale. Réalisateur et acteur à ses moments perdus, comme dans « Paris Brûle-t-il ? » de René Clément en 1966, il eut le courage (ou la folie, c’est selon !) d’embarquer toute une série de comédiens et techniciens dans une aventure montagnarde hors norme pour adapter à l’écran un roman phare de la culture montagnarde : « Premier de Cordée » de Roger Frison-Roche. Une œuvre qui met en lumière toute la force et la détermination autant que l’abnégation que peuvent entretenir les hommes avec la montagne. 

Une œuvre qui se voulait proche de la vérité en posant ses caméras dans des lieux difficilement accessibles pour une équipe de tournage, afin de mieux mettre les acteurs et leurs doublures lorsque cela s’avérait nécessaire. Un tournage à haut risque, qui rendit son petit quota de blessés, mais qui s’avéra une expérience hors du commun dans un cinéma français qui avait tendance à réaliser ses chef-d’œuvres en studio, pour des questions de budgets. Et donc alors que Marcel Carné tournait « Les Enfants du paradis » en studio, Louis Daquin, crapahutait en hautes montagnes avec des guides, des techniciens et des comédiens rompus à l’art de l’escalade mais pas toujours à celui du rythme de la comédie. 

Et c’est tout le drame de ce film, qui n’en n’est pas moins exceptionnel, c’est qu’il manque terriblement de rythme et surtout ne parvient pas forcément à atteindre son but qui était de nous faire partager cette ivresse du vide, de l’escalade et d’affronter le danger en se reposant sur la cohésion du groupe qui soude la cordée. Car chaque homme, qui la compose, a conscience qu’il est un élément indispensable de l’ensemble mais qu’il dépend également de la force mentale et physique de ses coéquipiers.

Toutefois le film n’en demeure pas moins intéressant de par son tournage qui, à la différence des autres productions françaises, se passe en décors naturels et dans un espace qui n’est pas forcément adapté aux tournages de l’époques et aux techniques utilisées. Et si le scénario se perd dans de longs dialogues sur les valeurs des montagnards, sur ce rapport à la force, à la solidarité qui pousse chacun de ces hommes à se surpasser et notamment le héros de l’histoire à vaincre son vertige pour aller sauver son père prisonnier des sommets. Les scénaristes en profite en pleine guerre mondiale pour distiller avec subtilité une réflexion sur cette société occupée qui se partage entre : Résistance et Collaboration.

En conclusion, « Premier de Cordée » est un film qui sort du cadre de la production française de l’époque qui préférait s’enfermer dans un studio pour y travailler ses œuvres. Ici le réalisateur emmène toute son équipe dans les alpages pour un tournage à haut risque, mais ne parvient, toutefois, pas à nous faire vibrer en nous faisant ressentir le vertige des sommets et le danger de la cordée. On en garde toutefois un film à la mise en scène soignée et à la réflexion subtile sur les valeurs des montagnards en parallèle de la société sous l’occupation.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.78:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en mystère mais peut-être pas assez en profondeur. Le support est de toute façon remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Des Bonus toujours à la hauteur de Evènement dans les rééditions de Pathé Films. Ici l’éditeur nous propose, certainement le premier making of de l’époque, puisqu’il s’agit d’un reportage sur les dessous de ce tournage à haut risque, qui nous permet de mieux comprendre à quel point l’entreprise fut compliquée et saisissante dans ses moindres détails avec des acteurs pas forcément rompus aux arts de l’escalade, par exemple.

Puis un court reportage : « Derrière l’écran » qui nous invite au voyage dans le film.

Puis un court métrage datant de 1907, du réalisateur qui déjà s’intéressait à la montagne : « L’ascension du Mont Blanc ».

Et nous finissons avec les essais des comédiens.