Cette nouvelle aventure démarre lorsqu’une cyber-attaque révèle l’identité de tous les agents britanniques sous couverture. Johnny English devient alors le dernier espoir des services secrets. Rappelé de sa retraite, il plonge tête la première dans sa mission : découvrir qui est le génie du piratage qui se cache derrière ces attaques. Avec ses méthodes obsolètes Johnny English doit relever les défis de la technologie moderne pour assurer la réussite de sa mission.
Après une incursion dans la peau de Maigret, le célèbre enquêteur français, Rowan Atkinson qui n’avait pas beaucoup fait parler de lui ces dernières années au cinéma, revient donc avec une nouvelle aventure de ce personnage d’agent secret qu’il a créé dans la droite lignée de Mr Bean : « Johnny English ». Un agent secret maladroit, misogyne, et doté d’un sérieux sens du détournement des choses les plus simples pour le bonheur des spectateurs du monde entier. Et après deux volumes dont les succès furent conséquents, du moins pour le premier qui réussit à réunir près d’un million de spectateurs rien qu’en France et cumula près de 20 Millions de Dollars de recettes dans le monde, l’acteur et producteur s’est dit que pour relancer sa carrière au cinéma, il pouvait compter sur son espion préféré.
Avec un jeu et des situations très inspirées de Jacques Tati, célèbres pour ces comédies absurdes comme « Jour de fête » ou « Trafic », dans lequel le célèbre personnage du réalisateur traverse un monde bruyant et presque cacophonique sans prononcer le moindre mot et en usant parfois, ou souvent de maladresses. Rowan Atkinson a peaufiné son personnage dans la lignée du précédent et lui donne, cette fois-ci, toutes les armes nécessaires pour lutter contre les ennemis de la couronne en ayant le sens du timing et du jeu burlesque comme lors de cette magnifique scène où il tente de passer pour un serveur d’un grand restaurant français en bord de mer, mais se retrouve à se battre avec un homard ou à flamber des crevettes. C’est drôle et à l’image de ce que l’on peut attendre du comédien, qui a trouvé le succès avec ce personnage très flegmatique et pourtant si maladroit.
Avec une mise en scène signée David Kerr à qui l’on doit notamment plusieurs épisodes de la série « No Offense », « Johnny English Contre-Attaque » est avant tout un divertissement qui ne se prend pas au sérieux mais sait trouver des plans suffisamment soignés pour pouvoir ne pas paraître trop sacrifiés sur l’autel de la comédie burlesque. Mais alors qu’est ce qui ne fonctionne pas ? Et bien tout ça justement ! Une mise en scène soigné, un scénario très inspiré des James Bond, des personnages secondaires un peu fades et un héros toujours aussi maladroit. Mais voilà dans le « Toujours aussi maladroit », il faut comprendre qu’il s’agit de la même recette que les deux premiers épisodes, et de la même manière que le second chapitre sanctionna le manque de prise de risque par une chute vertigineuse des recettes et des entrées dans le monde, ce troisième épisode manque de renouvellement et ne parvient pas à totalement nous faire hurler de rire.
On sourit beaucoup, mais, rien ne nous surprend réellement. Chaque fois de Johnny English entre dans une pièce ou essaye quelque chose, nous savons que tout sera transformé en catastrophe, comme lorsque l’espion essaye un casque de réalité virtuelle, et qu’il se retrouve à maltraité des passants dans la rue ou dans un restaurant. C’est amusant, mais pas drôle parce que forcément attendu. Du coup ce qui aurait pu être un renouveau cinématographique dans la carrière de Rowan Atkinson ne ressemble, au final, qu’à une nouvelle version trop fade de son personnage d’espion. Vivement qu’il trouve une nouvelle idée pour nous faire, à nouveau hurler de rire, comme il fit par le passé.