Auteur de multiples chefs-d’œuvre, de « Phantom of the Paradise » à « L’Impasse » en passant par les incontournables « Carrie », « Blow out », « Scarface » et « Body double », Brian De palma a marqué de son style inimitable et virtuose plus d’un demi-siècle de cinéma. A la faveur d’une conversation intime truffée d’anecdotes, il revient sur son œuvre prolifique, tout aussi géniale que controversée, pour une leçon de cinéma passionnante.
Pour beaucoup de fans, à travers le monde, Brian de Palma c’est « Carrie », « Scarface » ou encore « Les Incorruptibles » et « Mission Impossible 1 ». Mais Brian De Palma, c’est bien plus que ça, c’est avant tout un manipulateur hors norme, qui a su embarquer les spectateurs dans des œuvres finalement assez similaires et pourtant si variées. Utilisant tout ce qui se trouvait à sa portée, tout en imposant un style inimitable, une écriture fine et précise qui ont fait des œuvres aussi expérimentales que remarquables comme « Blow Out » ou encore « Body Double ». Et si le réalisateur n’a pas toujours obtenu le succès public ou critique qu’il méritait, il a su toujours conserver un cap et une vision qui le rendent si originale et en même temps si complémentaire de ses amis avec lesquels il a révolutionné le cinéma : George Lucas, Steven Spielberg, Francis Ford Coppola et Martin Sorcese.
La filmographie et le parcours de Brian De Palma ressemble à une imposante encyclopédie du cinéma américain des années 70 à nos jours. A travers ses anecdotes toujours surprenantes et sans concessions comme, celle autour de « Blow Out » où son ingénieur du son est à la limite du suicide, ou encore
Al Pacino (Le Parrain) disparaissant du tournage de « L’Impasse » après une éprouvante scène, ou encore l’attitude désobligeante de
Cliff Robertson (Spider-Man) face à
Geneviève Bujold (La Corde Raide) sur le tournage d’« Obsession ». Brian De Palma se livre et s’abandonne parfois à quelques réflexions gratifiante ou assassine, mais toujours accompagnées d’un œil précis et visionnaire de ce qu’est devenu le cinéma de nos jours.
Les réalisateurs Noah Baumbach (Broadway Therapy) et Jake Paltrow (Greenberg) laissent le réalisateur passer en revue toute sa filmographie, n’interviennent pas et se laisse prendre au jeu de la captation simple de l’intérêt du public par les confidences d’un monuments du cinéma qui vient parler en toute simplicité, avec beaucoup de lucidité sur un parcours hors normes, par forcément compris par les décisionnaires de l’époque, mais qui sut trouver une place dans le cœur du public et par la suite des critiques. Jamais amère, jamais méchants gratuitement, le réalisateur parle de lui, de son œuvre, des acteurs, de son équipe et des studios avec beaucoup de bienveillance, même si parfois toute la bienveillance du monde ne suffit pas pour masquer l’amertume.
E
n conclusion, « Brian de Palma » n’est pas à proprement parlé une leçon de cinéma, mais c’est en tout cas un très bel exemple d’humilité et de lucidité dans un monde du cinéma qui en manque parois terriblement, surtout à ce niveau.