Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d'une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d'innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir "Tomb Raider"…
Depuis son apparition dans les années 1990, l’héroïne de jeux vidéo Lara Croft fascine et fait les yeux doux au cinéma. D’abord sous les traits d’Angelina Jolie en 2001 et 2003. La licence s’est très rapidement essoufflée par manque d’originalité et d’inventivité, il faut bien le dire. 15 ans plus tard l’héroïne revient, exit Angélina Jolie et bienvenue à Alicia Vikander sous les traits de Lara Croft pour une toute nouvelle aventure réalisée par Road Uthaug (The Wave), et sur un scénario de Geneva Robertson-Dworet, qui signe également celui du très attendu « Captain Marvel » à venir en 2019, et Alastair Siddons (Offensés).
Alors oui, Lara Craft est une icone des jeux vidéos dont l’imagination ne sembla pas avoir de limite, même si, sur les consoles de salon et sur les PC, la licence s’était quelque peu essoufflée avant de connaitre une renaissance fracassante, il y a quelques années. Projet chaotique en production depuis 2009, sous différentes bannières, « Tomb Raider » débarque enfin avec un plan promo, il faut bien le dire, un peu discret. Pourtant le film n’est pas forcément à jeter ! N’allons pas jusqu’à dire qu’il est renversant d’originalité, mais hormis quelques scènes d’action assez originales, autant être clair d’avance, « Tomb Raider » fait du mille fois fait et refait. A commencer par l’intrigue : Une vieille tombe perdue quelque part en Asie dont l’ouverture signerait la fin du monde, un méchant assoiffé de puissance et de gloire et une héroïne souffrant de traumas liés à la disparition de son père lorsqu’elle était enfant.
Et si le scénario remplit le contrat d’une héroïne plus en profondeur que celle incarnée en son temps par Angélina Jolie, il n’arrive pas forcément à trouver l’idée originale qui la sortira de ce que l’on a déjà vu et revu des milliers de fois au cinéma. Entre la bonne série B et le film d’aventure basique, « Tomb Raider » ne parvient jamais à totalement se démarquer des autres. Et la mise en scène du réalisateur de « The Wave » n’arrange rien, car ce dernier semble s’être focalisé sur les moments forts du film, la scène des rapides, ou encore la poursuite à Hong Kong et quelques autres moments de bravoures que les effets spéciaux viennent mettre en valeur notamment pour appuyer les liens avec le jeu vidéo, par exemple dans les positions, que prend l’actrice lorsqu’elle saute, qui ressemblent à des photos du jeu.
Côté distribution, le moins que l’on puisse dire c’est qu’Alicia Vikander assure le job, haut la main. L’actrice se laisse aller à des cascades dont les positions ne sont pas forcément des plus simples. En effet le réalisateur a voulu coller au plus près du jeu vidéo, du moins dans l’esthétique et demande ainsi à son actrice et à ses concepteurs d’effets spéciaux de mettre en valeur les cambrures sensuelles de l’héroïne, qui ont tellement participé à son succès. Côté composition, la jeune femme impose un style mêlant froideur et sensibilité qui colle assez bien à l’image que nous nous étions faits de Lara Croft. Face à elle, les acteurs
Dominic West (Money Monster) et
Walton Goggins (Ant-Man et la Guêpe) assurent le job en livrant des compositions honnêtes sans être renversantes.
En conclusion, il ne manque pas grand-chose à ce nouveau « Tomb Raider » pour nous embarquer totalement dans sa course effrénée vers le lancement d’une nouvelle licence. Nous nous laissons aisément allé à trépigner dans certaines scènes conçues pour cela. Est-ce que cela suffit à en faire un film solide ? Pas évident, tant la mise en scène sur-stylise certains effets et surtout tant le scénario n’arrive pas à s’émanciper du jeu vidéo dont le personnage est inspiré.