Capharnaüm

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
LIB
Date de sortie
20/02/2019
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Khaled Mouzanar et Michel Merkt
Scénaristes
Nadine Labaki, Jihad Hojeily, Michelle Kesrouani et Khaled Mouzanar
Compositeur
Khaled Mouzanar et Georges Khabbaz
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
120
Support
Critique de Emmanuel Galais
À l'intérieur d'un tribunal, Zain, un garçon de 12 ans, est présenté devant le juge. À la question : " Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? ", Zain lui répond : " Pour m'avoir donné la vie ! ". Capharnaüm retrace l'incroyable parcours de cet enfant en quête d'identité et qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer.

Il y a des films qui vous déchirent le cœur ! De ces films qui vont par leur puissance narrative vous entraîner dans des histoires dont on sent tout le potentiel lacrymal, mais il y a ces films qui vont vous cueillir avec intelligence subtilité mais aussi avec froideur et violence. Avec « Capharnaüm » de la réalisatrice Nadine Labaki, nous sommes clairement dans ce cas de figure ! Et pourtant, de la violence nous en avons vu, parler de la maltraitance des enfants aussi de nombreuses fois sur les écrans, avec de jeunes acteurs fabuleux, qui savent pleurer sur commande. Mais ici nous sommes bien loin de là, très loin en fait ! Ce qui choque de prime à bord dans ce film c’est la sensibilité évidente de la réalisatrice pour son sujet. Elle nous plonge dans une noirceur quotidienne que vivent chacun des personnages. Dés la première scène le ton est donné, on y voit ce petit garçon, d’une maigreur inquiétante, le regard profond et si triste, être ausculté par un médecin qui d’après sa dentition lui donne un âge approximatif : 12 ans, un âge où l’on devrait rire, être insouciant. Il est ensuite menotté puis emmené dans un tribunal et là son regard nous prend au cœur, à l’âme, et lorsque le juge lui demande pourquoi il veut attaquez ses parents, sa réponse d’une voix frêle et pourtant assurée, vibrante de douleur : « Pour m’avoir donné la vie ! », vous attrape et ne vous lâchera plus, même après le générique de fin.

Car si l’accroche est saisissante, le reste de l’histoire est tout aussi poignante et la réalisatrice qui a également signé le scénario en collaboration avec ses coéquipiers : Jihad Hojeily (Caramel), Michelle Kesrouani et Khaled Mouzanar (Rio i Love You) a eut l’intelligence de ne pas appuyer plus que de raison sur les plaies saignantes d’une société libanaise qui souffre de cette misère et de cette différence flagrante entre les couches de la population. Chacun des personnages principaux qui forment le puzzle de ce film puissant, ne sont jamais tout aussi noirs ou tout aussi blancs que nous pourrions l’imaginer. Il aurait, d’ailleurs, été dommageable, que le film qui se déroule du point de vue de l’enfant ne montrent que des adultes linéaires. Ici, rien n’est aussi simple qu’il y parait, et lorsque nous, occidentaux, prenons de face cette tragédie, notre premier réflexe est de porter un jugement sans appel pour ces parents, que l’on juge, inconscients. La mère, comme le père se lancent dans des tirades déchirantes, qui font mouche, sans pour autant dénaturer le message de leur enfant qui, du haut de ses 12 ans nous cueille par une intelligence rare, une volonté de survivre, et de protéger que ce soit sa sœur, mais aussi la femme qui va le recueillir et son fils dont il va s’occuper. Chacun des personnages principaux est un crève-cœur pour le spectateur bien installé dans son confort.

Et puis surtout, outre le scénario puissant, la mise en scène touchante et vibrante de sensibilité qui sait avec subtilité nous plonger dans les ruelles crasseuses d’un quartier pauvre de Beyrouth, le film touche par l’interprétation puissante et déchirante de Zain Al Rafeea, jeune acteur Syrien qui se lance dans une composition d’une rare intensité. Cette dernière phrase est souvent utilisée mais elle n’a jamais eu autant de sens que maintenant. Le garçon nous cueille par son expression triste, sombre ; d’une profondeur déchirante. Il porte le film sur ses frêles épaules mais y parvient avec une force jamais vue auparavant chez un acteur de cet âge. Que ce soit au tribunal, que ce soit dans le zouk de Beyrouth, ou encore dans les rapports conflictuels avec ses parents, Zain nous capte, nous touche, nous rend honteux, presque, de notre confort et dans les, trop rares moments en suspension, il nous émeut et nous séduit de ce regard si mature pour un enfant si jeune.

Si vous ne devez voir qu’un film cette année, il faut que ce soit « Capharnaüm ». Ce film vous marquera encore longtemps après le générique de fin. Le regard, le jeu de cet enfant, la puissance des personnages, la subtilité de la mise en scène et l’intelligence d’un scénario qui ne cherche pas à appuyer les traits, mais au contraire tente de comprendre et de donner toutes les faces de cette histoire d’une enfance maltraitée par une vie qui ne lui laisse pas beaucoup de chance. 
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
La réalisatrice donne à son film une couleur soignée et naturel pour mieux nous plonger dans les ruelles de ce cloaque Libanais. Les couleurs sont magnifiques et viennent parfois contraster avec le destin de ce jeune garçon et de sa famille. La qualité de la photographie permet à la réalisatrice de surligner son propos et de lui donner tout le volume nécessaire pour jouer sur les paradoxes, mais aussi sur les textures. Les ambiances sont parfaitement retranscrites et le support lui donne un éclat tout en subtilité. Les contrastes donnent un volume et une profondeur à l’image à la hauteur de l’ensemble.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Persan
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle d’une grande précision. Le film est évidemment à découvrir en VO pour mieux profiter de la puissance de jeux des acteurs et de la subtilité avec laquelle la réalisatrice a su tirer le meilleur d’eux. La musique vient parfaitement habiller l’ensemble pour donner des transitions de grandes qualités. Jamais dans l’excès, la piste sonore est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique ou les effets sonores.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un making of qui privilégie les séquences de tournages, dans laquelle nous voyons la réalisatrice prendre soin de ses jeunes acteurs et particulièrement de Zain, afin que le garçon ne soit pas cannibalisé par son personnage. Nous restons marqués par l’histoire et ce making of est un excellent moyen de désamorcer le choc provoqué par le film.
Puis un focus sur la musique, dont une partie de la partition est jouée dans un théâtre antique.