Robert McCall continue de servir la justice au nom des exploités et des opprimés. Mais jusqu’où est-il prêt à aller lorsque cela touche quelqu’un qu’il aime ?
Bon, il faut bien le dire, lorsque l’on voit un film avec en tête d’affiche Denzel Washington, mise à part quelques surprises, nous ne sommes pas forcément surpris de la voir en justicier sombre et moralisateur. Plus il vieillit, plus l’acteur s’enferme dans ce personnage de vieux sage à la Mr Myiagi de « Karaté Kid », avec son air de ne pas en être et son efficacité à toute épreuve en ce qui concerne le fait de défendre la veuve et l’orphelin. Le Bonhomme fait son regard le plus sombre possible et en un minimum de mouvements, il parvient à neutraliser les ennemis les plus récalcitrants. Et si le comédien prote fièrement ce rôle qu’il s’est offert lui-même, il sait parfois nous surprendre avec des films tels que « Frances » dans lesquels il apparaît avec beaucoup plus de sensibilité.
Avec « Equalizer 2 », nous sommes plutôt dans la première catégorie de films, ceux où Denzel fait du Denzel ! Un personnage à la fois affable et taciturne. Quelqu’un qui semble toujours cacher un mystère, mais qui parait si simple et si à l’écoute des uns et des autres que nous pourrions lui donner le bon dieu sans concession. Mais voilà, au pays de Denzel, tout n’est pas ce qu’il semble être et il n’en fait pas beaucoup pour réveiller la bête de guerre qui sommeille en lui. Ainsi, après s’être découvert l’âme d’un justicier dans le premier opus, Robert McCall a décidé de se tenir un peu tranquille, de faire le mort en quelque sorte, jusqu’à ce que des très méchants s’attaquent à quelqu’un qu’il aimait beaucoup et le Denzel pas sympa se réveille et profère sa menace ultime avec une froideur naturelle.
Avec une mise en scène assez bien tenue, inventive même parfois, comme cette scène dans la voiture, Antoine Fuqua, qui connait bien le comédien pour avoir déjà tourné avec lui « Training Day », le fait évoluer dans un univers qui lui va comme un gant. A un rythme effréné, il mène son intrigue et offre la possibilité à Denzel de distiller des petits discours à destination des jeunes qui verront ce film et comprendront que la bonne voie à suivre n’est pas celle des gangs, ni celle des mercenaires, mais celle de Mr Washington qui s’est vu ouvrir les voix de la sagesse à travers une carrière militaire, que le rend presque invincible mais toujours sensible. Trêve d’humour, « Equalizer 2 » ne vole pas bien haut mais il répond de toute les manières à ce qu’attendent les fans du comédien, de la même manière que ceux de Tom Cruise, veulent plus le voir jouer des personnages sensibles mais plutôt des héros qui saute au-dessus des bombes, distribue des foires aux bourre pifs à qui en demande et se tire toujours des mauvais pas.
En conclusion, « Equalizer 2 », n’est pas le film de l’année, même pas le film d’action de 2018, mais il reste un divertissement efficace qui saura répondre à l’attente des fans. Denzel Washington, y fait du Denzel et rien de plus. Il façonne en permanence son personnage son rôle d’ancien militaire, rompu aux techniques de combats et sait défendre les faibles.