Alors que Margot, 16 ans, a disparu, l’enquête ouverte ne donne rien et malgré les heures décisives qui s’écoulent, l’inspectrice chargée de l’affaire n’a pas le moindre indice. Le père, David, décide alors de mener ses propres recherches, en commençant par là où personne n’a encore regardé : l’ordinateur de sa fille.
Oh quelle drôle d’idée que de se dire que nous allons faire un film qui se passera exclusivement derrière un ordinateur, que Google sera l’ami qui aidera le héros à chercher sa fille et que même Facebook pourra éventuellement être un élément clé dans la recherche d’indice ! Le tout sur 1h30. Alors avant d’aller plus loin dans la critique de ce film rappelons nous les mots sages et pourtant si injuste d’Alfred Hitchcock qui pensait qu’il serait impossible de tenir en haleine des spectateurs avec un type au téléphone, et bien toc des décennies plus tard arrive en 2002 « Phone Game » de Joel Schumacher avec un Colin Farrell rivé au téléphone avec un psychopathe à l’autre bout. Qui aurait cru que des caméras de surveillance feraient frissonner des salles entières avec pas grand-chose, au final ? Et bien ce fut pourtant le cas avec « Paranormal Activity » d’Oren Peli en 2009. Tout ces exemples viennent prouver que, pour un peu que l’on y mette du talent et de la créativité, il est possible de passionner des foules avec un concept surprenant.
Avec « Searching : Portée Disparue », Aneesh Chaganty nous plonge dans un thriller savamment orchestré, où un père n’ayant plus de nouvelles de sa fille fait une rechercher effrénée, via son ordinateur pour trouver tous les indices possibles et imaginables qui pourrait le mettre sur la trace de sa fille. Alors, il y a d’abord un scénario solide, qui ne vient pas révolutionner le genre mais qui a le bon goût de distiller ses indices avec intelligence et subtilité. Nous ne sommes pas dans du film lourd qui tâche, bien au contraire, le scénariste Sev Ohanian, qui n’est autre que le professeur adjoint du réalisateur et fut l’un des producteurs de « Fruitvale Station », parvient à pénétrer le mécanisme obsessionnel qui va pousser ce père à repousser ses limites pour chercher sa fille quelles qu’en soient les issus possibles. Avec une certaine intelligence, le scénariste et le réalisateur, en utilisant Google et Facebook, en montrent également les effets pervers, avec les commentaires haineux et complotistes, les fausses pistes, les étranges équivalences. Les deux auteurs nous transportent dans un thriller intelligent qui se veut également un miroir des dangers d’internet autant que ses infinies possibilités.
La mise en scène, même si parfois sort, un peu, du cadre qu’elle s’était fixé au départ, parvient avec un sens de la narration et du rythme à nous tenir en haleine du début à la fin du film. Jamais, redondant, encore moins hors sujet, « Searching : Portée Disparue » est une expérience cinématographique réussit, qui surprend par la qualité de son ton et le travail de direction d’acteur apporté pour donner corps à son sujet. John Cho que l’on connait pour avoir joué un membre d’équipage de l’Enterprise dans la nouvelle version de « Star Trek », joue avec beaucoup de nuance et de précision ce père angoissé autant que déterminé à retrouver sa fille coûte que coûte. Face à lui Debra Missing, la belle Laura de la série « Les Mystères de Laura » se retrouve à enquêter sur une disparition qui ne cesse de devenir mystérieuse et complexe.
En conclusion, « Searching : Portée Disparue » est un film au concept surprenant, mais qui prouve une fois de plus qu’avec un scénario solide et une mise en scène maîtrisée, il est possible de faire des merveilles et surtout de captiver son audience sans aucune longueur.