un Couteau dans le Ventre

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
06/11/2018
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Charles Gillibert
Scénaristes
Yann Gonzalez et Cristiano Mangione
Compositeur
M83
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
102
Support
Critique de Emmanuel Galais
Paris, été 1979. Anne est productrice de pornos gays au rabais. Lorsque Loïs, sa monteuse et compagne, la quitte, elle tente de la reconquérir en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald. Mais un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie.

Il y a des films comme cela qui passent et nous surprennent par une tonalité bien différente de ce à quoi nous pouvions nous attendre. Des sortes d’Ovni cinématographiques qui ne laissent pas indifférent et qui suscitent la réflexion. Un brin, expérimentaux, mais surtout à contrecourant de tout ce qui se fait dans la production populaire, ces films ne sont pas forcément ouverts à tous les publics mais ont le mérite de capter pour ne pas dire de captiver le spectateur qui ce sera aventuré dans ses méandres. Avec « Un couteau dans le cœur » de Yann Gonzales fait partie de ces œuvres difficiles à classer et à l’esthétique remarquablement travaillée. 

Car ce sont bien là toutes les qualités de ce film que de puiser dans une évidente culture cinématographique proche de la nouvelle vague et de tous ces mouvements qui ont pu expérimenter une nouvelle façon de faire des films de raconter des histoires, à l’instar d’un Lars Von Trier ou d’un Tomas Vinterberg, ou dans le terrain des grands maîtres : Godard ou Rohmer. Une vision cinématographique où l’intrigue se mélange à l’intériorité de l’héroïne. Et c’est bien de cela qu’il s’agit puisque le scénario signé du réalisateur et de son coéquipier Cristiano Mangione (Les Rencontres d’après Minuit) est justement de créer une intrigue tournant autour d’un mystérieux tueur en série dont les crimes refléteraient en fait la destruction intérieure dont est victime le personnage principal. Et l’intrigue de nous entraîner alors dans une sorte de transe dans laquelle le fantasme se mélange à la réalité, où la psyché se reflète dans des images d’une sensualité morbide.

Car la réalisation de Yann Gonzalez s’offre le luxe de mélanger les genres et de multiplier les pistes inexorablement. Avec un film dans le film, le réalisateur brise les codes et plonge les spectateurs dans une trame obscure qui voit une héroïne se perdre dans une relation qu’elle ne semble plus contrôler et voir sa vie se briser en mille morceaux au fil des crimes d’un tueur que l’on ne devine pas. N’hésitant pas à utiliser des images chocs pour mieux appuyer son propos, tout en gardant une certaine pudeur dans la réalisation, Yann Gonzalez se lance dans une construction surprenante mais remarquable d’une œuvre à la fois conceptuelle et pourtant si inspirée des grands maîtres du cinéma Post Nouvelle Vague.

Et pour incarner ses personnages le réalisateur a su s’entourer d’une distribution de choix, à commencer par Vanessa Paradis (Noces Blanches) qui trouve là un rôle à la hauteur de son talent et notamment un rôle à contre-emploi qui l’oblige à sortir du chemin plus ou moins balisé dans lequel elle évoluait. Une zone de confort dont elle sort avec aisance. La comédienne se fait violence, et cela marche qu’elle elle nous embarque dans l’esprit de cette femme qui va voir son univers exploser au fil de cette relation compliquée avec sa compagne qui ne supporte plus cette violence latente qui couve en elle. Autre comédien remarquable de ce film, Nicolas Maury que l’on retrouvera dans la troisième saison de « Dix Pour Cent » d’ici quelques semaines, qui vient donner la contrebalance de Vanessa paradis avec une composition toute en minéralité, avec la brillance du diamant. L’acteur apporte une douceur, une fausse naïveté à son personnage pour mieux adoucir une mise en scène qui peut se vouloir dérangeante.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Pour mettre en valeur le soin apporté à la mise en scène de Yann Gonzalez, il fallait un travail de transfert précis, qui puisse éliminer un maximum de grain. Et c’est le cas, l’édition que nous propose l’éditeur offre des couleurs parfaitement dosées qui viennent mettre en valeur les choix visuels de Gonzalez et des contrastes suffisamment présents pour mettre le tout en perspective.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1, qui ne manque pas d’intérêt, qui permet une plongée précise dans la beauté renversante de ce film iconoclaste et captivant. L’ensemble reste suffisamment bien réparti pour que le film s’offre sous les meilleures conditions possibles. La spatialisation associée à une belle dynamique donne tout son relief au film et permet de renforcer la dramaturgie qui tournent autour de l’intrigue intime de l’héroïne.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 25 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté Bonus, « Présentation Macabre », pas forcément renversante, pour ne pas dire trop décalée pour être convaincante.

La bande annonce du film tournée dans le film

Et le clip « Les vacances continuent ».