Profession : Reporter

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Professionne : Reporter
Genre
Pays
It
Date de sortie
20/06/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Carlo Ponti
Scénaristes
Mark Peploe, Peter Wollen et Michelangelo Antonioni
Compositeur
Ivan Vandor
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
125
Support
Critique de Emmanuel Galais
David Locke est un reporter américain basé en Afrique. Un jour où il se rend à son hôtel, il découvre le corps sans vie d'un homme lui ressemblant étrangement dans la chambre voisine. Il décide de lui prendre son identité et de vivre une nouvelle vie qu'il espère plus passionnante, ce qui l'amènera à rencontrer une mystérieuse femme qui semble aussi perdue que lui. Ce qu'il ne sait pas, c'est que le cadavre dont il a pris l'identité était un espion au service d'un groupe terroriste...

Réalisateur de film majeur tels que « Blow Up » ou encore « La nuit », Michelangelo Antonioni réalisa en 1975, « Profession Reporter », un film qu’il jugea comme le plus abouti. Notamment parce le maitre Italien s’est offert le luxe d’une narration proche du documentaire et un visuel assumé lavé de toute superficialité pour garder le ton du reportage sur ce personnage qui travers les pays d’Afrique, alors en pleine instabilité en simple spectateur. Blasé et frustré le héros va profiter de sa ressemblance avec son voisin de chambre, pour lui subtiliser son identité et ainsi espérer une vie plus passionnante. A travers cette histoire d’usurpation d’identité et de frustration évidente, le réalisateur, aidé par ses scénaristes : Mark Peploe (Le Dernier Empereur) et Peter Wollen (Riddles of the Sphynx), va alors s’interroger sur le rapport entre l’individu et la société. En documentariste reconnu, le réalisateur va d’ailleurs pour cela utiliser des images d’archives qu’il va intégrer à son film pour mieux appuyer la texture narrative de son œuvre.

Lente et pourtant captivante autant que puissante, la narration de « Profession : Reporter » est certainement sa plus grande force. Presque linéaire elle laisse le spectateur maître de ses émotions tout en lui montrant des instants surprenant de violence comme l’exécution d’un prisonnier, qui fut longtemps censurée dans de nombreux pays. Cette rupture de ton vient en fait alimenter la réflexion où l’homme est témoin sans jamais être acteur de bouleversements géopolitique. Toujours soucieux de manipuler pour obtenir ce qui est caché, le héros est également frustré d’avoir été manipulé par ceux qu’il croyait prendre et en qui il avait tisser, semblait-il, un lien de confiance. Une situation qui l’amène à se projeter dans son propre miroir.

Ce qui reste le plus de « Profession : Reporter » c’est évidemment la forme utilisée, très proche du reportage et en même temps particulièrement inventive. A l’instar de cet incroyable plan séquence final de plus de 7 minutes dans lequel le réalisateur emmène le spectateur de la chambre de David, pour aller dans la cour en passant par les grilles fermées et revenir dans la pièce. Ce plan séquence qui suscita bien des questions à l’époque fut une prouesse technique d’une inventivité folle qui précédera un autre plan magnifiquement improvisé, celui-là, qui achèvera le film. Antonioni est un maitre dans l’art de la narration et dans l’utilisation de l’image pour susciter des sensations. Il inspira de nombreux cinéastes, comme David Fincher par exemple. « Profession : Reporter » vient confirmer à quel point le réalisateur pouvait utiliser l’image et se passer de dialogues ou d’effets en tout genre pour communiquer un point de vue ou une émotion.

Bien sûr, il serait injuste de parler de « Profession : Reporter » sans parler de Jack Nicholson, grande star du moment avec des films comme « Easy Rider » et « Chinatown » qui se livre, ici, à un numéro d’équilibriste saisissant, faisant de son personnage désabusé et froid, un être bourré de sensibilité. Le comédien joue sur une palette d’émotion impressionnante de u début à la fin du film. Face à lui, la sensation du « Dernier Tango à Paris » de Bernardo Bertolucci : Maria Schneider qui renforce son jeu de personnage lunaire et énigmatique avec une pureté enfantine, qui hypnotise aisément le spectateur.

Et pour finir l’éditeur nous permet de découvrir une nouvelle fois « Profession : Reporter ». Une œuvre remarquable de Michelangelo Antonioni, au scénario ciselé au plus juste et à la mise en scène à l’inventivité folle à l’instar du plan séquence final. La distribution est absolument renversante dans des compositions d’une précision d’orfèvre et prouve au monde entier à quel point Jack Nicholson n’est pas seulement une « gueule », mais également un acteur de génie et Maria Schneider, sortie du scandaleux succès de « Le dernier Tango à Paris » vient renforcer son jeu lunaire et énigmatique.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Le film a bénéficié d’une restauration minutieuse et précise, qui permet aux images du réalisateur de pouvoir retrouver un nouvel éclat. Du coup le travail minutieux et précis de son chef opérateur Luciano Tovoli (Kiss of death) ,  particulièrement dans la cohérence entre les images tournées pour les besoins du film et celles d’archives incrustées dans l’histoire. Antonioni a voulu une image sans filtre, sans artifice pour qu’elle colle parfaitement à la narration et le support met en lumière et en valeur tout le soin apporté pour la mise en scène.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible en DTS-HD Master Audio 1.0, en VO comme en VF qui ne manque pourtant pas d’intérêt, même si effectivement cela ne permet pas une plongée plus précise dans la beauté renversante de ce film hors du commun du réalisateur. Pourtant l’ensemble reste suffisamment bien restauré pour que le film retrouve une nouvelle splendeur et que le public puisse profiter du film dans les meilleures conditions.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 120 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté Bonus, sur le BR on peut d’abord découvrir une interview de Michelangelo Antonioni qui revient sur « Profession : Reporter » et notamment toutes les pistes qu’il a suivit pour donner cette texture si particulière au film.

« Cinémas Cinémas : Antonioni, La dernière séquence », le réalisateur explique, image à l’appuie toutes les ficelles de ce plan séquence magistral qui vient conclure le film. Dans sa salle de montage, il décortique la scène et donne les détails de ce qui fut une prouesse technique à l’époque.

« Antonioni vu par Antonioni » lors d’une série d’émission à la télé italienne, le réalisateur revient sur son œuvre et se livre à une analyse personnelle de ce qu’il a pu réaliser.

« Mensonge Amoureux », le réalisateur observe avec tendresse et ironie le monde du roman photo.

« Michelangelo Antonioni, le regard qui a changé le cinéma », est un retour sur la carrière du réalisateur à travers des interviews de l’époque et des images de tournage dans lesquels on découvre un cinéaste parfois colérique mais toujours décidé à montrer le meilleur de son cinéma.

Et puis surtout un livre de 160 pages qui explore toutes les facettes de l’œuvre et l’impact qu’elle a eut sur les générations suivantes.