Une histoire simple

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
13/06/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Horst Wendlandt
Scénaristes
Claude Sautet et Jean-Loup Dabadie
Compositeur
Philippe Sarde
Edition
Standard
DureeFilm
117
Support
Critique de Emmanuel Galais
Marie élève seule son fils adolescent. Sa relation avec Serge s'étiole, et elle décide de le quitter et de ne pas garder l'enfant qu'elle attend de lui. Elle finit par se rapprocher de George, son ex-mari alors qu'en même temps, les amis de Marie ont chacun leurs propres soucis à régler. 

Lorsque l’on regarde la carrière de Claude Sautet, nous nous rendons compte que le réalisateur n’aimait rien tant que de filmer les gens, les rencontres, le choc des sentiments, les groupes, les clans dans lesquels s’entrechoquent les amours, les amitiés les violences, les séductions et les partages. Que ce soit « Vincent, François, Paul et les autres… », « Max et les ferrailleurs » ou encore « César et Rosalie » et « Les Choses de La Vie », le réalisateur aime l'union des personnages. Avec « Une Histoire simple »,Claude Sautet se concentre sur un personnage féminin qui tente, au milieu du groupe de ses amis et de sa famille, de trouver sa place dans une société encore enfermée dans ses principes tout en essayant de se libérer de ses carcans oppressants de la bienséance.

Ce qui surprend avant tout dans ce film c’est qu’il porte un discours féministe avant l’heure. Car si son personnage principal est une femme qui élève seule son fils, qu’elle se sépare de son amant pour se rapprocher de son ex-mari, on la voit évoluer au milieu d’un groupe de femmes qui, de la même manière qu’elle, doivent gérer leurs choix et se libérer de la bonne pensée, à l'instar de cette scène remarquable où l’une d’elle a décidé de ne pas s’enfermer dans des relations de longues durées et fait face, du même coup, aux critiques de ses copines qui s’inquiètent pour elle. Elle se lance alors dans un monologue sur la différence de regard entre le comportement féminin et le masculin : « Un homme multiplie les conquêtes, c’est un séducteur, si c’est une femme c’est une salope ! »

Autre sujet central du film : L’avortement. Trois ans seulement après la loi Veil, Claude Sautet fait de son héroïne une femme qui décide de ne pas garder l’enfant qu’elle attend de son amant. Un choix de narration osé qui pose d’office son héroïne dans le sillage de cette loi et prend à revers toutes les voix qui s’y étaient opposé. Et pour enfoncer le clou, comme une provocation, il n’y a pas de cause violente à ce choix, simplement une décision mûrie par le fait que l’enfant ne doit pas naître dans un climat de séparation et de tension. Avec une intelligence remarquable, le scénario de Claude Sautet et de Jean Loup Dabadie (César et Rosalie), ne va pas faire de ce sujet le pivot central de son histoire, il ne va pas non plus livrer gratuitement le personnage à la vindicte populaire, il va, au contraire en faire une explication sensible, dans laquelle la femme ne sort pas indemne d’une telle décision. Il n’en fait pas non plus une fille facile sans conséquence, il va au contraire suivre son parcours après une telle décision, pour mieux imprégner le spectateur d’une réflexion forcément très intime.

Et puis, il y a Romy Schneider (La Banquière), magnifique, sensuelle, forte et devine. L’actrice, qui est à l’origine du scénario, puisque c’est elle qui demanda au réalisateur et à son scénariste de lui écrire « un film de femme », signe là l’une de ses plus belles prestations (Qui lui valu le César la meilleure actrice en 1979) et se laisse porter par ce rôle de femme digne et perdue à la fois. Dernier film qu’elle tourna avec Claude Sauter, l’actrice porte le film à bout de bras et y impose une composition fine et précise qui la rende à la fois attachante et intrigante.

En conclusion, « Une Histoire Simple » est le premier film résolument féministe de Claude Sautet qui s’offre le luxe d’une réflexion sur la condition féminine autant que sur l’avortement. Avec un sens de la narration évident et d’une intelligence rare, le film brille également par la prestation impressionnante de justesse et de nuance de Romy Schneider.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.66:1
Le travail de remasterisation se révèle d’une grande efficacité et rend au film une nouvelle jeunesse. Les couleurs sont parfaitement bien tenues et leur dosage est précis. Les contrastes permettent au film de gagner en relief et d’ainsi bénéficier d’un nouveau rendu. Le travail est impeccable et participe à prendre à nouveau un grand plaisir à visionner ce film.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Comme il semble en être l’habitude maintenant, malgré un travail remarquable, la bande son ne bénéficie que d’un DTS-HD Master Audio 2.0. La spatialisation est ainsi restreinte et la musique d’accompagnement se fait parfois un peu trop envahissante.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
La section bonus joue clairement la carte du contenu en adéquation avec le film :

« Entretiens autour du film ». Des membres de l’équipe reviennent sur le tournage et sur les secrets de ce film qui porte à son point culminant le rapport entre la comédienne et son réalisateur.